Le site d’information en hébreu Israel Defense a reconnu que « cette semaine a été la semaine la plus difficile pour l'armée israélienne » depuis l'invasion militaire de la bande de Gaza.
« Le nombre de victimes et de dégâts subis par Israël cette semaine montre qu’elle a été la semaine la plus difficile depuis le début de la guerre ; par conséquent, si l’armée israélienne cherche à atteindre ses objectifs, elle doit surmonter de nombreux défis », a écrit Israel Defense dans son dernier article publié ce samedi 9 décembre.
Amir Rapaport, analyste et cyberexpert israélien a écrit dans cet article que « dans l'une des bases du sud, nous avons vu que l'armée israélienne retirait les chars Merkava Mark 3 des entrepôts ; ces chars étaient pratiquement obsolètes et Tel-Aviv était sur le point de les vendre à un pays européen ».
Faisant implicitement allusion à la destruction d’un nombre important de chars israéliens dans la bande de Gaza, cet analyste israélien a déclaré : « Nous avons eu la chance qu'au moment même où la guerre éclatait, le directeur général du ministère de la Défense ordonnait l'arrêt de la vente et du transfert de ces chars. Et maintenant que le classement de l'armée israélienne par rapport au nombre de chars en service se rapproche de sa ligne rouge, nous avons été obligés de recourir à de vieux chars datant de plusieurs décennies et non seulement nous les remplaçons par d’autres chars, pire encore, nous formons une nouvelle division avec d’anciens chars. »
Selon ce dernier, l'augmentation du nombre des forces militaires au début de l'opération et, en même temps, les achats massifs d'armes de tous les pays du monde ainsi que les activités d’envergure des industries militaires israéliennes pour produire des armes et des munitions, témoignent tous d’un grand échec ; échec dont on ne parle pas.
« Même si l'échec en termes de renseignement a retenu le plus l'attention, il faut dire que l'armée israélienne est une petite armée face à cette grande mission qui l'attend dans la bande de Gaza », a avoué Amir Rapaport.
Plus loin dans ses propos, cet analyste israélien a noté que l'armée israélienne est incapable de mener des opérations à grande échelle et simultanées dans toutes les parties de la bande de Gaza, alors qu'elle doit combattre en même temps avec le Hezbollah dans le nord, où elle a subi de lourdes pertes ce jeudi.
« La guerre à l'intérieur d'Israël (Cisjordanie) se poursuit également, tandis que les problèmes internes d'Israël s’y ajoutent… Mais le danger qui n’aurait jamais pu être imaginé est la menace que les Yéménites ont créée pour les navires israéliens », a-t-il ajouté.
Israel Defense précise ensuite que le défi auquel Israël est confronté est grand et son coût est extrêmement douloureux ; ces coûts sont sans précédent dans les guerres d'Israël.
Selon Amir Rabaport, la forte augmentation du nombre de morts et de blessés explique l'intensité du conflit.
Après avoir mentionné les objectifs de l’agression de l'armée israélienne contre la bande de Gaza, dont l'assassinat de Yahya Sinwar et Mohammed Deif, l'auteur de l’article s’est penché sur les stratégies de défense de la Résistance palestinienne et a écrit : « Ils utilisent des balles RPG, des roquettes et des armes de fabrication nationale, mais en même temps ils utilisent également des missiles antichar Kornet pendant la guerre, ces missiles sont fabriqués par la Russie et ont causé de lourdes pertes à l'armée israélienne lors de la Guerre de 33 jours. Les Palestiniens ont également utilisé des obus de mortier cette semaine, faisant des victimes parmi nous et détruisant au moins un camion transportant des outils de génie militaire dans le nord de la bande de Gaza. »
« La guerre est à son paroxysme et il est toujours impossible de tirer des conclusions à son sujet. Les analystes se posent la question suivante : la guerre à Gaza peut-elle être gagnée par des bombardements aériens ou si une attaque au sol est inévitable ? Eh bien, il ne fait aucun doute qu’il n’est pas possible d’atteindre l’objectif déclaré de détruire la capacité militaire du Hamas sans que l’armée n’intervienne directement sur le terrain », a-t-il indiqué.
« Le quartier général du Shabak à Tel-Aviv et les centres d'interrogatoire installés dans le sud d’Israël hébergent depuis deux mois des milliers d'agents, dont beaucoup sont d'anciens interrogateurs et analystes du Shabak qui sont revenus servir aujourd'hui pour utiliser les informations collectées et obtenir des renseignements supplémentaires sur les personnes et les entrées des tunnels du Hamas », ajoute Rabaport.
Il a également avoué que le plus grand défi auquel l’armée israélienne est confrontée aujourd’hui sont les tunnels du Hamas.
« L’une des plus grandes lacunes du plan opérationnel de l’armée israélienne est qu’elle n’est pas active dans la région de Rafah, du moins pour l’instant, et c’est une question qui pose beaucoup de problèmes. Les tunnels sous Khan Younès mènent à Rafah et sont probablement reliés à l'Égypte à partir de là. Personne ne peut être sûr à l'heure actuelle qu'il n'y a pas de tunnels en dehors de Gaza », a-t-il prétendu.