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Zoom Afrique du 1er novembre 2023

Zoom Afrique du 1er novembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Le port de Lomé a mis en service son 4e remorqueur
  • Le Kenya va supprimer les visas pour les Africains afin de stimuler les échanges commerciaux (président)
  • Le Centre international de la pomme de terre veut ouvrir un bureau permanent à Madagascar
  • Angola : le gouvernement approuve un financement de 65 millions $ pour un projet routier

Les analyses de la rédaction :

1. Kenya : les dossiers de la période coloniale britannique et allemande ressortent 

La Commission des droits de l’homme du Kenya (KHRC) mène la charge pour obtenir une reconnaissance et des excuses officielles de la part du gouvernement britannique. Dans le but de faire la lumière sur les injustices historiques et les atrocités de l’ère coloniale, le KHRC a soumis un document complet à la Haute-commission britannique. Davinder Lamba, président du KHRC, a souligné que le sombre passé de la domination coloniale britannique au Kenya reste largement ignoré. 

Lamba a appelé le roi Charles à mieux comprendre cette histoire et à reconnaître la nécessité de présenter des excuses. « Nous aimerions maintenant qu’il revienne et dise : “eh bien, j’ai une compréhension beaucoup plus profonde que ce à quoi je m’attendais”, et nous exigeons des excuses, peuple kenyan », a déclaré Lamba. 

David Malombe, le directeur exécutif du KHRC, a critiqué la « déclaration de regret » émise par le haut-commissaire britannique. Malombe a fait valoir qu’une reconnaissance appropriée devrait inclure des excuses, car il s’agit d’une reconnaissance et d’une affirmation publiques que des torts ont été commis. Il a souligné que les excuses constituent la base pour remédier de manière appropriée aux injustices historiques. 

La prochaine visite d’État du roi Charles III dans un pays africain, sa première depuis son accession au trône, est étroitement surveillée dans le monde entier. Cela coïncide avec une pression croissante sur le Royaume-Uni et la famille royale pour qu’ils réexaminent leur histoire coloniale et s’excusent publiquement pour leur rôle dans la traite transatlantique des esclaves. 

Au-delà de sa signification historique et symbolique, la visite constitue une opportunité de renforcer les relations modernes entre le Royaume-Uni et le Kenya.  

Au cours de sa visite, le roi Charles soulignera son engagement en faveur de la conservation de l’environnement en visitant un parc national pour observer les efforts de conservation essentiels menés par le Kenyan Wildlife Service. Sa volonté de s’attaquer à des problèmes difficiles est démontrée par l’ouverture des archives royales aux chercheurs enquêtant sur les liens de la monarchie avec la traite négrière. 

Avant de monter sur le trône, le roi Charles a reconnu « l’atrocité effroyable de l’esclavage » lors d’un discours prononcé sur l’île caribéenne de la Barbade, reflétant son engagement à aborder les aspects difficiles de l’histoire. 

Parallèlement, les autorités tanzaniennes ont profité de la visite du Président allemand pour mettre sur la table les questions concernant la période coloniale, y compris la restitution des dépouilles de Tanzaniens conservées par des musées européens. Les deux pays sont tombés d'accord pour commencer les négociations. 

La Tanzanie souhaite engager des discussions avec l’Allemagne sur l’héritage colonial allemand et les actions de l'administration allemande en Afrique de l'Est, y compris le retour des restes humains rapportés en Europe, a annoncé la présidence tanzanienne, suite à une rencontre des Présidents tanzanien et allemand, Samia Suluhu Hassan et Frank-Walter Steinmeier. 

« La Présidente Samia a expliqué que la Tanzanie était prête à ouvrir des discussions sur le passé de l'histoire de l'administration allemande dans le pays, parmi lesquelles la restitution des dépouilles qui se trouvent dans divers musées allemands à leurs familles », indique le communiqué. 

La chef de l'État a déclaré qu'elle reconnaissait les efforts conjoints déployés par les institutions des deux gouvernements pour atteindre cet objectif. Pour sa part, M.Steinmeier, en visite officielle en Tanzanie, a fait part de son intention de rencontrer les descendants des victimes du soulèvement de 1905-1907 contre l'administration coloniale allemande, connu sous le nom de rébellion des Maji-Maji, selon les médias. 

Auparavant, deux autres pays africains, la Namibie et le Burundi, avaient demandé à Berlin de payer des compensations pour les actions de l'administration coloniale allemande. 

Selon la BBC, plusieurs musées et collections privées d'Allemagne détiennent aujourd'hui plus de 200 restes humains rapportés de ce qui est aujourd'hui la Tanzanie. Ce sont principalement des crânes qui ont été prélevés au début du XIXe siècle. 

L'Allemagne affirme qu'ils ont été ramenés d'Afrique à des fins scientifiques. Toutefois, la Tanzanie estime qu'il s'agit principalement des restes de personnes exécutées lors des révoltes contre les autorités coloniales. 

En 1891, une colonie, l'Afrique orientale allemande, avait été établie dans la majeure partie de l'actuelle Tanzanie. Quatorze ans plus tard, en 1905, plusieurs tribus africaines se sont révoltées contre les autorités coloniales. La rébellion des Maji-Maji a été réprimée par l'administration allemande en 1907. 

Après la défaite de l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale, l'ancienne Afrique orientale allemande a été placée sous tutelle britannique. 

2. Niger: malgré les sanctions, une croissance économique exceptionnelle en vue 

Le Niger, malgré sa situation socio-politique tendue et les sanctions internationales, se prépare à une croissance économique exceptionnelle, selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI). 

Selon le dernier rapport du Fonds monétaire international intitulé « Navigating Global Divergences, », les projections de croissance économique du Niger dépassent celles de plusieurs pays de la région ouest-africaine. 

Le taux de croissance économique prévu pour le Niger, qui est désormais dirigé par le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), atteint un impressionnant 11,1 %. Cette projection est la plus élevée parmi tous les pays d’Afrique subsaharienne. 

Plusieurs facteurs expliquent ces performances économiques attendues. Les progrès technologiques, les changements de politique et l’émergence de nouvelles industries jouent un rôle clé dans cette perspective positive. Le FMI note cependant que la croissance des économies de marché en développement et émergentes connaîtra une légère baisse, passant de 4,1 % en 2022 à 4,0 % en 2023 et 2024. 

Le rapport « Navigating Global Divergences » met également en évidence une tendance à la baisse de l’inflation mondiale, en raison d’une politique monétaire plus stricte et de la diminution des prix internationaux des matières premières. L’inflation mondiale devrait passer de 8,7 % en 2022 à 6,9 % en 2023, puis à 5,8 % en 2024. 

Malgré la situation politique tendue et les sanctions internationales, le Niger se démarque par sa projection de croissance économique impressionnante. Ce qui est tout de même surprenant quand on sait que le pays est sous le coup de plusieurs sanctions internationales depuis le coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum. 

3. Mali: la Minusma à la porte ; une page se tourne

Au Mali, la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali a quitté ce mardi le camp de Kidal. L’information est rapportée par la mission de l’ONU et confirmée par les forces armées maliennes. 

Ce mardi 31 octobre, en début d’après-midi, la MINUSMA a annoncé son départ de Kidal « La MINUSMA a mis fin à sa présence dans la région de Kidal aujourd’hui après le départ de ses derniers personnels par avion et par convoi terrestre », peut-on lire dans un communiqué publié par la mission onusienne. Elle indique que son dernier vol en provenance de Kidal a atteint Gao en fin d’après-midi hier. Quant au dernier convoi de Casques bleus, il a quitté Kidal aujourd’hui par la route pour Gao, précise le communiqué qui ajoute que le convoi du contingent tchadien qui avait quitté Aguelhok et Tessalit, respectivement les 21 et 23 octobre, est arrivé à Gao le 29 octobre.  

La MINUSMA a été contrainte de détruire et de mettre hors service des équipements sensibles appartenant aux pays contributeurs de troupes ou de police et aux Nations unies. La MINUSMA se retire donc de sa dernière emprise dans la région, après celles de Tessalit et d’Aguelhok. 

Quelques heures auparavant, le porte-parole du Cadre Stratégique Permanent, Mohamed Elmaouloud Ramadane avait également indiqué : « Après Barkhane, ce 31 octobre la MINUSMA a plié bagage de Kidal. Désormais, la ville est sous contrôle total du CSP-PSP ». 

Dans un communiqué, les forces armées maliennes disent avoir constaté avec regret le retrait de la Minusma du camp de Kidal. Elles déplorent qu’une fois de plus, cette emprise n’ait point fait objet de rétrocession, comme stipulé dans le calendrier d’occupation des emprises Minusma. « Cette situation de départ précipité de la Minusma met en péril le processus entamé et menace la sécurité et la stabilité de la région de Kidal », poursuit la note. 

En tournée dans les pays du Sahel pour discuter avec les autorités du repositionnement de l’agenda du développement des programmes en cours ou à initier, une délégation du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), conduite par la Directrice du Bureau régional pour l’Afrique du PNUD, comprenant notamment Abdoulaye Mar Dieye, Coordinateur spécial des Nations Unies pour le développement au Sahel, a été reçue le vendredi 27 octobre 2023 par le Dr Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre. 

Réitérant leur accompagnement, le Coordinateur spécial des Nations Unies pour le développement au Sahel a rappelé avec force que le Mali était devenu un laboratoire de reconquête de sa dignité et de la réinvention de la solidarité Africaine. Très sensible à ce constat élogieux venant d’un responsable onusien, Choguel Kokalla Maïga a tenu à entretenir ses hôtes sur le changement de paradigme opéré par le Mali où se joue désormais le destin de l’Afrique.  

Après un long développement historique, en vrai pédagogue, le Premier ministre a entretenu les diplomates onusiens sur la situation sécuritaire, les défis et les enjeux géopolitiques et géostatiques auxquels le pays fait face. 

Face à l’épineuse question des bases de la Minusma, dont les faux bonds donnent à croire qu’il y a un fléchissement dans l'engagement et la détermination du Mali à restaurer l’intégrité territoriale, Choguel Kokalla Maïga rassure les Maliens que rien n’a changé, l’armée est prête et décidée à prendre toutes les bases y compris Kidal qui est l’épicentre de la crise. 

Enfin, il a appelé les cadres onusiens à jouer leur partition à cette étape si particulière de l’histoire du Continent. Le Mali et l’Afrique ont besoin de leur vision et de leur accompagnement concret et pragmatique expurgé de tout paternalisme, d’interférence et d’immixtion. 

Voici les grandes lignes de cette sortie historique du Dr Choguel K Maïga. 

Tous les mouvements terroristes sont des créations des services secrets de certains pays étrangers, notamment occidentaux. Chez nous, nous en avons la preuve. Nous avions été à l’ONU, nous avions voulu donner les preuves, on nous en a empêché. 

De la même manière, au Mali, toutes les guerres nous ont été importées et imposées de l’extérieur. Les Maliens n’ont provoqué aucune guerre. Pour y parvenir, ils ont mis à la tête des États des dirigeants qui sont faibles, qui acceptent tout venant d’eux. Ils rentrent dans les négociations. Deux ans, trois ans, après, on fait un accord bancal. Ce sont des accords pour attendre juste que les terroristes s’organisent. 

Tout ce qu’on vit en Afrique, les Européens l’ont vécu avant. En 1940, le ministre des Affaires étrangères de l’Angleterre, Chamberlain, a été en Allemagne signer avec les fascistes un Accord de paix. À son retour, toute la population d’Angleterre est sortie pour l’accueillir et l’acclamer, même la Reine Élisabeth II. 

À l’époque, il y avait un homme qui avait dit non, c’était Winston Churchill. Il a dit à Chamberlain : « ‘ vous avez signé une paix de la honte avec les fascistes pour éviter la guerre ; à la fin vous aurez et la honte et la guerre »’. 

Quelques années après, les Anglais ont été attaqués lors de la Seconde Guerre mondiale. La Reine n’avait d’autre choix que d’aller chercher Churchill et de faire de lui le Premier ministre. C’est lui qui conduit la guerre, jusqu’à la gagner. 

Mais au prix de la mort de millions d’Indiens. Chez eux, Churchill fut un héros. Mais en Inde, on aura un autre qualificatif. Donc, chaque pays a ses héros et ses criminels. Mais chez nous ; c’est eux qui fabriquent les héros et les criminels et nous les donnent. 

Le deuxième exemple, c’est l’accord entre les Russes et l’Ukraine après 2016. Les pays qui l’ont parrainé, c’est la France et l’Allemagne. À propos de cet accord, l’ancienne chancelière, Angela MERKEL, a dit qu’ils l’ont signé pour permettre à l’une des parties de gagner du temps pour préparer son armée. Donc, l’accord a été signé justement pour gagner du temps. 

Au Mali, c’est ce qu’on fait. On nous a fait signer un Accord de paix en 2015 pour permettre à la rébellion et au terrorisme de s’étendre dans le pays et dans tout le Sahel. 
En 2013 quand la France intervenait au Mali, François Hollande, le président de la République française, a dit ici et au Qatar in extenso, je vous rappelle pour mémoire : « ‘l’objectif de l’opération Serval c’est de détruire le terrorisme, d’aider le Mali à recouvrir l’intégrité de son territoire et appliquer les résolutions des Nations Unies, 2013’’. En 2020, le terrorisme qui était confiné au nord du Mali a pris 80 % du territoire, s’est étendu à la Côte d’Ivoire, a commencé à arriver au Togo, au Bénin. Donc ce qu’il a dit était faux. 

En effet, pour ce qui concerne l’intégrité du territoire, c’est l’armée française qui a empêché l’armée malienne de rentrer à Kidal, à partir d’Anéfis. Ils ont créé une enclave au nord du Mali, notamment à Kidal. C’est dans cette enclave que les terroristes se sont entraînés pendant deux ans, après ils se sont rependus au centre du pays. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV