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Zoom Afrique du 16 décembre 2023

Zoom Afrique du 16 décembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Le Sud-Africain Biovac va accroître sa production de vaccins en Afrique, grâce au soutien financier de la SFI
  • Kontinental Energy et Gulfstream Services s’allient pour soutenir la croissance des activités pétro gazières en Afrique
  • Sierra Leone : accords avec des entreprises chinoises construire un pont entre Freetown et Lungi
  • Sénégal : un programme de bourses pour la formation des femmes journalistes

Les analyses de la rédaction :

1. L'alliance des États du Sahel triomphe

Les Forces combattantes du Burkina Faso ont repris le contrôle de toutes les localités situées au nord de Djibo, jusqu'à la frontière malienne, grâce à l'opération « Tchefari-Lii », annonce l’Alliance des États du Sahel.

Cette opération, qui a débuté le 1er décembre 2023, a été menée par trois bataillons d'intervention rapide, les unités Guépard et phantom, et un commando des Forces spéciales de l'armée de terre. Elle a été appuyée par des vecteurs aériens.

En effet, au cœur de la région sahélienne, une nouvelle dynamique stratégique se dessine avec la création récente de l'Alliance des États du Sahel (AES). Le 16 septembre dernier, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont signé la Charte du Liptako-Gourma, jetant ainsi les bases de cette alliance qui promet de redéfinir la lutte contre le terrorisme et de remodeler les équilibres régionaux. Cet acte audacieux a ravivé les débats sur l'avenir du G5 Sahel, mais il ne s'arrête pas là. L'AES déploie une vision ambitieuse allant au-delà de la sécurité, visant l'indépendance économique et l'intégrité des États.

La création de l'Alliance des États du Sahel (AES) représente un nouveau chapitre dans la lutte contre le terrorisme. Elle dépasse les ambitions du G5 Sahel en coordonnant non seulement les efforts militaires, mais aussi économiques. Cette alliance vise à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et à combattre la criminalité organisée dans cette région cruciale. Elle prévoit également la mise en place d'une « architecture de défense collective et d'assistance mutuelle » dans un proche avenir.

L'article 6 de la Charte de l'Alliance établit que toute atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'une des parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres, engageant ainsi une obligation d'assistance mutuelle, y compris l'usage de la force armée pour rétablir la sécurité.

2. Victoire pour l’Afrique : l’accord trouvé à la COP 28 reconnaît le gaz naturel comme « carburant de transition »

La reconnaissance du combustible fossile le moins polluant en tant que carburant de transition représente une victoire pour l’Afrique, où plusieurs pays ne cessent de réclamer leur droit de poursuivre l’exploitation du gaz naturel au nom du principe de la justice climatique. Après des tractations laborieuses, la 28e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) s'est terminée, ce mercredi 13 décembre, avec l’adoption d’un accord qui appelle à abandonner progressivement les énergies fossiles, tout en reconnaissant le rôle que doit jouer le gaz naturel en tant que « carburant de transition » vers des sources d'énergie plus propres.

Le texte de 21 pages approuvé par consensus reconnaît que les carburants de transition comme le gaz naturel « peuvent jouer un rôle en facilitant la transition énergétique, tout en assurant la sécurité énergétique ».

Il préconise également une transition « juste, ordonnée et équitable », avec un rythme différencié selon les États, leurs besoins de développement et leur responsabilité historique dans le réchauffement climatique.

Cette formulation représente une victoire pour l’Afrique où plusieurs pays réclament depuis plusieurs années le droit de poursuivre l’exploitation de leurs importantes réserves de gaz naturel pendant encore deux à trois décennies au nom du principe de la « justice climatique », rappelant que le continent est la région la moins responsable historiquement du dérèglement climatique.

Alors que le gaz naturel est le combustible fossile le moins polluant (la combustion du gaz naturel rejette 25 % moins de CO2 que le pétrole et moitié moins que le charbon), le continent met également en avant sa grande pauvreté énergétique. Près de 600 millions d'Africains n’ont pas encore accès à l’électricité et plus d’un milliard sont privés de moyens de cuisson propres.

3. Le potentiel de l’Alliance des États du Sahel va au-delà de la défense

par Sputnik Afrique 

L’Alliance des États du Sahel (AES), nouvelle organisation qui réunit le Burkina, le Mali et le Niger, « évoluera vers une alliance économique », a affirmé Ibrahim Traoré, Président burkinabè de la Transition. Pour Sputnik Afrique, deux experts réagissent à cette annonce. Même si l’union formée entre ces trois pays d’Afrique de l’Ouest visait initialement la défense commune, une alliance économique aurait plusieurs avantages pour les participants. « Les avantages, ce serait de mutualiser les moyens et de faire des économies d’échelle, parce que ces trois pays ont les mêmes défis, font face aux mêmes menaces qui sont transfrontalières. Donc, à travers une coopération sous-régionale poussée (…), non seulement elles pourront faire face aux défis socio-économiques, mais aussi aux défis de défense et de sécurité », a indiqué à Sputnik Modibo Mao Makalou, économiste et gestionnaire financier malien. Pour qu’une union économique se mette en place, il faut en condition préalable « une diversification des échanges et un renforcement des liens commerciaux », a expliqué Hamidou Sawadogo, enseignant chercheur à l’université burkinabè Joseph Ki Zerbo. « Cela pourrait être plus bénéfique pour les trois pays en créant un marché commun et en amenant des marchés plus vastes et plus disponibles », a-t-il ajouté. 

Quelle différence par rapport aux intégrations existantes ?

Contrairement aux autres alliances, les trois États partagent une vision et des objectifs communs, a affirmé le professeur Sawadogo.

« Il y a les populations aussi, qui adhèrent pleinement à cette forme d’intégration, alors que quand vous prenez l’intégration au milieu de la CEDEAO, les populations ne se reconnaissent pas toujours et par conséquent, d’aucuns qualifieraient la CEDEAO d’intégration des chefs d’État », a-t-il détaillé. « La différence entre l’AES et deux autres organisations sous-régionales (l’UEMOA et la CEDEAO), c’est qu’il n’y a pas d’empiètement pour le moment, puisque la dernière étape de l’intégration économique et monétaire, c’est avoir une monnaie commune ou unique », a déclaré de son côté Makalou. Toutefois, l’éventuelle création d’une monnaie commune ne devrait pas poser de problèmes aux pays membres de l’AES, a estimé l’économiste. Pour lui, grâce à la convergence macroéconomique, les trois États sont capables de mobiliser leurs réserves d’or et de devises pour garantir cette monnaie. L’Alliance des États du Sahel (AES) a été créée le 16 septembre dernier par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, après leur sortie de G5 Sahel, lequel s’était donné pour but de faire du Sahel un espace de sécurité et de développement.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV