Les États-Unis ont mené vendredi 2 février des « frappes de représailles » contre des cibles en Irak et en Syrie, prétendant avoir ciblé ceux qui étaient responsables d'une récente attaque meurtrière contre les forces américaines en Jordanie.
Le Commandement central américain (CENTCOM) a affirmé dans un communiqué que les cibles comprenaient des dépôts de roquettes, de missiles et d’avions sans pilote.
« Les forces militaires américaines ont frappé plus de 85 cibles avec leurs bombardiers à long rayon d'action. Les frappes aériennes ont nécessité plus de 125 munitions de précision », précise le communiqué.
Le président américain a déclaré que les frappes se poursuivraient aux moments et aux lieux choisis par Washington.
Le président américain Joe Biden a déclaré que ces frappes étaient les premières d'une série d'actions menées par les États-Unis en réponse à l'attaque en Jordanie. « Notre réponse a commencé aujourd’hui. Cela se poursuivra aux moments et aux lieux de notre choix », a-t-il ajouté.
L'agence de presse Reuters a annoncé, citant l'armée américaine, que les frappes ont touché « plus de 85 cibles avec plus de 125 munitions de précision ».
Citant des sources de renseignement, l'AFP a fait état d'une frappe dans l'ouest de l'Irak, près de la frontière avec la Syrie.
Les médias officiels syriens ont également déclaré qu'une agression américaine contre des zones désertiques syriennes et des zones à la frontière irako-syrienne avait fait un certain nombre de victimes.
Trois personnes ont été tuées et 11 autres blessées lors de l'attaque américaine contre la région d'al-Qaïm et d'Akashat, dans l'ouest de l'Irak.
L'attaque américaine contre l'est de la Syrie et les villes d'al-Mayadin et de Boukamal a par ailleurs fait 10 morts et 18 blessés.
#شاهد | انفجارات نتيجة العدوان الأميركي على مدينة #القائم في #العراق.#الميادين pic.twitter.com/FiH6heaU0B
— قناة الميادين (@AlMayadeenNews) February 2, 2024
L'attaque de drone mené dimanche 28 janvier a visé un petit avant-poste américain en Jordanie, tuant trois soldats américains et en blessant au moins 34 autres.
Mardi, Biden a déclaré qu'il avait décidé de la manière dont il souhaitait que le pays réponde à l'attaque.
Reprenant une affirmation antérieure faite par lui-même et d'autres responsables américains, Biden a dit qu'il tenait l'Iran pour responsable dans la mesure où il fournit les armes.
Dans un communiqué publié lundi, la mission iranienne auprès des Nations Unies a déclaré que Téhéran n'avait aucun lien avec les attaques contre les forces américaines dans la région, car elles étaient liées à un conflit entre des groupes de résistance régionaux et l'armée américaine.
Peu après les attaques américaines contre l'Irak et la Syrie, des sources d'information en Irak ont annoncé que l’armée et les Unités de mobilisation populaire irakiennes (Hachd al-Chaabi) se sont affrontées avec Daech.
Une source de sécurité irakienne a rapporté que l'armée et les Hachd al-Chaabi ont affronté des daechistes sur l'autoroute dans la région d'al-Sakar, à l'ouest d'al-Anbar.
La chaîne satellite irakienne al-Nujaba affiliée à la Résistance irakienne a confirmé que Daech avait profité de l'agression américaine contre l'Irak et avait commencé à lancer une attaque contre l'armée et les Hachd al-Chaabi dans la zone du kilomètre 160 de l'autoroute al-Sakkar.
Le porte-parole du commandant en chef des forces armées irakiennes, Yahya Rasool Abdullah, a indiqué que les villes d'al-Qaïm et les zones frontalières irakiennes ont été soumises à des « frappes » aériennes menées par des avions américains, ajoutant que ces « frappes » surviennent à un moment où l'Irak s'efforce d'assurer la stabilité de la région.
Il a souligné que ces frappes constituent une violation de la souveraineté irakienne, une atteinte aux efforts du gouvernement irakien et une menace qui entraînera l'Irak et la région dans une situation indésirable, soulignant que leur impact sera désastreux pour la sécurité et la stabilité dans la région.