Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré que la France et ses partenaires occidentaux et africains auraient pu empêcher le génocide de 1994 au Rwanda, qui a entraîné la mort de plus de 800 000 personnes. « Mais ils ont manqué de détermination pour intervenir et arrêter le massacre », a indiqué Macron.
Dans un message vidéo qui sera publié dimanche à l'occasion du 30e anniversaire du génocide au Rwanda, le président français a déclaré qu'au début de la phase d'extermination totale des Tutsi, la communauté internationale avait les moyens d'agir, selon un responsable français qui a parlé sous couvert d’anonymat.
Le responsable, citant Macron, a souligné que la France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n'en avait pas la volonté.
Le président français, invité par son homologue rwandais, Paul Kagame, aux commémorations de dimanche, ne s'y rendra pas et sera représenté par son ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné.
En 2021, lors d'une visite au Rwanda, Macron avait reconnu les « responsabilités de la France dans le génocide qui a fait au moins 800 000 morts, essentiellement membres de la minorité tutsi, entre avril et juillet 1994.
Il s'est abstenu de présenter des excuses, tandis que Kagame, le chef de la rébellion tutsie, qui a mis fin au génocide, a toujours souligné l'importance d'une déclaration plus ferme de la part de la France.
Un rapport d'historiens, publié peu avant sous la direction de Vincent Duclert, avait conclu à des responsabilités lourdes et accablantes de la France et à l'aveuglement du président socialiste de l'époque, François Mitterrand, et de son entourage face à la dérive raciste et génocidaire du gouvernement hutu.
Au cours du génocide rwandais, survenu entre le 7 avril et le 15 juillet 1994, pendant la guerre civile rwandaise, des membres de la minorité ethnique tutsie, ainsi que des Hutu et Twa modérés, ont été tués par des milices hutu armées.
La Constitution du Rwanda déclare que plus d'un million de personnes ont péri dans le génocide, mais le nombre réel de morts reste incertain.
Les milices ont assassiné des victimes à coups de machettes et de fusils, et ont commis des violences sexuelles. On estime que 250 000 à 500 000 femmes auraient été violées pendant le génocide.
