Le département du Trésor des États-Unis a annoncé jeudi avoir imposé des sanctions à trois entités basées aux Émirats arabes unis (EAU) et à un pétrolier immatriculé au Liberia pour avoir violé le plafond fixé sur le prix du pétrole russe par une coalition de pays occidentaux.
Dans un communiqué, le département du Trésor a déclaré avoir imposé des sanctions à trois entités basées aux Émirats arabes unis - Zeenit Supply and Trading DMCC, Talassa Shipping DMCC et Oil Tankers SCF Mgmt FZCO - ainsi qu'au pétrolier NS Leader immatriculé au Liberia.
Les sanctions gèlent tous les avoirs américains des personnes ciblées et interdisent généralement aux Américains de traiter avec elles.
Le plafonnement des prix imposé en décembre 2022 par les pays du Groupe des Sept, l’Union européenne et l’Australie interdit le recours aux services maritimes occidentaux tels que l’assurance, le pavillon et le transport lorsque les pétroliers transportent du pétrole russe à un prix égal ou supérieur à 60 dollars le baril.
En réponse à l'attaque russe contre l'Ukraine, les États-Unis et les pays occidentaux ont imposé de lourdes sanctions contre Moscou et envoyé des milliards de dollars en armes et équipements militaires à Kiev. Malgré les sanctions sans précédent et les tentatives de l’Occident pour isoler la Russie, le Kremlin a réussi à maintenir son économie à flot pendant la guerre.
Les tentatives de l'UE et du G7 visant à imposer un plafond sur les prix du pétrole russe ont largement échoué, selon un rapport publié en décembre dernier par l'édition européenne de Politico.
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« L'impact du plafonnement des prix a été limité en raison d'un contrôle et d'une application inadéquats », a déclaré Isaac Levi, chef d’équipe de politique et d’analyse énergétique Europe-Russie au Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA). Il a ajouté que les pays occidentaux n’avaient pas réussi à remédier aux failles des sanctions.
Selon une analyse du CREA, partagée avec Politico, au cours de l'année dernière, le projet a coûté au Kremlin 34 milliards d'euros (37 milliards de dollars) en revenus d'exportation, l'équivalent d'environ deux mois de revenus. Cependant, ce montant est « bien inférieur à ce que ceux qui ont conçu les règles avaient espéré », indique le rapport, ajoutant que l’impact s’est fait sentir plus intensément au cours du premier semestre 2023 avant de commencer à s’estomper.
Le pétrole russe se vend désormais systématiquement à un prix supérieur à la limite de 60 dollars le baril, écrit Politico.