Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné le blocage par Israël des camions de secours du côté égyptien de la frontière avec la bande de Gaza, le qualifiant d’« outrage moral ».
Lors d’une visite au poste frontière de Rafah ce samedi 23 mars, le chef de l’ONU a souligné la nécessité urgente pour Israël de garantir un accès sans restriction à l’aide humanitaire dans tout Gaza et a appelé à un cessez-le-feu humanitaire immédiat.
« Ici, depuis ce point de passage, nous voyons le déchirement et l’absence de cœur de tout cela. Une longue file de camions de secours bloqués d’un côté des portes, l’ombre de la famine de l’autre », a-t-il déclaré.
« C’est plus que tragique. C’est un scandale moral. »
Philippe Lazzarini, directeur de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, a déclaré que le régime israélien avait bloqué un convoi alimentaire pour la deuxième fois cette semaine.
Dans un message sur X, Lazzarini a déclaré que la dernière fois que l’UNRWA avait pu acheminer de l’aide au nord de Gaza, où la famine se propage, c’était il y a deux mois.
« Je l’ai dit à maintes reprises : il s’agit d’une faim créée par l’homme et d’une famine imminente qui peut encore être évitée », a-t-il noté.
Lors de sa visite au point de passage de Rafah, M. Guterres a mis en garde contre les conséquences désastreuses d’une obstruction continue de l’aide, déclarant : « Il est temps d’inonder véritablement Gaza d’une aide vitale. Le choix est clair : soit l’augmentation massive, soit la famine. »
Cette visite coïncide avec l’intensification de la pression mondiale sur le régime israélien pour qu’il autorise l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, qui risque de connaître une famine imminente en raison de la pénurie généralisée de nourriture et d’eau.
Les Nations unies collaborent avec l’Égypte pour faciliter l’acheminement de l’aide à Gaza, et Antonio Guterres a insisté sur l’urgence de remédier à cette situation désastreuse.
Avant de s’arrêter à la frontière, où il a rencontré des travailleurs humanitaires de l’ONU, Guterres a atterri à Al Arish, dans le nord du Sinaï égyptien, où une grande partie de l’aide internationale destinée à Gaza est acheminée et stockée.
Le gouverneur régional Mohamed Shusha a déclaré à Guterres que quelque 7 000 camions attendaient dans le nord du Sinaï pour livrer de l’aide à Gaza, mais qu’ils ont été retenus en raison des procédures d’inspection exigées par le régime israélien.
Alors que la pression monte sur le régime israélien pour qu’il autorise l’aide humanitaire à Gaza, les inquiétudes grandissent également autour d’une offensive militaire majeure prévue à Rafah, où se réfugie plus de la moitié de la population de Gaza.
Malgré les avertissements sur une invasion de Rafah qui entraînerait d’importantes pertes civiles et aggraverait la crise humaine, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est engagé à poursuivre l’attaque.
« J’espère pouvoir le faire avec le soutien des États-Unis, mais si nous en avons besoin, nous le ferons seuls », a prétendu Netanyahu vendredi, en visite au secrétaire d’État américain Antony Blinken.