Jason Lee, directeur national de « Save the Children » dans les territoires occupés de la Palestine, a déclaré dimanche que plus de 10 enfants par jour, en moyenne, avaient perdu une ou les deux jambes à Gaza depuis qu'Israël a lancé une guerre totale contre l'enclave assiégée, début octobre.
Jason Lee a donné dimanche 7 janvier des explications sur la situation humanitaire désastreuse dans la bande assiégée bombardée par Israël. Il a averti que le meurtre et la mutilation d’enfants constituent de graves violations des droits de l’enfant.
« La souffrance des enfants dans ce conflit est inimaginable et encore plus parce qu'elle est inutile et totalement évitable. Ces souffrances, le meurtre et la mutilation d'enfants sont condamnées comme une grave violation des droits de l’enfant et leurs auteurs doivent rendre des comptes », a-t-il déclaré.
Lee a en outre déclaré que la communauté internationale devait prendre des mesures sérieuses pour mettre fin aux violations et tenir Israël pour responsable de ces crimes.
« À moins que la communauté internationale ne prenne des mesures pour assumer ses responsabilités en vertu du droit international humanitaire et prévenir les crimes les plus graves qui touchent la communauté internationale, l’histoire nous jugera et devrait nous juger tous. Nous devons tenir compte des leçons du passé et prévenir les atrocités criminelles. »
« J’ai vu des médecins et des infirmières complètement débordés lorsque des enfants arrivaient avec des blessures causées par une explosion. Le fait de voir des enfants souffrir autant et de ne pas disposer de l'équipement ou des médicaments pour les traiter ou soulager leur douleur est trop lourd, même pour des professionnels expérimentés. Même dans une zone de guerre, les images et les sons d’un jeune enfant mutilé par les bombes ne peuvent être conciliés et encore moins compris dans les limites de l’humanité. »
Depuis le 7 octobre 2023, plus de 1 000 enfants ont été amputés d'une ou des deux jambes, selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).
Beaucoup d’opérations chirurgicales sur les enfants ont été réalisées sans anesthésie, le système de santé de Gaza étant paralysé par l’agression israélienne et par une grave pénurie de médecins et d’infirmiers ; sans oublier le manque de fournitures médicales comme les produits anesthésiants et les antibiotiques, comme l’a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Lee a rappelé que les enfants étaient exposés à une destruction généralisée, des attaques incessantes, des explosions et une grave pénurie des produits de première nécessité.
« Les jeunes enfants pris dans des explosions sont particulièrement vulnérables face à des blessures graves qui changeront leur vie. Ils ont le cou et le torse plus faibles ; il faut donc moins de force pour provoquer une lésion cérébrale. Leurs crânes ne sont pas encore complètement formés et leurs muscles sous-développés offrent moins de protection ; donc une explosion est plus susceptible de déchirer les organes de leur abdomen, même s'il n'y a aucun dommage visible », a-t-il expliqué.
Même si 13 des 36 hôpitaux de Gaza restent partiellement fonctionnels, ils fonctionnent de manière partielle et fluctuante, dépendant de leur accès au carburant et aux fournitures médicales de base chaque jour.
Les neuf hôpitaux partiellement fonctionnels du sud fonctionnent à trois fois leur capacité tout en étant confrontés à de graves pénuries de fournitures de base et de carburant. De plus, seulement 30 % des médecins de Gaza actifs avant le conflit travaillent encore.
Lee a souligné la nécessité d'un cessez-le-feu urgent à Gaza et de l'acheminement de l'aide humanitaire au territoire assiégé. « Seul un cessez-le-feu définitif mettra fin aux meurtres et aux mutilations des civils et permettra l’acheminement de l’aide humanitaire dont on a désespérément besoin – y compris des médicaments essentiels pour les enfants blessés – à l’échelle [suffisante] et dans les lieux requis. »
Les États-Unis ont fourni au régime des milliers de lots d’armes depuis le début de la guerre.
Washington qui a soutenu les attaques féroces de Tel-Aviv contre Gaza comme moyen de « légitime défense », a également opposé son veto aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui appelaient le régime occupant à cesser son agression.
Le Mouvement de résistance palestinien, Hamas basé à Gaza a critiqué les États-Unis pour avoir rejeté l’appel au cessez-le-feu de l’ONU, affirmant que cette mesure montre clairement la complicité directe de Washington dans le carnage israélien contre les Palestiniens dans la bande de Gaza.
Quelque 23 000 Palestiniens ont été tués et 57 000 autres blessés au cours des trois mois écoulés depuis le 7 octobre ; des enfants sont mutilés et tués à un rythme effréné et des familles entières disparaissent chaque jour.