L'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU a appelé jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU à condamner la mort de plus de 100 personnes à Gaza après que les forces israéliennes ont ouvert le feu sur des Palestiniens qui se précipitaient pour obtenir de l'aide alimentaire.
« Le Conseil de sécurité devrait dire que ça suffit », a réitéré jeudi Riyad Mansour aux journalistes avant une réunion à huis clos de l'ONU, qui s'est tenue à la demande de l'Algérie.
A la demande de l'Algérie, le Conseil de sécurité s'est réuni jeudi après-midi à huis-clos pour discuter des événements survenus plus tôt dans la journée dans le nord de Gaza. Des tirs israéliens sur une foule affamée pendant une distribution d'aide humanitaire ont fait plus de 112 morts et 760 blessés selon le ministère palestinien de la Santé à Gaza.
« Ce massacre scandaleux témoigne du fait que tant que le Conseil de sécurité est paralysé et que des vetos sont émis, cela coûte la vie au peuple palestinien », a dénoncé Mansour.
L’Algérie a proposé un projet de déclaration exprimant la « profonde inquiétude » de ses 15 membres, dans un texte, pointant la responsabilité des « forces israéliennes qui ont ouvert le feu ». Une formulation à laquelle les États-Unis se sont opposées, selon une source diplomatique, sans fermer totalement la porte à l’adoption d’une résolution.
Mansour a déclaré avoir rencontré plus tôt dans la journée l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Linda Thomas-Greenfield. « J'ai rencontré ce matin (l'ambassadrice américaine) Linda Thomas-Greenfield », a-t-il noté, précisant lui avoir demandé une action de la part du Conseil pour « condamner ce massacre ».
« Le Conseil de sécurité devrait dire "ça suffit" », a-t-il martelé. « S'ils ont le courage et la détermination d'empêcher ces massacres de se reproduire, ce dont nous avons besoin est un cessez-le-feu ».
Le patron de l'ONU dénonce le meurtre de Palestiniens en attente d'aide
Pendant ce temps, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné le crime commis par les forces israéliennes qui ont ouvert le feu sur des Palestiniens affamés dans l'attente d'une aide humanitaire à Gaza.
« Le Secrétaire général condamne l'incident d'aujourd'hui dans le nord de Gaza au cours duquel plus de 112 personnes ont été tuées et 760 autres blessées alors qu'elles cherchaient une aide vitale », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole d'Antonio Guterres, lors d'un point de presse.
Dujarric a réitéré l'exigence de Guterres d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat et a déclaré que le Secrétaire général de l'ONU « appelle une fois de plus à des mesures urgentes afin que l'aide humanitaire cruciale puisse entrer et traverser Gaza pour tous ceux qui en ont besoin ».
« La poursuite des hostilités et d'autres défis continuent d'entraver nos efforts visant à fournir aux civils de Gaza des soins de santé et nutritionnels vitaux », a indiqué Dujarric.
L’attaque d’Israël contre des demandeurs d’aide est une « preuve » de son intention de massacrer les Palestiniens
La Turquie a également déclaré que l'attaque israélienne contre un convoi humanitaire dans la rue al-Rasheed de la ville de Gaza montre que le régime israélien a l'intention d’ « éliminer l'ensemble de la population palestinienne ».
« Le fait qu'Israël, qui a utilisé la famine comme arme de guerre à Gaza, cible désormais des civils innocents à la recherche d'une aide vitale est la preuve qu'il a l'intention d’éliminer l'ensemble de la population palestinienne », a dénoncé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
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« Israël a "commis un autre crime contre l’humanité" en tuant massivement des demandeurs d’aide », a déclaré le ministère, avertissant que « l’atrocité à Gaza est sur le point de devenir une catastrophe mondiale avec des répercussions bien au-delà de la région ».
« Nous appelons donc tous ceux qui ont une influence sur Israël à mettre fin à la violence en cours à Gaza. »
Le ministère turc des Affaires étrangères a finalement appelé Israël à mettre fin immédiatement à ses opérations militaires à Gaza, ajoutant que le régime n'a cependant ni le bon sens ni la conscience nécessaire pour prendre cette décision.
Israël a lancé sa guerre brutale contre Gaza le 7 octobre après que le mouvement de résistance palestinien, Hamas, a mené l'opération Tempête d'Al-Aqsa contre l'entité usurpatrice en représailles à ses atrocités accrues contre le peuple palestinien.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 30 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tués dans des frappes israéliennes.
Le régime de Tel-Aviv a imposé un « siège complet » sur le territoire, coupant le carburant, l’électricité, la nourriture et l’eau à plus de deux millions de Palestiniens qui y vivent.