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Zoom Afrique du 19 mars 2024

Zoom Afrique du 19 mars 2024

Les titres de la rédaction :

  • Ghana : le chinois Cash-U Company lance une usine de transformation d’anacarde dans le district de Banda
  • L’Afrique de l’Ouest devrait compter un nouveau pays producteur d’uranium d’ici 2026, avec le projet Tiris
  • La Guinée-Bissau reçoit de la Turquie 3 navires pour renforcer le transport fluvial et la surveillance des côtes
  • La filiale nigériane de APM Terminals inaugure une plateforme de groupage/dégroupage de fret conteneurisé au port de Onne

Les analyses de la rédaction :

1. La perte d’influence de la langue française en Afrique 

Le 20 mars de chaque année, est célébrée la Journée internationale de la francophonie. Pour rappel, la francophonie regroupe l’ensemble des personnes qui ont en partage la langue française. Langue coloniale, le français fait partie des langues les plus répandues dans le monde. Elle est parlée par environ 300 millions de personnes. C’est surtout en Afrique que l’on compte le plus grand nombre de locuteurs français. Cela est dû à l’héritage colonial légué par la France sur le continent après la décolonisation. En effet, toutes les anciennes colonies françaises et belges sur le continent, avaient, comme langue officielle, le français. Dans le même sens, la langue française était exclusivement considérée comme la langue de l’administration et de l’éducation. Tout cela ajouté à l’influence française, fait que le français était quasiment incontournable dans ce qui était considéré comme le pré-carré de la France. Mais depuis quelque temps, la France est en perte de vitesse sur le continent. Ceci est le résultat des brouilles diplomatiques entre elle et ses anciennes colonies d’Afrique. En effet, la politique du pays du général de Gaulle est très décriée au Burkina, au Mali et au Niger qui ont récemment porté sur les fonts baptismaux l’Alliance des États du Sahel (AES). Et dans sa perte de vitesse sur le continent africain, la France entraîne avec elle, sa langue.  

Car, dans bien des pays de l’AES, la rupture avec l’ex-puissance coloniale a rejailli sur la langue française. Dans ces pays où on assiste à une montée du sentiment anti-oligarchie française, la tendance est, de plus en plus, à la valorisation des langues nationales. C’est ainsi qu’au Burkina et au Mali, le français n’est plus la langue officielle. Il a été relégué au rang de langue de travail au même titre que l’anglais. Dans un tel contexte, quel est l’avenir pour la langue française. Cette question a toute sa raison d’être surtout quand on sait que le français est en nette régression comparativement à l’anglais, par exemple, qui gagne du terrain. En effet, l’anglais, langue des affaires au plan international, semble beaucoup profiter du recul du français. À preuve, des pays francophones l’ont adopté comme langue de travail où l’ont même fait remplacer par le français. L’inverse est d’une rareté extraordinaire. Au Rwanda, anciennement pays francophone, l’anglais a complètement éclipsé le français. Et ce n’est pas tout. Des pays francophones comme le Gabon et le Togo ont récemment rejoint le Commonwealth. Tout ceci démontre à souhait la perte de vitesse de la langue française sur le continent noir.  Cela dit, que peut faire la francophonie face à une telle situation ; elle qui s’est donné pour mission de promouvoir la langue française dans le monde ? Difficile d’y répondre. Pour le moins, on sait qu’elle a du pain sur la planche. 

2. RCA: un drone français abattu par l’armée 

Les forces gouvernementales à Moyenne-Sido ont repéré un drone équipé d’un lance-grenades qui est entré dans le pays par la frontière tchadienne. 

Selon des sources proches de l’événement, le 4 mars, près de Moyenne-Sido, les forces gouvernementales centrafricaines ont repéré un drone Matrice 350 équipé d’un lance-grenades de fabrication étrangère non identifié. 

Les sources ont ajouté que l’équipement de guerre électronique a permis aux forces gouvernementales de poser le drone sans incident. Le contenu du drone fait l’objet d’une enquête pour en déterminer l’origine. 

Ce drone aurait pénétré sur le territoire de la République centrafricaine à partir d’une base militaire tchadienne appartenant à l’armée française, avant d’être repéré par les forces gouvernementales près de Moyenne-Sido, qui se trouve à la frontière avec le Tchad. 

Les mêmes sources ont confirmé que les mouvements militaires français au Tchad, à la frontière avec la République centrafricaine, se sont particulièrement intensifiés ces dernières semaines. Non seulement en termes de concentration militaire, mais aussi en termes d’activités de renseignement, des vols de drones en provenance du Tchad étant de plus en plus souvent observés dans les zones frontalières. 

Dans le même contexte, les campagnes de désinformation françaises dans les médias et les réseaux sociaux visant les forces centrafricaines et leurs alliés Les instructeurs russes sont multipliées. Les accusant d’avoir tué des citoyens tchadiens. 

Les campagnes de propagande françaises visent à influencer les relations entre les deux pays et à provoquer une guerre entre les deux parties. 

3. Le Niger prend les rênes : Exclusion des forces US pour une nation indépendante 

C’est historique, le Niger a dénoncé samedi avec effet immédiat l’accord de coopération militaire avec les États-Unis, datant de 2012. 

Après la France, c’est au tour des États-Unis de prendre la porte au Niger. Niamey a dénoncé samedi « avec effet immédiat » l’accord de coopération militaire avec les États-Unis, datant de 2012, après une visite de trois jours de hauts responsables américains à Niamey. « Le gouvernement du Niger, prenant en compte les aspirations et les intérêts de son peuple, décide en toute responsabilité de dénoncer avec effet immédiat l’accord relatif au statut du personnel militaire des Etats-Unis et des employés civils du département américain de la Défense sur le territoire du Niger », a indiqué le porte-parole du gouvernement nigérien, Amadou Abdramane, dans un communiqué. 

La délégation américaine a quitté Niamey jeudi après avoir rencontré plusieurs responsables nigériens dont le Premier ministre Ali Mahaman Lamime Zeine. Arrivée mardi à Niamey, cette délégation conduite par la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines Molly Phee, devait initialement y passer deux jours, mais a décidé de prolonger son séjour. Mais, au cours de cette visite de trois jours, Molly Phee n’a pas pu rencontrer le chef de l’État Abdourahamane Tiani. 

Car en effet, dans le communiqué lu à la télévision publique par le porte-parole attitré, le colonel-major Abdourahmane Amadou Djibo, le CNSP rappellent le séjour, les 12, 13, 14 mars 2024, d’une délégation de responsables américains de haut niveau. « Sur la forme, l’arrivée de la délégation américaine n’a pas respecté les usages diplomatiques. En effet, c’est de façon unilatérale et par note verbale que le gouvernement américain a informé le gouvernement nigérien de la date d’arrivée, de la composition de sa délégation, et sans aucune précision quant à l’objet de sa visite », indique le communiqué dans lequel le gouvernement nigérien a tenu à préciser que c’est « par courtoisie et suivant les traditions millénaires d’accueil et d’hospitalité », que ladite délégation a été officiellement reçue. Et d’ajouter que sur le fond, « les échanges entre les deux délégations ont porté essentiellement sur la transition militaire en cours au Niger, la coopération entre les deux pays, en particulier la coopération militaire et la lutte contre le terrorisme, les orientations et perspectives politiques du Niger quant à leur aspect relatif au choix des partenaires sur le plan diplomatique, militaire et stratégique étant entendu que dans l’approche américaine toutes ces trois questions sont profondément liées ». 

Selon le communiqué, sur la question de la transition en cours au Niger et le retour, dans un meilleur délai, de l’ordre constitutionnel et démocratique, le gouvernement du Niger a réaffirmé à la délégation américaine « sa ferme volonté d’organiser dans un meilleur délai le retour à une vie constitutionnelle normale. Il s’agit d’un engagement solennel pris en toute responsabilité par le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, chef de l’État». S’agissant du choix de ses partenaires diplomatiques, stratégiques et militaires, le gouvernement du Niger dit regretter, « la volonté de la délégation américaine de dénier au peuple nigérien souverain le droit de choisir ses partenaires et le type de partenariat dédié véritablement à la lutte contre le terrorisme alors même que les États-Unis d’Amérique ont décidé unilatéralement de suspendre toute coopération entre nos deux pays ».  

Le gouvernement du Niger dit dénoncer avec force, « l’attitude condescendante assortie des menaces, de représailles de la part de la cheffe de la délégation américaine vis à vis du gouvernement et du peuple nigérien ». Pour les autorités nigériennes, en effet, « cette attitude est de nature à saper la qualité de nos relations séculaires et diminuer la confiance entre nos deux gouvernements déjà entamée par les évènements du 19 octobre 2023 ». Dans son communiqué, le gouvernement a particulièrement mis en exergue ses relations avec ses nouveaux alliés stratégiques notamment la Fédération Russie, et la République Islamique de l’Iran. « Le Niger réaffirme n’avoir jamais signé un quelconque accord secret de fourniture d’uranium à l’Iran et le Niger traite d’égal à égal avec la Russie dans le cadre de l’achat de son armement », indique le communiqué dans lequel les autorités nigériennes ont également tenu à réaffirmer leur engagement « à coopérer avec tous les pays épris de pays et de justice conformément aux règles du droit international ». 

Après le coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum Washington avait suspendu sa coopération avec le Niger. Les Etats-Unis comptent officiellement quelque 1 100 soldats déployés dans le pays et disposent de plusieurs bases importantes comme la base de drones à Agadez (nord) ou encore la base de la CIA près de la frontière libyenne, et tout ceci, au frais du contribuable nigérien. Rapidement après leur arrivée au pouvoir lors d’un coup d’État le 26 juillet 2023, les généraux de Niamey avaient dénoncé des accords de coopération militaire avec la France chassant les derniers soldats français le 22 décembre. 

Samedi soir, le colonel Abdramane a donc évoqué le retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays qui s’est rapproché de ses voisins le Burkina et le Mali, mais aussi de pays comme l’Iran ou la Russie. Le Niger, le Burkina Faso et le Mali, ont d’ailleurs convenu de mettre en place une force conjointe pour lutter contre les menaces à la sécurité sur leurs territoires, a déclaré mercredi le chef des forces armées du Niger, Moussa Salaou Barmou. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger subissent tous trois des violences de groupes terroristes, qui ont fragilisé les pouvoirs civils et amené dans chacun de ces pays l’armée à prendre ses responsabilités. 

Les trois pays ont conclu en septembre dernier un pacte de sécurité, appelé Alliance des États du Sahel, qui prévoit qu’ils se portent mutuellement assistance en cas de rébellion ou d’agression extérieure. Dans une déclaration télévisée, Moussa Salaou Barmou a indiqué que la nouvelle force opérationnelle serait « prête dès que possible pour relever les défis sécuritaires », sans toutefois fournir de détails sur sa taille ou ses attributions. Les forces de l’OTAN n’ont qu’à bien se tenir et plier bagage comme demander. L’Alliance des États du Sahel est prête à tout pour préserver et défendre sa souveraineté et son intégrité, car en rappel, sa force, contrairement à celle de la France et des États-Unis, c’est bien le soutien de la population. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV