Le plus grand hôpital de Gaza, a épuisé ses réserves de carburant plus tôt dans la matinée, ce qui a contraint le personnel médical à suspendre ses activités.
Le ministère de la santé de Gaza a déclaré que 39 nouveau-nés dans des couveuses de l'hôpital al-Shifa risquaient de mourir, en raison du manque de médicaments et d'oxygène, depuis que l'électricité y a été coupée. Toutes les opérations ont été suspendues, a fait savoir ce samedi 11 novembre, le porte parole du ministère de la Santé, Ashraf al-Qidra.
Le complexe est également un foyer temporaire pour des milliers de Palestiniens qui cherchent refuge en raison de l’agression israélienne.
« La situation est pire que l’on ne peut imaginer. Nous sommes assiégés à l’intérieur du complexe médical d’al-Shifa, et l’occupation a visé la plupart des bâtiments à l’intérieur », a déclaré al-Qidra, confirmant qu’au moins un bébé est mort après une panne de carburant de l’hôpital.
Qidra a déclaré que les forces israéliennes tirent sur les personnes se déplaçant à l’intérieur du complexe, ce qui limite la possibilité de se déplacer d’un département à un autre.
« Certaines personnes ont essayé de quitter l'hôpital et on leur a tiré dessus », a-t-il déclaré, ajoutant qu'il n'y avait ni électricité ni Internet.
L’association humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) s'est déclarée « extrêmement préoccupée » par la sécurité des patients et du personnel médical de l'hôpital al-Shifa.
« Au cours des dernières heures, les attaques contre l’hôpital al-Shifa se sont considérablement intensifiées. Notre personnel à l'hôpital a signalé une situation catastrophique il y a quelques heures à peine », a-t-il indiqué dans un communiqué.
Le directeur de l'hôpital a déclaré que le complexe avait été frappé à plusieurs reprises dans la nuit de vendredi à samedi et qu'il avait perdu le courant pendant des heures après que son générateur eut été touché.
« Nous avons reçu des appels faisant état de dizaines de morts et de centaines de blessés lors de frappes aériennes et d'artillerie, mais nos ambulances n'ont pas pu sortir à cause des tirs », a déclaré Mohammad Abu Salmiya.
Le directeur régional du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour le Proche et le Moyen-Orient a déclaré que les informations provenant de l'hôpital Al-Shifa étaient « affligeantes ».
Dans un bref post sur X, Fabrizio Carboni a déclaré que la situation « ne peut pas continuer ainsi » car « des milliers de blessés, de personnes déplacées et de personnel médical sont en danger. »
Le ministre palestinien de la Santé, le Dr Mai Al-Kaila, a condamné la communauté internationale pour son incapacité à protéger les hôpitaux contre les bombardements israéliens sur Gaza.
« Ce qui se passe actuellement contre les hôpitaux, c'est une décision de tuer ceux qui s'y trouvent, car les blessés meurent faute de carburant et de consommables médicaux », a déclaré Kaila aux journalistes.
La catastrophe qui se produit actuellement à Gaza est sans précédent dans l'histoire palestinienne et internationale.
Les hôpitaux de Gaza sont assiégés et bombardés, et leurs patients, leur personnel médical et les personnes déplacées sont tués au vu et au su du monde entier.
Au moins 198 membres du personnel de santé ont été tués. Cinquante-trois ambulances ont été détruites.
Vingt-et-un hôpitaux et 47 centres de soins primaires sont hors service depuis le début de la guerre le 7 octobre. Le ministère de la Santé a déclaré que 135 établissements de santé étaient visés par Israël.
