Le ministère palestinien de l'Intérieur affirme qu'un « grand nombre » de personnes déplacées réfugiées dans une église de Gaza ont été tuées lors d'une attaque aérienne israélienne.
Jeudi soir, au moins 18 Palestiniens déplacés qui s'étaient réfugiés dans l'église orthodoxe grecque Saint Porphyre, à Gaza, ont été tués, a déclaré vendredi le ministère palestinien de la Santé.
Construite vers 1150, cette église est la plus ancienne encore utilisée à Gaza. Située dans un quartier historique de la ville de Gaza, elle a offert un sanctuaire à des personnes de diverses confessions au fil des générations.
De nombreux Gazaouis, chrétiens comme musulmans s'étaient réfugiés dans ce lieu de culte datant du XIIe siècle lorsqu'il a été attaqué.
L'armée israélienne a affirmé que ses avions de guerre avaient pris pour cible un centre de commandement et de contrôle impliqué dans le lancement de roquettes et de mortiers en direction d'Israël, mais que la frappe avait endommagé le mur d'une église de la région.
« Cibler les églises ainsi que les abris qu'elles offrent pour protéger les citoyens innocents, en particulier les femmes et les enfants qui se sont retrouvés sans toit à la suite des frappes aériennes israéliennes sur les zones résidentielles au cours des 13 derniers jours, constitue un crime de guerre qui ne peut être ignoré », a déclaré le Patriarcat grec orthodoxe de Qods.
Ces derniers jours, les Palestiniens chrétiens et musulmans de Gaza se sont réfugiés dans des églises et des institutions gérées par des églises, dont l'église Saint Porphyre, pour se mettre à l'abri de la campagne de bombardements israélienne.
L'église orthodoxe grecque est considérée comme la troisième plus ancienne église du monde. Une église a été construite pour la première fois sur le site en 425 de notre ère, mais le bâtiment actuel a été construit au XIIe siècle.
Ramzi Khoury, chef du Comité supérieur des affaires ecclésiastiques en Palestine, a déclaré que ce bombardement témoignait de « l'intention d'Israël d'anéantir le peuple palestinien ».
« Cibler des lieux de culte constitue un crime de guerre, et le droit international indique clairement que les lieux de culte ne peuvent en aucun cas faire l'objet d'attaques », a-t-il rappelé dans un communiqué.
Mardi, une frappe aérienne israélienne sur l'hôpital Al-Ahli à Gaza a tué près de 500 Palestiniens, suscitant l'indignation du monde entier face au massacre de personnes qui, pour la plupart, se mettaient à l'abri de près de deux semaines de bombardements israéliens impitoyables sur l'enclave assiégée.
