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Les analyses de la rédaction :
1. Mali : des terroristes en net recul
L’état-major général des armées du Mali, dirigé par le général Oumar Diarra, a annoncé aujourd’hui que les forces armées maliennes (FAMa) ont repoussé avec succès une attaque terroriste complexe dans le village de Kwala, situé dans la région de Koulikoro. L’opération a été menée tôt ce matin par des unités spéciales des FAMa chargées de la sécurisation des travaux de la route Kwala – Mourdiah – Nara.
Les premiers rapports indiquent que les terroristes, en nombre important, ont initialement attaqué Kwala, provoquant des affrontements violents avec nos vaillants soldats. Face à la résistance farouche des FAMa, les terroristes ont rapidement replié dans le secteur de Fallou. Grâce à une coordination efficace et à l’utilisation de vecteurs aériens de dernière génération, les forces maliennes ont pu localiser et détruire plusieurs bases terroristes dans la zone.
La situation est désormais sous contrôle total, avec les forces armées maintenant en haute surveillance de la région, soutenues par des équipements aériens de pointe. Les FAMa assurent à la population locale et à la communauté internationale que toutes les mesures nécessaires sont prises pour garantir la sécurité et la stabilité dans la région.
Le général Oumar Diarra a exprimé sa gratitude envers les soldats courageux qui ont défendu le village de Kwala et repoussé l’attaque terroriste. Il a également souligné la détermination de l’armée malienne à poursuivre les terroristes jusqu’à leur élimination totale.
Le colonel Assimi Goïta, chef de l’État malien, a salué l’efficacité des opérations menées par les FAMa et a souligné la nouvelle dynamique au sein de l’armée malienne, attribuant ces succès au leadership fort et engagé. Il a réaffirmé l’engagement du Mali à renforcer ses capacités de défense et à faire face aux défis sécuritaires avec détermination.
Aujourd’hui, le peuple malien peut respirer un soupir de soulagement alors que les forces armées continuent leur mission de recherche et de neutralisation des terroristes responsables de cette attaque. La résilience et la détermination des FAMa témoignent de la volonté du Mali de lutter contre le terrorisme et de restaurer la paix dans la région.
Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a salué mercredi des "avancées considérables" dans le domaine de la sécurité pour son pays, réalisées, selon lui, grâce à l’aide controversée de la Russie.
"Cette relation bilatérale stratégique a permis des avancées considérables notamment dans le domaine de la sécurité", a-t-il souligné, en citant notamment la prise par l’armée malienne de la ville de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l’État central.
Les groupes rebelles ont perdu le contrôle de plusieurs localités du nord du Mali fin 2023 après une offensive de l’armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal.
"Nous apprécions aussi la lecture lucide par la Russie de la situation dans la région qui est fondée sur la prise en compte des préoccupations des États et des populations", a fait valoir le chef de la diplomatie malienne, accompagné à Moscou par le ministre de la Défense du pays.
Il a remercié la Russie "qui tient ses engagements vis-à-vis du Mali", notamment sur la fourniture d’aide humanitaire et alimentaire.
"Merci pour le respect des engagements qui concerne les livraisons du blé, des engrais et du gazole", a ajouté M. Diop.
En juillet dernier, lors d’un sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg, le président russe Vladimir Poutine avait également annoncé que la Russie allait livrer jusqu’à 50 000 tonnes de céréales gratuites à six pays africains, dont le Mali et le Burkina faso.
2. Burkina : l'armée se renforce ; les ennemis s'affaiblissent
Le président du Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a récemment déclaré l’arrivée imminente d’une nouvelle série d’équipements militaires, incluant notamment des avions de chasse.
Face à l’urgence de la menace terroriste, le président de la transition, Ibrahim Traoré, intensifie ses efforts en renforçant une fois de plus l’armée avec des équipements militaires, dont des avions de chasse. En effet, les pilotes de chasse sont d’ores et déjà prêts à engager des opérations aériennes pour contribuer à la défense du territoire.
Cette initiative de renforcement des forces armées, marquée par l’acquisition d’équipements de pointe tels que des avions de chasse, représente une nouvelle étape dans la lutte contre les groupes terroristes opérant au Burkina Faso. La détermination et l’engagement du président Ibrahim Traoré, soutenus par le peuple, démontrent une collaboration étroite dans cette lutte.
Les récentes incursions d’hommes armés repoussées par l’armée burkinabè dans plusieurs régions du pays montrent que les terroristes sont sur le recul et tentent le tout pour le tout, a déclaré le ministre délégué à la Sécurité, Mahamadou Sana.
Le week-end du 24-25 février 2024 a donné lieu à une série d’attaques terroristes, avec plusieurs dizaines de victimes. Des attaques pendant des offices religieux aussi bien chrétiens que musulmans.
Durant le week-end écoulé, "nous avons enregistré plusieurs attaques coordonnées et simultanées sur le territoire national", a indiqué le ministre chargé de la Sécurité, Mahamadou Sana, sur le plateau de la télévision nationale. "Grâce au professionnalisme et à la bravoure de nos forces, nous avons pu riposter. Et avec l’intervention des vecteurs aériens, l’ennemi a enregistré d’énormes dégâts tant humains que matériels", a-t-il expliqué.
"C’est une réponse claire à l’endroit de l’ennemi, que désormais, ça serait cette réponse qui serait apportée à toute tentative d’attaque", a souligné M. Sana. "Nous sommes dans une dynamique de reconquête, pour infliger le maximum de dégâts à l’ennemi. Donc, il entreprend des actions pour pouvoir nous décourager […] Ces attaques lâches sont une démonstration forte de l’affaiblissement de l’ennemi", a-t-il souligné.
Ce même dimanche, des attaques ont également eu lieu à Kongoussi, dans le Nord, contre le 16ᵉ bataillon d’intervention rapide, à Tankoualou, à l’Est, contre un détachement militaire, et enfin contre un autre bataillon militaire à Ouahigouya, dans le Nord-Ouest du pays.
3. L’AES fait plier la CEDEAO, à qui le tour ?
Pour un peu, on ne croirait pas entendre les mêmes ! Qui ? Ceux-là mêmes qui avaient tiré sur la corde, fin juillet-début août 2023, pour que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) prenne des sanctions économiques, commerciales et financières drastiques contre le Niger à la suite du putsch du général Abdourahamane Tiani qui a renversé le président Mohamed Bazoum.
Le samedi 24 février dernier, lors du double sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) tenu à Abuja, on aurait cru, en effet, que les procureurs d’antan sont devenus subitement les avocats des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) qui ont annoncé leur retrait "sans délai" de l’organisation sous-régionale.
Que le Togolais Faure Gnassingbé, qui a toujours fait partie des modérés et, pris son bâton de pèlerin pour rapprocher les différentes positions, affirme que la CEDEAO "doit changer de méthode", cela se comprend très aisément.
Mais que le Sénégalais Macky Sall dénonce des "ingérences extérieures", ou que le Béninois Patrice Talon parle de "CEDEAO des peuples", voilà qui étonne.
"La CEDEAO ne doit pas être perçue comme ennemie par le Burkina Faso, le Mali et le Niger". Que penser de cette exhortation de l’hôte du sommet, le Nigérian Bola Tinubu, celui-là même qui était prêt à lever une grande armée pour aller attaquer le Niger ?
La communauté ouest-africaine est prête à tout pour ramener dans le groupe ses désormais ex-membres qui l’accusent, entre autres, de s’être "éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme, et d’être à la solde de l’occident plutôt que de leur peuple".
Et c’est donc sans surprise que la CEDEAO a décidé de lever "avec effet immédiat, la quasi-totalité des sanctions contre le Niger.
Ce revirement de situation de la CEDEAO sonne comme une victoire diplomatique et politique pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger qui obtiennent ainsi leur droit de vivre pleinement leur souveraineté. On ne peut que saluer ce démantèlement des sanctions dans la mesure où ce sont les populations qui en souffrent le plus.
Si l’objectif, quand bien même louable, de Bola Tinubu et ses pairs est d’éviter l’implosion de l’espace communautaire, on se demande si au finish la CEDEAO ne vient pas de se tirer une balle dans le pied.
Lâcher du lest suffira-t-il à ramener au bercail des régimes qui ont clamé à la face du monde l’irréversibilité de leur décision souveraine et du moment où ils n’en sont plus membres, n’auront plus à se soucier des diktats de la CEDEAO, et donc de l’Occident ?
Maintenant, question ! que ferait la CEDEAO s’il y a des putschs souverainistes dans d’autres parties de l’Afrique occidentale et qu’ils décident de rejoindre sans attendre l’Alliance des États du Sahel ?
Quoi qu’il en soit, cet assouplissement de la CEDEAO vis-à-vis du Niger, n’est pas une surprise, au regard de l’inefficacité des mesures drastiques imposées au pays, et des menaces de dislocation de l’instance sous-régionale depuis que le Mali, le Burkina Faso et le Niger justement, ont décidé de lui tourner le dos le 28 janvier dernier.
Reste à savoir si malgré cette magnanimité, la CEDEAO pourra encore sauver ce qui reste de ses meubles, et si son image sera redorée auprès des populations qui l’accusent de prendre contre elles des mesures inhumaines et d’agir sous le diktat de puissances étrangères, à la tête desquelles se trouvent "Paris et Washington impérialiste".
Ce rétropédalage de la CEDEAO a montré une instance sous-régionale plutôt faible qui a tellement passé du temps à se plier aux diktats des occidentaux qu’elle a oublié de se renforcer, et cela a également montré la force de l’Alliance des États du Sahel. L'union est une force que nul ne peut vaincre, dommage que la CEDEAO l’ait oublié.
Il faut reconnaître que la CEDEAO a commencé à se décrédibiliser depuis qu’elle a intégré le volet politique dans ses attributions, et s’est, plus d’une fois, fourvoyée en prenant des mesures à géométrie variable, sans tenir compte de l’intérêt des peuples pour lesquels elle est censée agir. Après avoir jusqu’ici tenu tête à "l’impérialisme et à ses valets locaux" incarnés par leurs pairs "démocratiquement élus", les trois chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel pourraient passer à une autre étape dans la quête de la souveraineté totale, avec la possible création d’une monnaie commune, afin d’éviter que la BCEAO à laquelle leurs pays respectifs sont affiliés et qui est rattachée au Trésor français, ne soit instrumentalisée par la France pour les asphyxier financièrement, à chaque fois que la CEDEAO lève son épée, comme dans le cas du Niger.
C’est possible, car n’oublions pas qu’en dehors des 14 pays qui utilisent le franc CFA en Afrique, chacun des 40 autres bat sa propre monnaie et ne se porte pas si mal. L’argument est peut-être simpliste, mais il est, de plus en plus, brandi pour semer le doute et la trouille dans les rangs de la CEDEAO, de l’UEMOA et de "certaines puissances étrangères" pour les faire dégonfler comme des ballons de baudruche, à l’image de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest dans le cas du Niger.
On verra bien dans les mois à venir si les trois dirigeants de Bamako, Niamey et Ouagadougou oseront franchir le Rubicon, et ce qu’il adviendra de l’UEMOA, le cas échéant.
Lors d’une conférence avec Sergueï Lavrov, le ministre malien Abdoulaye Diop a commenté au sujet de la levée des sanctions de la CEDEAO contre le Mali, le Niger et la Guinée, ainsi que les relations de Bamako avec cette organisation.
"Je ne veux pas commenter une décision qui a été prise par une organisation à laquelle le Mali n'appartient pas. Vous le savez, le mois dernier, le Mali, le Burkina, et le Niger ont saisi officiellement la CEDEAO pour indiquer qu'ils se retirent sans délai de cette organisation. Cette décision a été prise sur la base d'un certain nombre de constats. Je rappelle que le Mali est pays fondateur de cette organisation, mais nous avons vu que progressivement cette organisation est devenue un instrument entre les mains de certaines puissances qui cherchent à créer des désordres dans notre région et qui cherchent à utiliser nos institutions pour pouvoir créer des problèmes au pays, créer même une menace parce que l'organisation a mis sur la table une menace d'agression militaire contre l'un de ses états membres."
"Le Mali a été sous sanctions pendant près de huit mois, un pays enclavé, dont la population a été meurtrie. Nos institutions bancaires ont été utilisées, nos fonds ont été confisqués au niveau de ces banques. Le Niger a vécu la même situation. Le Mali s'est élevé contre le fait que nos institutions deviennent des armes contre nous-mêmes. Nos populations ont constitué une menace et par rapport à cela, nous n'allons pas continuer juste à dénoncer. Nous avons décidé d'apporter aussi une réponse géopolitique en nous mettant ensemble avec un certain nombre de pays avec lesquels nous partageons la même réalité mais aussi la même vision de solidarité entre les pays, d'établir des liens de fraternité et de respect mutuel et de nous mettre à l'abri des situations d'ingérence. Je pense que c'est ce qui est important aujourd'hui à retenir dans le cadre de l'Alliance des États du Sahel. Nous travaillons pour réaliser ce que nous n'avons pas pu réaliser dans le cadre de la CEDEAO."