Une entreprise technologique chinoise de premier plan possédant des dizaines de bureaux à travers le monde a décidé de poursuivre en justice le Pentagone pour avoir placé l'entreprise sur une liste noire.
Hesai Technology fait partie des 17 entreprises que le ministère américain de la Défense a ajouté le mois dernier à sa liste noire d’entreprises que le Pentagone considérait comme des « entreprises militaires chinoises ».
L'entreprise technologique chinoise cotée au Nasdaq a déclaré que sa direction poursuivra en justice l’administration américaine pour son inscription sur la liste noire du Pentagone.
L'entreprise fabrique des pièces pour véhicules autonomes telles que le LiDAR (radar laser) et des équipements de détection routière utilisés, entre autres, dans les véhicules de tourisme et utilitaires.
Plus tôt, Hesai avait déclaré que les LiDAR n'étaient pas conçus pour se conformer aux spécifications militaires. Le ministère américain du Commerce a également jugé que les LiDAR ne convenaient à aucune application militaire.
Le PDG de Hesai, Yifan « David » Li, a déclaré dans un communiqué que la société prévoyait d'intenter une action en justice. Il a déclaré que la direction estimait que l'inclusion de Hesai Technology sur la liste noire, sans aucune explication, est incorrecte, injuste et dépourvue de tout fondement.
La décision du Pentagone est « injuste, capricieuse et sans fondement », a déclaré M. Li. « Hesai n'est pas une entreprise militaire. Les produits Hesai sont destinés à un usage civil uniquement et n'ont jamais été conçus ou validés pour un usage militaire.
Li a déclaré que les rivaux de Hesai menaient une campagne de diffamation contre Hesai pour obtenir un avantage commercial injuste.
« Hesai a toujours adhéré aux principes de conformité et de respect des principes d'intégrité et de fonctionnement légal, s'engageant à réduire les accidents et à sauver des vies pour des voyages mondiaux plus sûrs », a déclaré la société.
Selon Reuters, le 31 janvier, le gouvernement américain a ajouté plus de 10 sociétés chinoises de puces électroniques et d’intelligence artificielle à la « liste des sociétés militaires chinoises », dont Hesai Technology et Yangtze Memory. Huawei Technologies, une autre entreprise chinoise de premier plan, figurait également auparavant sur la liste noire du Pentagone.
Le département américain de la Défense a déclaré dans sa déclaration de janvier que cette décision « visait à souligner et à contrer la stratégie de fusion militaro-civile de la Chine ».
L'objectif du gouvernement américain en publiant cette dernière liste noire est de mettre en évidence et de restreindre les entreprises chinoises susceptibles de renforcer l'influence militaire de la Chine.
L’inscription sur la liste noire n’entraîne pas un régime de sanctions immédiat, mais cela peut « porter un coup » à la réputation des entreprises en question.
La liste noire accroît également la pression sur le département du Trésor américain pour qu'il impose des sanctions à l'entreprise chinoise.
Pendant ce temps, le président américain Joe Biden a maintenu les droits de douane imposés par son prédécesseur Donald Trump après que celui-ci a lancé une guerre commerciale contre Pékin en 2018.
Dans le même ordre d'idées, un porte-parole de l'ambassade de Chine aux États-Unis a condamné la liste noire comme un abus de pouvoir national, qui va à l'encontre de l'engagement revendiqué des États-Unis en faveur de la concurrence sur le marché et du commerce international équitable.
Hesai possède des bureaux à Shanghai, dans la Silicon Valley et à Stuttgart et sert des clients dans plus de 40 pays à travers le monde.
