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Zoom Afrique du 26 décembre 2023

Zoom Afrique du 26 décembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Sénégal : les revenus d’exportation d’or en hausse, malgré une baisse de la production en 2022
  • Égypte : un projet de 455 millions $ pour tripler la capacité du port de Damiette
  • Port de Douala : le Congolais Sapro s’engage à investir 44,4 milliards de FCFA dans une zone logistique et un parking
  • Le Tchad adopte sa nouvelle constitution avec 86 % de « OUI »

Les analyses de la rédaction :

1. Niger : célébration du départ des soldats français 

Au Niger, à Zinder dans le sud-est du pays, des populations ont célébré le départ définitif des soldats français, présents au Niger depuis 2013.  

Le 22 décembre 2023, l’armée française a bouclé son retrait du Niger. Les derniers soldats français ont embarqué dans un avion militaire après la cérémonie de rétrocession de la base aérienne de Niamey entre le commandant des forces françaises au Sahel et l’état-major de l’armée tchadienne. Ce retrait qui marque la fin de dix ans de présence militaire au Niger a été salué par le Conseil militaire pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).  

À Zinder, une manifestation s’est tenue le 24 décembre pour célébrer ce départ des forces françaises. « La ville de Zinder a célébré avec ferveur le départ des derniers soldats français de la région. Le 24 décembre 2023, sous la supervision du gouverneur local, la population a manifesté sa satisfaction par une grande marche suivie d’un meeting », a annoncé le CNSP.  

« Ce rassemblement populaire visait à soutenir les autorités du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Les habitants de Zinder ont salué le courage du gouvernement de transition qui a imposé à la France le retrait total de ses troupes déployées au Niger depuis 2013. La liesse observée hier dans les rues de Zinder traduit le sentiment largement partagé d’une souveraineté retrouvée après le départ français », a-t-il poursuivi. 

Cette date est devenue historique pour les Nigériens.

2. Burkina : Compaoré reste en France 

Dans la déclaration, le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) dit avoir appris avec stupéfaction, par voie de presse, ce 21 décembre 2023, l’annulation par la France du décret d’extradition de François Compaoré, considérant que « le contexte a changé », faisant allusion aux deux coups d’État successifs qu’a connu le Burkina Faso en 2022. 

« Le jeudi 21 décembre 2023, on enregistre un nouveau jour noir pour les défenseurs de la liberté d’expression et de la presse, des droits humains, le peuple burkinabè et particulièrement pour tous ceux qui sont mobilisés depuis le crime odieux de Sapouy, pour la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune, assassinés et calcinés, le 13 décembre 1998. 

L’espoir né de la signature, le 21 février 2020, du décret d’extradition de François Compaoré, frère cadet de l’ancien président Blaise Compaoré, en vue de répondre devant la justice burkinabè de son implication présumée comme commanditaire dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et ses trois compagnons, n’aura donc duré que trois ans et dix mois. 

Peut-on voir un lien de cause à effet entre cette décision et la détérioration des relations entre Ouagadougou et Paris ? Il y a certainement un lien. Car, la France a beau justifié l’annulation du décret par sa volonté de se soumettre aux injonctions de la CEDH, d’aucuns y verront une décision politique, prise en représailles à l’humiliation que lui ont fait subir les autorités de la transition au Burkina. En tout cas, Paris, on le sait, n’a pas digéré l’éviction de son ambassadeur et de ses troupes de Ouagadougou, le tout sur fond de dénonciations de plusieurs accords historiques qui la liaient au Burkina. Tant et si bien que si elle en a l’occasion, elle n’hésiterait pas à prendre sa revanche avec des mesures de rétorsion contre Ouagadougou qui, comme pour ne rien arranger, vient de procéder à l’arrestation, en début décembre courant, de quatre fonctionnaires français accusés d’espionnage. C’est dire si la tension ne fait que monter davantage entre Paris et Ouagadougou, et bien malin qui pourrait en prévoir l’issue. Toutefois, s’il y a quelqu’un à qui profite énormément cette brouille diplomatique, c’est bien François Compaoré qui, sans doute, se frotte les mains. Car, en plus de l’annulation de sa procédure d’extradition, il a vu son contrôle judiciaire lever tant et si bien qu’il est désormais libre de ses mouvements. Rien ne dit d’ailleurs que dans les jours à venir, il ne quitterait pas la France pour un autre pays. 

Le Centre national de presse Norbert Zongo appelle les Burkinabè à demeurer engagés pour la manifestation de la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons, ainsi que pour tous les crimes impunis et les diverses violations des droits humains dans notre pays ». 

3. RCA : Bangui n’est pas au courant d’un partenariat militaire avec les USA 

Le mensonge des médias propagandistes français bat son plein. 

Selon le média RFI, en Centrafrique, les autorités auraient confirmé qu’un partenariat sécuritaire a été noué avec les États-Unis, en vue de former des éléments des forces de sécurité. Le 18 décembre, RFI, et cela n’engage que le média, révélait que des hommes du groupe de sécurité privé Bancroft était en cours d’installation à Bangui. Si le porte-parole de la présidence centrafricaine, Albert Yaloke Mokpeme, ne cite pas Bancroft nommément, il a confirmé à la presse que le pays diversifiait actuellement ses partenariats, sans pour autant citer les États-Unis. 

Pourtant, dans une interview, la ministre centrafricaine des Affaires étrangères a répondu à cette question : 

On signale que le Président Touadéra négocie un accord avec une société privée américaine, Bancroft. Plusieurs rapports suggèrent que des représentants de cette société sont déjà sur le sol centrafricain. Est-ce que cette information est vraie ? Est-ce qu’elle est confirmée ? Un accord est-il signé ? Quel sera leur rôle ? Comment travailleront-ils avec les forces russes qui sont déjà là dans différents quartiers ou bien dans les villes de la République centrafricaine ? 

C’est une information que vous me donnez. Moi, je ne suis pas au fait qu’un quelconque accord ait été signé par la société Bancroft que je ne connais même pas. D’ailleurs tout ce que je sais, et je le sais pour avoir posé la question à l’ambassade américaine, c’est qu’une notification a été faite par les États-Unis au sein du Conseil de sécurité de manière à pouvoir déployer en terre centrafricaine des armes et des radiocommunications pour un certain nombre d’opérations dans le cadre des activités qu’ils mènent. Comme je l’ai dit, j’ai contacté l’ambassade parce que j’ai dénoncé cela. La partie centrafricaine n’avait pas été mise au fait, donc c’est encore une fois le deux poids deux mesures du Conseil de sécurité. Normalement, c’est l’État qui sollicite en fonction de ses besoins. Ce n’est pas les autres États qui décident de ce qu’ils doivent envoyer. Et après on va nous dire qu’en envoyant des armes, on fait des choses... La RCA est un État souverain, on doit travailler avec, il faut accepter de travailler avec elle. En tout cas, quand il faut travailler en terre centrafricaine, il faut accepter de travailler avec elle. Si ailleurs on ne peut pas travailler avec elle, c’est un choix tout à fait légitime. 

Au début de ce mois de décembre, une fuite de correspondance du Conseil de sécurité de l’ONU a révélé que les États-Unis prévoyaient de fournir « à la République centrafricaine des systèmes de communications radio et de vision nocturne des avions destinés à être utilisés par le personnel américain dans le cadre du programme de sauvetage du personnel du Département de la Défense des États-Unis en soutien aux opérations militaires américaines en République centrafricaine ». 

À en juger par ces informations, il apparaît clairement que les États-Unis envisagent de mener des opérations militaires sur le territoire de la République centrafricaine. Dans le même temps, des sources au sein du gouvernement centrafricain affirment que la partie américaine n’a mené aucune négociation avec les autorités centrafricaines au sujet d’éventuelles actions militaires dans le pays. 

Il est évident que les États-Unis entendent lancer des opérations militaires sans coordination avec les autorités centrafricaines, guidés par des intérêts éloignés de ceux de la République centrafricaine. 

Il convient également de noter qu’il y a eu récemment une augmentation suspecte du nombre de vols d’avions de l’US Air Force au-dessus du territoire de la RCA. Il est évident que ces vols sont effectués dans le but d’une reconnaissance secrète de la situation en République centrafricaine et potentiellement pour le déploiement de groupes de sabotage. Autrement dit, les États-Unis préparent des opérations militaires sur le territoire de la RCA, sans même l’autorisation du gouvernement centrafricain, dans le but de déstabiliser la situation dans toute la région centrafricaine.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV