À la suite d'une attaque meurtrière survenue samedi et contre des ressortissants pakistanais en Iran, les responsables iraniens ont annoncé que Téhéran et Islamabad ne toléreront aucune menace aux relations cordiales qui existent entre les deux pays.
« L'Iran et le Pakistan ne permettront pas à leurs ennemis de nuire à leurs relations fraternelles », a déclaré le samedi 27 janvier le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani.
Le porte-parole de l’appareil diplomatique a fait ces déclarations quelques heures après que des assaillants inconnus ont abattu au moins neuf ressortissants pakistanais, laissant aussi trois blessés, dans la banlieue de la ville de Saravan, dans la province du Sistan-et-Balouchistan, au sud-est de l'Iran.
« Le crime a été perpétrée par trois hommes armés qui ont attaqué la résidence abritant les victimes. Ils ont fui les lieux après avoir tué les ressortissants pakistanais », a déclaré le gouverneur adjoint de la province chargé de la sécurité du Sistan-et-Balouchistan, Alireza Marhamati.
La police est arrivée sur place juste après cette atrocité, a noté Marhamati, affirmant que « les appareils judiciaires, de sécurité et de renseignement du Sistan-et-Baloutchistan affronteront sans aucun doute les éléments qui provoquent l'insécurité dans la province ».
Kanaani a condamné avec véhémence l'attaque et a présenté ses condoléances au gouvernement pakistanais et aux survivants.
« Les autorités compétentes iraniennes poursuivent les enquêtes sur cette tragédie », a-t-il noté.
Pakistan : attaque contre les « ennemis communs »
Samedi également, le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Jalil Abbas Jilani, a déploré cette attaque, la considérant comme une tentative des « ennemis communs » des deux pays pour perturber leurs liens mutuels.
Le plus haut diplomate a présenté ses condoléances aux familles des victimes, exhortant le gouvernement iranien à prendre les mesures nécessaires contre les éléments à l'origine de l'attaque.
Les deux pays voisins ont été témoins d’une escalade des tensions transfrontalières liées aux opérations antiterroristes de l’Iran.
Le 16 janvier, l’Iran a lancé des attaques simultanées de drones et de missiles sur deux bases de Jaish al-Adl, un groupe terroriste créé en 2012 et qui a mené plusieurs attentats sur le sol iranien ces dernières années.
Le groupe a revendiqué la responsabilité d’une attaque en décembre 2023 contre un commissariat de police de la ville de Rask, dans le sud-est du pays, qui a tué au moins 11 policiers iraniens.
Le 10 janvier, une autre attaque du groupe contre un commissariat de police de la ville a tué un policier.
Le Pakistan a mené des frappes le 17 janvier contre ce qu’il appelle des bases du Front de libération du Baloutchistan et de l’Armée séparatiste de libération du Baloutchistan dans les régions proches de la frontière iranienne. Téhéran a condamné l'attaque comme étant inacceptable et disproportionnée.