L’annulation soudaine de l’autorisation d’une marche de protestation pro-palestinienne a donné à la police française une justification légale pour utiliser un outil de répression politique jamais vu depuis les « Gilets jaunes ».
À peine 90 minutes avant le début d’une marche pro-palestinienne très attendue à travers Paris le week-end dernier contre les atrocités de guerre commises par Israël à Gaza, les autorités locales ont soudainement révoqué l’autorisation de manifester.
La révocation de dernière minute a donné à la police française une justification légale pour utiliser un outil de répression politique jamais vu depuis les « Gilets jaunes ».
Sur les près de 4 000 personnes présentes, 1 400 manifestants ont été condamnés chacun à une amende de 135 euros. Cela représente environ 200 000 € retirés des poches de manifestants pacifiques, dont beaucoup n’étaient même pas au courant de l’interdiction de dernière minute de la manifestation.
Certaines amendes pourraient être supprimées en raison de l’annulation controversée ; cependant, les premiers chiffres ont été largement relayés par les médias.
Les amendes sont un instrument évident utilisé pour dissuader les gens de soutenir publiquement la Palestine. Cependant, de nombreux militants affirment qu’ils ne cesseront jamais de protester contre la tentative de génocide d’Israël contre Gaza, a dit Nicolas Shahshahani, de l’organisation EuroPalestine.
Le recours à des amendes massives est le dernier exemple de la manière dont la France a effectivement criminalisé le soutien public à la Palestine. Cela montre également comment la France réduit au silence la dissidence contre ce qui est largement perçu comme un soutien unilatéral à Tel-Aviv malgré ses crimes de guerre qui ont choqué le monde.
« Il faut rappeler qu’il ne s’agit que d’un élément du soutien absolu du gouvernement français à Israël. Récemment, Macron a suggéré que la coalition occidentale contre Daech soit utilisée contre la population de Gaza », a ajouté Nicolas Shahshahani.
Les manifestations contre les atrocités israéliennes sont effectivement interdites à travers la France depuis le 7 octobre. Seules deux manifestations légales ont été autorisées jusqu’à présent à Paris.
Deux manifestations sont prévues à Paris plus tard cette semaine, mais nombreux sont ceux qui affirment qu’il est difficile de croire que le gouvernement français peut respecter systématiquement le droit constitutionnel du pays qui réclame la liberté de rassemblement et d’expression lorsqu’il s’agit de la Palestine.