La mort d’une jeune agricultrice lors d’un rassemblement de protestation des militants du secteur dans le sud-ouest de la France a provoqué une vague de réactions parmi les médias et les responsables français. Ces derniers craignent une nouvelle escalade de tensions.
Le mouvement des agriculteurs qui s’est formé en France pour protester contre la politique de l’Élysée et de l’Union européenne dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage s’est intensifié ces derniers jours : des rassemblements et des manifestations qui ont bloqué les autoroutes à travers le pays, se sont soldés par le décès d’un jeune agriculteur en Ariège (sud-ouest), et ont repris de la vigueur.
Les tensions sont montées comme l’avait prévenu, Jérôme Bayle, le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), malgré la rencontre hier soir entre les dirigeants des syndicats agricoles avec le Premier ministre, Gabriel Attal, à l’hôtel Matignon. Selon les sources d’informations, tout laisse à croire à la poursuite, voire l’intensification des révoltes.
La mort de la jeune agricultrice, qui fait mardi 23 janvier la Une de nombreux médias français, et dont la cause fait toujours l’objet d’une enquête pour homicide volontaire, a été provoquée, selon les témoins, par une voiture qui a percuté à grande vitesse le mur de paille érigé par les agriculteurs. L’incident a fait également plusieurs blessés.
Pleurant la mort tragique de cette mère de famille, le président de la FNSEA, insiste toujours sur la poursuite des protestations aussi longtemps que nécessaire : « Ces actions seront menées en permanence pour montrer qu’il ne s’agit pas seulement d’une fièvre, mais d’un problème fondamental. »
Menace de boycott du Salon de l’Agriculture de Paris
Les événements récents et la manière de gérer les enjeux du domaine agricole en France ont amené les militants à exiger sur les réseaux sociaux la prolongation de leur mouvement de protestation jusqu’à l’ouverture du Salon international de l’Agriculture de Paris le 24 février. Un événement important qui se déroule toujours en présence du Président français et qui est largement relayé dans les médias.
Les membres du cabinet du nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, s’inquiètent à présent de l’intensification des protestations des agriculteurs suite au décès de la jeune agricultrice, le ministre français de l’Agriculture, Marc Fesneau, ayant déclaré dans un message sur le X que « c’est une tragédie pour nous tous ».
« Je pense à elle, je pense à son conjoint et à sa fille qui se battent toujours pour leur vie », a-t-il ajouté. Ceci étant, il a annulé la réunion du Conseil européen « Agriculture et pêche » à Bruxelles ce matin, pour se rendre en Ariège et rencontrer les agriculteurs.
Le nouveau Premier ministre français qui n’a pas réussi à convaincre les agriculteurs d’arrêter les manifestations lors de sa rencontre hier soir avec les dirigeants des syndicats agricoles a annoncé aujourd’hui dans un message : « Notre nation est choquée et unie. » Il a ajouté : « Aujourd’hui, tous nos agriculteurs sont en deuil. Au nom du gouvernement, je tiens à exprimer mes condoléances et mon plein soutien aux familles et aux proches des victimes. »
Avec son échec dans cette première épreuve et l’incident tragique, le Premier ministre français de 34 ans devrait s’attendre à une escalade des tensions entre les agriculteurs et les responsables du gouvernement d’Emmanuel Macron.