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Iran-Niger, une nouvelle alliance se forme
Après le Mali et le Burkina, le Niger se tourne de son côté vers de nouveaux alliés et cette fois-ci c'est avec l'Iran que ce dernier souhaite nouer des liens.
Lors d’une rencontre entre les ministres iraniens et nigériens des affaires étrangères dans la capitale iranienne, le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian, a discuté de questions d’intérêt mutuel dans le domaine des relations bilatérales et internationales ainsi que des derniers développements internes au Niger avec son homologue Bakary Yaou Sangaré.
La partie iranienne a évoqué l’approche de principe de la République islamique d’Iran visant à développer les relations avec les pays africains et a attaché une grande importance au développement de la coopération bilatérale dans divers domaines politiques, économiques, scientifiques et technologiques et à l’échange de délégations de haut niveau entre les deux pays, dans le but de promouvoir les intérêts des parties.
Bakary Yaou Sangaré, le nouveau plus haut diplomate du Niger, a pour sa part souligné les hautes capacités de la République islamique d’Iran dans divers domaines économiques, scientifiques et technologiques, et a souligné la volonté de son pays de développer les relations avec l’Iran dans divers secteurs.
Il a estimé que ces capacités correspondent aux besoins de son pays dans divers secteurs énergétiques et industriels et a exprimé son espoir de voir le développement et l’approfondissement des relations entre les deux pays dans un avenir proche.
En effet le vaste continent qu'est l'Afrique offre un grand marché pour les produits iraniens. De quoi favoriser le développement des exportations iraniennes. Qui plus est, l'Iran n'étant pas intervenu dans les affaires intérieures des pays africains au cours de l'histoire et ne les ayant pas colonisés, les produits iraniens y sont très bien accueillis.
Mais ce rapprochement Iran-Niger a également un aspect stratégique puisque ce pays est sous pression de tout part. L'axe Mali-Burkina-Niger se tourne vers de nouveaux alliés et la colonisation n'a plus de place dans cette région.
Mali: la Minusma veut déstabiliser le pays jusqu'au dernier moment
Au moment où les Forces armées maliennes (FAMa) restent fidèles à la résolution 2690 des Nations unies qui encadre le retrait de la Minusma du Mali, les rebelles de Kidal digèrent mal la situation sur le terrain. Ils se retrouvent à la périphérie de la ville, pendant que les FAMa se préparent à l’occuper, ouvrant la voie à un possible affrontement.
En revanche, la Minusma est accusée à tort ou à raison de ne pas jouer franc jeu dans cette histoire. Que cache donc le retrait précipité de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) de ses postes avancés de Kidal ? En faisant le lien avec les déclarations du ministre français des Armées devant les sénateurs le 11 octobre 2023, on peut en déduire que la Minusma est toujours instrumentalisée par la France qui est loin d’avoir renoncé à son plan machiavélique de partition du Mali.
L’Hexagone a tout fait pour que l’Opération Serval s’arrête aux portes de Kidal. Et visiblement, l’Élysée est en train de tout mettre en œuvre pour que les Forces armées maliennes (FAMa) ne puissent pas prendre possession des camps de la mission onusienne dans la région de Kidal où la France dispose encore d’une marge de manœuvre pour déstabiliser le pays.
Le chef déchu ne peut souhaiter que le mal à son village, dit l’adage mandingue. Il faut être naïf pour croire que la France va digérer son éviction du Sahel et foutre la paix à ce pays après l’échec de ses premiers plans de déstabilisation. Par la «faute» des jeunes officiers maliens, la Françafrique est bousculé dans une zone où elle avait toujours «bénéficié d’une valeur ajoutée politique, diplomatique et militaire».
La dégringolade a commencé le 31 janvier 2022, quand le Mali a expulsé l’ambassadeur de France, Joël Meyer. Une «offense» suivie d’autres les mois suivants et que l’Hexagone ne pardonnera jamais au Colonel Assimi Goïta et compagnie. Du lancement de la rébellion en 2012 à la rupture (diplomatique et militaire) avec le Mali, en passant par les négociations d’Alger (Algérie), la France n’a été que dans une seule logique : la partition de la République du Mali qui semble être devenue pour elle la condition sine qua non pour mieux garantir ses intérêts au Sahel.
La fin des accords militaires, ayant mis un terme à l’opération Barkhane, restera toujours au travers de la gorge de la France comme l’humiliation de trop qui a définitivement compromis sa présence militaire au Sahel.
En effet, le Burkina Faso et le Niger ont emboîté le pas au Mali. La Mauritanie n’a pas souhaité accueillir les militaires français renvoyés du Niger. Et des voix ne cessent de s’élever au Tchad pour exiger le retrait de l’armée française du pays. Même aux abois, la France n’a pas renoncé à déstabiliser le Mali.
Les propos tenus le 11 octobre 2023 par son ministre des Armées devant le Sénat l’attestent éloquemment.
L’ambition étant de récupérer des armes et des munitions des différents contingents afin de mieux équiper les groupes terroristes. C’est la preuve que la France est toujours déterminée à aider ses protégés à rester les seuls maîtres de la Cité des Ifoghas, l’antre du terrorisme. Ce qui ne date pas d’aujourd’hui. En effet, la France n’a jamais souhaité que le Mali puisse réaffirmer sa souveraineté à Kidal.
La fin en queue de poisson de l’Opération Serval l’atteste. Ainsi, Paris s’est opposé à deux tentatives des Forces armées maliennes (FAMa) de reprendre Kidal. Et chaque fois, la France s’y est non seulement opposée, mais avait réussi à interdire le nord aux valeureux officiers que sont Didier Dacko, Ould Meydou, Elysée Dao, Ag Gamou… Profitant de la frilosité du régime en place, Paris avait réussi à éloigner du nord ces officiers qui constituaient une sérieuse menace pour ses protégés de Kidal. Ce qui fait dire à certains observateurs avertis que l’intervention française s’est finalement transformée en une opération de partition de fait du Mali.
La Minusma doit comprendre qu’elle a toutes les raisons de rester dans le juron de la légalité (résolution 2690 du conseil de sécurité) pour un retrait sécurisé sous la protection des FAMa.
Le Nigeria veut obliger les compagnies minières à transformer localement leur production
Le Nigeria dispose de plus de 700 milliards de dollars de ressources minérales, mais son secteur minier représente annuellement moins de 1 % du PIB. Depuis quelques années, le pays multiplie les initiatives pour accroître cette contribution des Mines à l’économie.
Au Nigeria, les autorités veulent durcir les règles d’obtention de permis d’exploitation minière afin d’y inclure l’obligation de traiter et de raffiner localement des métaux comme le lithium et le zinc. C’est l’annonce faite le 18 octobre par le ministre des Minéraux solides Dele Alake au cours du Nigeria Mining Week à Abuja.
Cette décision qui permettra d’ajouter localement de la valeur à la production des mines s’inscrit dans une stratégie visant à accroître la contribution du secteur minier à l’économie. Malgré des ressources minérales évaluées à plus de 700 milliards de dollars, le secteur minier local est en effet peu développé et représente moins de 1 % du PIB du Nigeria. Plus tôt cette année, la création d’une nouvelle compagnie minière a ainsi été annoncée pour attirer les investissements dans l’extraction du minerai de fer, du charbon ou encore de l’or.
Si l’annonce de M. Alake peut d’abord apparaître comme un frein pour ces nouveaux investissements attendus, il faut souligner que le Nigeria dispose de sérieux atouts, particulièrement dans le secteur du lithium et de l’or. L’exploitation aurifère est dominée par les artisans miniers et le succès du canadien Thor Explorations qui exploite depuis 2021 la seule mine d’or industrielle dans le pays, peut inspirer d’autres compagnies. La compagnie s’est même lancée dans l’exploration du lithium depuis quelques mois.
Selon le ministre des Minéraux solides, le gouvernement a d’ailleurs investi 15 milliards de nairas (19,6 millions $) au cours des dernières années pour identifier le potentiel minéral du pays. « Les rapports préliminaires de ce projet ont révélé des découvertes massives qui ont littéralement placé le Nigeria sur la carte mondiale des pays riches en lithium », a-t-il ajouté, dans des propos relayés par Reuters.