Philippe Lazzarini, commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), a mis en garde contre des « souffrances insupportables » et la propagation de maladies dans la bande de Gaza, soumise aux frappes incessantes d'Israël.
Il a déclaré mercredi 3 janvier dans un message sur les réseaux sociaux que trois mois de guerre à Gaza avaient débouché sur « des déplacements massifs, d’un grand nombre de morts et de blessés et de destructions massives ».
« Des souffrances insupportables aggravées par une déshumanisation constante et la promotion incontrôlée de discours de haine », a-t-il déploré dans un article sur X.
#Gaza: 🛑🛑 three long months of a brutal war: mass displacement, mass human losses & injuries, mass destruction.
— Philippe Lazzarini (@UNLazzarini) January 3, 2024
Unbearable suffering made worse by constant dehumanization & promotion of hate speech going unchecked. pic.twitter.com/mZz5HLyWDO
L’UNRWA a déjà tiré la sonnette d’alarme sur la propagation de maladies dans le territoire palestinien assiégé sous les bombardements israéliens. Cette instance a averti que la situation à Gaza était désastreuse après près de 90 jours d'agression israélienne.
« Les rues surpeuplées de Rafah sont témoins d’une propagation alarmante de la maladie. La famine menace, exacerbée par un accès restreint. Il est essentiel qu'un cessez-le-feu humanitaire fournisse une aide urgente et mette fin à ce déplacement forcé continu. »
Nearly 90 days of war in #Gaza, the situation is dire. Overcrowded streets of Rafah witness the alarming spread of disease. Famine looms, exacerbated by restricted access
— UNRWA (@UNRWA) January 3, 2024
It's critical for a humanitarian #ceasefire to provide urgent aid & end this forced, continuous displacement pic.twitter.com/FfCdjhElGi
Les Gazaouis sont « exposés à des épidémies et à des maladies » dues au manque de nourriture, selon le Premier ministre palestinien.
Pendant ce temps, le Premier ministre de l’Autorité autonome palestinienne, Mohammad Shtayyeh, lors d’une réunion gouvernementale à Ramallah, en Cisjordanie occupée, a déclaré mercredi que Gaza était témoin « d’un état de faim et de famine dans des scènes qui sont choquantes pour nous et pour le monde entier ».
« Les gens ont perdu leurs forces, ne sont plus capables de supporter leur corps émacié et sont exposés aux épidémies et aux maladies », a averti le Premier ministre de l’Autorité autonome palestinienne.
Il a en outre indiqué que Gaza souffrait de faim et de famine, ce qui affectait particulièrement les enfants et les nourrissons.
« Israël commet des crimes en affamant la population de Gaza et en empêchant la livraison de nourriture », a dénonce le Premier ministre.
Plus loin dans ses propos, Shtayyeh a remercié l'Afrique du Sud pour avoir déposé une plainte contre Israël pour génocide devant la Cour internationale de Justice.
Les travailleurs de Gaza « déshabillés et attaqués par des chiens »
Par ailleurs, Human Rights Watch (HRW) a déclaré qu'Israël détenait des milliers de travailleurs à Gaza. Ils ont été détenus au secret sans inculpation pendant des semaines après le 7 octobre.
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Certains ont été déshabillés et photographiés, munis de couches, attaqués par des chiens, traînés face contre terre dans les graviers et menottés pendant des jours.
« Les travailleurs palestiniens libérés ont accordé des interviews aux médias, décrivant les abus et les conditions de détention dégradantes, notamment le fait d'avoir été soumis à des décharges électriques, d'avoir été aspergés d'urine, d'être attaqués par des chiens, ainsi que d'avoir été détenus pendant plusieurs jours sans nourriture ni eau », a révélé Human Rights Watch.
Les responsables palestiniens ont déjà confirmé que les témoignages des Palestiniens enlevés dans la bande de Gaza assiégée révélaient qu'ils avaient été soumis à la pratique de torture par les forces israéliennes. Ils ont déclaré que les personnes enlevées avaient été soumises à toutes les formes de mauvais traitements pendant leur détention.
Le bilan des morts s'alourdit à Gaza
Le nombre de personnes tuées dans les attaques israéliennes sur la bande de Gaza s'est élevé à 22 313, a annoncé mercredi le ministère de la Santé de l'enclave assiégée.
Le ministère a indiqué dans un communiqué qu'au moins 57 296 autres personnes avaient été blessées, dont près de 70 % étaient des femmes et des enfants.
Des milliers d’autres sont coincés sous les décombres de leurs maisons et auraient perdu la vie.
Au cours des dernières 24 heures, au moins 128 Palestiniens ont été tués et 261 autres blessés lors d'attaques israéliennes.
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Cependant, près de trois mois après le début de la guerre, le régime de Tel Aviv n’a pas réussi à atteindre son objectif déclaré d’éliminer le Mouvement de résistance palestinien, Hamas et de retrouver les prisonniers israéliens à Gaza.