L'Algérie met en garde contre l’éventuel usage par Israël des armes chimiques à Gaza.
L'Algérie a alerté l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) concernant l'usage potentielle d'armes chimiques par Israël dans sa guerre contre la bande de Gaza ; ce régime s'obstine à violer le droit international, a déclaré Salima Abdelhak, représentante permanente de l'Algérie auprès de l'OIAC, lors de la 105e session du Conseil exécutif tenue à La Haye.
Cela intervient après que l'Algérie a été choisie comme ambassadeur de la région Afrique pour assumer le poste de vice-président du Conseil exécutif de l'Organisation pour un mandat d'un an à compter du 12 mai 2024.
« L'Algérie a exprimé ses préoccupations concernant la tragédie palestinienne et a condamné les actes et atrocités commis par l'occupant israélien contre le peuple palestinien en violation flagrante du droit international », a-t-elle expliqué.
Elle a également mis en garde contre la résurgence potentielle des armes chimiques et le risque de leur déploiement par des entités non étatiques, en particulier dans le contexte de conflits armés en cours à travers le monde.
Il existe un risque que la puissance occupante « recoure à l’utilisation d’armes chimiques dans sa guerre contre les Palestiniens, étant donné que l’occupation sioniste n'a pas adhéré la Convention sur les armes chimiques et n’est pas liée par ses dispositions », a ajouté l'ambassadrice.
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Dans une autre partie de ses propos Abdelhak a estimé que la situation « tragique et catastrophique » à Gaza souligne l'importance pour l'OIAC de persister dans sa mission de faire respecter la Convention sur les armes chimiques et de garantir que tous les pays adhèrent à ses réglementations.
« Le soutien de l'Algérie à la demande d'assistance présentée par l'Etat de Palestine au Secrétariat technique concerne l'ouverture d'une enquête sur l'usage de ce type d'armes en Palestine », a-t-elle indiqué, appelant le Secrétariat technique à fournir aux Etats membres des mises à jour régulières sur les résultats de ces enquêtes.
Elle a en outre noté que la menace croissante du terrorisme chimique devient de plus en plus préoccupante à mesure que les tensions s'intensifient dans diverses régions, offrant ainsi aux organisations terroristes la possibilité de s'engager.
« Ce danger est encore exacerbé par les progrès technologiques, en particulier l'intelligence artificielle, qui pourraient potentiellement donner accès aux méthodes de production et de perfectionnement des armes chimiques. »
L'envoyée de l'Algérie a appelé à renforcer la coopération internationale sur la base des directives de la Cinquième Conférence d'examen et des efforts du Groupe de travail sur le terrorisme, ainsi qu'à appliquer les mesures énoncées à l'article 10 de la Convention pour prévenir et protéger contre ces menaces.
Le mois dernier, l'Algérie avait adopté un premier projet de résolution au Conseil de sécurité des Nations unies qui exigeait un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza, une décision à laquelle les États-Unis ont opposé leur veto.
Le régime israélien a également imposé un « siège complet » à Gaza, privant de carburant, d’électricité, de nourriture et d’eau les plus de deux millions de Palestiniens qui y habitent.