Le plus haut responsable iranien des droits de l’homme a fustigé les pays qui ont imposé des sanctions illégales à la nation iranienne, appelant à ce qu’ils soient tenus responsables de leurs « crimes contre l’humanité ».
Kazem Gharibabadi, secrétaire du Haut Conseil iranien des droits de l'homme, a fait ces remarques ce lundi 4 mars à l'Université Allameh Tabataba'i de Téhéran, où s'est tenu un procès fictif simulant des procédures contre ceux qui appliquent des interdictions unilatérales et ceux qui les respectent.
« Les sanctions constituent des crimes contre l'humanité car elles violent le droit au développement, à la prospérité, à l'éducation, au logement, etc. », a-t-il déclaré.
« Ceux qui imposent des sanctions étendues à l’Iran commettent des crimes contre l’humanité et devraient en être tenus responsables », a-t-il ajouté.
Malgré les capacités du pays dans le domaine médical, l’Iran a été témoin des conséquences mortelles des sanctions inhumaines pour les groupes vulnérables de patients.
Il a notamment évoqué le cas de patients atteints de maladies rares comme l'épidermolyse bulleuse (EB) ou la maladie Papillon.
Il a également déclaré que les mesures coercitives unilatérales sont considérées comme des armes de guerre en raison de leurs impacts considérables sur les pays cibles.
« Les sanctions sont plus destructrices que la guerre conventionnelle et affectent l’ensemble de la population du pays visé », a-t-il soutenu.
Le responsable iranien des droits de l'homme a en outre déclaré que les États-Unis exerçaient des pressions sur divers pays afin de les amener dans le cycle de sanctions secondaires contre l'Iran.
Les soi-disant sanctions intelligentes, qui s'appliqueraient prétendument à des individus ou entités spécifiques, ne sont qu'un slogan car elles n'exonèrent pas la nourriture et les médicaments, a-t-il souligné.
Parmi les intervenants lors de la séance de lundi figurait Alena Douhan, rapporteuse spéciale de l’ONU sur l’impact négatif des mesures coercitives unilatérales sur les droits de l’homme.
Elle a prononcé un discours au tribunal fictif par vidéoconférence.
L’expert des droits de l’ONU s’est rendu en Iran du 7 au 18 mai 2022 et a ensuite publié un rapport. Elle y déclare que les sanctions anti-iraniennes ont affecté presque tous les aspects de la vie du pays et a appelé à leur levée.
La livraison de médicaments et d’équipements médicaux à l’Iran a été « gravement compromise » par les effets des sanctions, a-t-elle noté. Celles-ci constituent de sérieux obstacles à la jouissance du droit au meilleur état de santé possible par tous les Iraniens.
L’ancien président américain Donald Trump a retiré Washington de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 en mai 2018 et a imposé de sévères sanctions économiques à Téhéran dans le cadre de ce qu’il a appelé la campagne de « pression maximale ». Le successeur de Trump, le président Joe Biden, a conservé ces interdictions comme levier de pression.