Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Burkina: l’offensive militaire fructueuse contre les groupes terroristes
Les forces armées burkinabè ont mené une offensive fructueuse contre des groupes terroristes dans les localités de Touka et Korno, au Sahel le dimanche 29 octobre 2023. Cette opération est le fruit d’une vigilance soutenue depuis une précédente intervention le 27 octobre, mettant en lumière l’efficacité croissante des stratégies militaires sur le terrain. Les frappes précises des drones ont neutralisé les criminels, contribuant à rétablir un calme apparent dans ces régions naguère troublées.
La réussite de ces opérations ne saurait être dissociée des efforts déployés pour renforcer la capacité militaire du Burkina Faso. Sous l’impulsion du président Ibrahim Traoré, le pays a initié une campagne de modernisation militaire, symbolisée par la création de sept Bataillons d’intervention rapide (BIR) disséminés à travers le territoire. Ces unités spéciales, chargées d’assurer l’escorte de grands convois logistiques, incarnent un tournant significatif dans la lutte contre le banditisme et le terrorisme.
Dans ce contexte de refonte militaire, l’accent est également mis sur les collaborations internationales. La coopération russo-burkinabè en est un pilier, visant à accroître la sécurité intérieure face aux menaces persistantes. La visite de hauts fonctionnaires russes à Ouagadougou a mis en lumière cette alliance stratégique, ouvrant la voie à des améliorations opérationnelles et technologiques qui se sont révélées cruciales dans l’efficacité des interventions militaires récentes.
Les opérations du 29 octobre illustrent la synergie opérationnelle désormais en place entre les différentes unités militaires et les technologies de pointe. La détection rapide des menaces par les vecteurs aériens et la coordination des frappes témoignent d’une amélioration notable dans la réactivité et l’efficacité des forces armées. Les terroristes, regroupés dans des bâtiments à Mdiomga et Korno, ont été surpris et neutralisés, démontrant l’impact positif des mesures récentes.
Les BIR, en tant que forces spéciales, se positionnent au cœur de cette dynamique antiterroriste. Leur formation, alignée sur des standards élevés, permet d’assurer une réaction rapide face aux menaces, contribuant à améliorer la situation sécuritaire sur le terrain. L’offensive réussie du 29 octobre est un témoignage concret de leur efficacité et de leur rôle crucial dans la stabilisation des zones sensibles du Burkina Faso.
En somme, l’offensive militaire réussie contre les terroristes au Burkina Faso est le reflet d’une approche globale impliquant la modernisation de l’armée, des alliances internationales stratégiques, et une volonté politique affirmée de surmonter les défis sécuritaires. Le Burkina Faso, en mettant l’accent sur des unités militaires agiles et réactives, se positionne mieux pour faire face aux enjeux sécuritaires contemporains.
2. Niger: la CEDEAO abandonne l’option militaire...
L’option d’une intervention militaire au Niger n’est plus à l’agenda de la CEDEAO, selon une source diplomatique interrogée après le sommet avorté du groupe, prévu cette semaine. Les troupes mobilisées auraient déjà été libérées, et auraient reçu leurs primes prévues.
La Communauté économique des États de l’Afrique démobilise désormais discrètement ses forces qui avaient été positionnées pour une éventuelle intervention militaire au Niger.
Plus personne n’est dans l’optique d’une opération armée avancée il y a trois mois, a indiqué un diplomate d’un pays membre de la communauté. Les pays contributeurs ayant rassemblé leurs troupes, les ont libérées et leur auraient versé les primes prévues.
De plus, une rencontre des officiers de l’organisation à Sokoto, au Nigeria, prévue pour fin octobre, n’a toujours pas eu lieu. L’annulation de la rencontre aurait été conditionnée par « une mauvaise organisation ».
Selon des analystes, c’est à ce moment-là que l’ordre de démobilisation aurait dû être prononcé. Le prochain sommet de la CEDEAO est toutefois programmé pour le 10 décembre à Abuja.
Fin juillet, suite à un coup de force à Niamey, la CEDEAO a imposé des sanctions économiques contre le Niger et a menacé d’intervenir militairement si l’ordre constitutionnel n’était pas rétabli.
À la mi-août, une réunion des chefs d’état-major des membres du bloc a été tenue à Accra. La CEDEAO a dit être « prête à intervenir » dès que les dirigeants des pays ouest-africains en donneront l’ordre.
Les militaires au pouvoir au Niger, dirigés par le général Abdourahamane Tchiani, ont fait savoir la semaine passée que la CEDEAO ferait face à de graves conséquences en cas d’intervention.
« Attaquer le Niger, c’est la fin de la CEDEAO », a prévenu le 22 octobre le général Mohamed Boubacar Toumba, nommé le ministre de l’Intérieur, lors d’une intervention au Forum Paix et sécurité de Lomé.
En même temps, le militaire a appelé l’organisation régionale au dialogue en expliquant que le pays souffrait des effets des sanctions.
Membre influent du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le ministre a fait cette mise en garde, en marge d’un sommet sur la paix et la sécurité organisé le week-end dernier au Togo.
« Nous avons dit une chose : attaquer le Niger, c’est la fin de la CEDEAO. C’est inéluctable », a affirmé le général Toumba dans une déclaration faite devant les participants au forum et relayée par la télévision publique nigérienne.
« Nous avons à notre actif dix ans de lutte contre le terrorisme et ce n’est pas rien », a-t-il rappelé. « La CEDEAO a très vite fait de mobiliser des troupes pour venir attaquer le Niger pour soi-disant rétablir le président Bazoum sur son pouvoir. Militairement ce n’est pas possible, c’est du domaine du fantasme », a-t-il insisté.
Et de poursuivre : « Nous le disons haut et fort, à une seule condition, si on force, peut-être, c’est son cadavre qu’il faut venir chercher. Si tel est l’objectif, peut-être que l’attaque pourrait se justifier. Si ce n’est pas le cas, je ne vois pas dans quelles conditions on pourrait revenir essayer de replacer le président Bazoum ».
3. Mali: la MINUSMA sous le contrôle de Bamako
À quoi joue la MINUSMA ? Jamais le retrait d’une mission de l’ONU n’a autant fait parler d’elle.
La mission de l’ONU repoussée du Mali a été contrainte par les actions du pouvoir de précipiter son départ et de saboter le matériel laissé sur place, avant de se risquer à des entourloupes pour faire venir les groupes armés terroristes dans les camps à la place des forces armées maliennes, comme cela était prévu.
La MINUSMA a été chassée par le gouvernement malien, qui a appelé à son retrait en juin, proclamant « l’échec » de la mission et dénonçant son « instrumentalisation » de la question des droits de l’homme.
La MINUSMA, dont l’effectif oscille autour de 15 000 militaires et policiers, devrait être partie d’ici le 31 décembre.
La MINUSMA tente par tous les moyens de ne pas laisser l’armée malienne reprendre les camps de la MINUSMA. Elle tente de faire venir les différents groupes armés terroristes dans les bases militaires. L’armée nationale met la pression pour les reprendre rapidement.
Après avoir quitté cinq camps depuis août, la MINUSMA a achevé dimanche son « retrait accéléré » de Tessalit. Elle l’a fait, dit-elle, dans un « environnement extrêmement tendu et dégradé, mettant en danger la vie de son personnel », avec des coups de feu tirés sur l’un de ses avions-cargo et sur ses positions les jours précédents.
Plus de 5800 militaires et civils de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), sur quelque 15 000 hommes, ont définitivement quitté le pays à la date du 24 octobre, a déclaré Fatoumata Sinkou Kaba, porte-parole de la mission onusienne.
« Dans le cadre de notre plan de retrait, un total de 5802 personnels (militaires et civils) de la MINUSMA ont quitté le Mali », a-t-elle indiqué.
Au sujet du retrait anticipé dans la région de Kidal (nord), dont Tessalit et Aguelhoc, l’armée malienne a dit mardi dans un communiqué l’avoir appris avec regret, car le « retrait anticipé d’Aguelhoc n’a fait point l’objet de rétrocession aux forces armées maliennes comme stipulé dans le calendrier d’occupation des emprises de la MINUSMA ».
Selon l’état-major général des armées du Mali, cette « situation de départ précipité de la MINUSMA met en péril le processus entamé et menace la sécurité et la stabilité dans la localité d’Aguelhoc ».
La même source souligne que mardi, « des terroristes ont profité de ce désordre pour s’introduire dans le camp et détruire plusieurs installations », avant de préciser que ces derniers ont été neutralisés par les forces armées maliennes.
Concernant le camp de Kidal, Fatoumata Sinkou Kaba a indiqué que cette emprise allait être « rétrocédée à l’État malien, aux autorités civiles plus particulièrement ».
L’armée nationale continue l’offensive contre les groupes terroristes.
Jeudi, dans le secteur de Gao, les opérations terrestres et aériennes de l’armée ont permis de tuer » une trentaine de terroristes », de détruire des pick-up, et de récupérer des armes et du matériel, tandis qu » » une douzaine de terroristes » ont été tués à Léré (nord) avec la saisie des motos, des armes et du matériel.
Le lendemain, deux terroristes ont été tués et un de leurs chefs a été appréhendé dans le cercle de Niono (centre), avec la récupération de deux motos et du matériel de communication.
Le 17 septembre dernier, cinq soldats maliens et une quarantaine de terroristes ont été tués lors d’un accrochage au niveau des camps du Groupement de la Garde nationale et de l’Armée de terre à Léré, dans le nord du Mali.