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Central électrique arrêtée: une catastrophe humanitaire se profile à Gaza

Des dizaines de personnes blessées par une frappe aérienne israélienne dans la bande de Gaza arrivent à l'hôpital Al-Shifa. © Getty Images

La seule centrale électrique de la bande de Gaza s’est arrêtée, mercredi 11 octobre à 14h00 (11h00 GMT), faute de stock de carburant, a annoncé le chef de l’Autorité de l’énergie de l’enclave palestinienne, Jalal Ismaïl, dans un communiqué, deux jours après l’annonce par Israël de la suspension des livraisons d’électricité. Jalal Ismaïl avait indiqué un peu plus tôt que la centrale manquait de carburant.

D’une manière générale, les habitants de Gaza n’ont de l’électricité que 5 à 15 heures par jour. La bande de Gaza importait habituellement jusqu’à 120 MW de la compagnie publique israélienne. La centrale thermique de Gaza, d’une capacité nominale de 140 MW, fournissait en cycle normal 60 à 80 MW.

Lundi 9 octobre, le ministre israélien de la Guerre, Yoav Gallant, avait annoncé qu’il imposait « un siège complet » à la bande de Gaza en suspendant, notamment, les livraisons d'électricité, de nourriture et de biens.

« Pas d'électricité, pas d'eau, pas de gaz », avait-il déclaré. Dans les faits, le régime sioniste a suspendu les livraisons d'électricité, de nourriture et de biens vers le territoire palestinien. Une décision à laquelle a réagi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Il s'est dit « profondément bouleversé » par l'annonce des responsables israéliens du « siège complet » de la bande de Gaza, affirmant qu'une telle mesure était « interdite » par le droit international humanitaire.

La décision d’Israël de soumettre Gaza à un embargo total a suscité l’indignation du haut représentant de l’Union européenne pour la politique extérieure, Josep Borrell.

Borrel a appelé, mardi 10 octobre, Israël à respecter le droit international. « Les agences humanitaires des Nations unies ont souligné que couper l’eau, couper l’électricité, couper la nourriture à une masse de civils est contraire au droit international », a souligné Josep Borrell.   

Le directeur de l’hôpital central de Gaza, Al-Shifa, le Dr Mohammad Abou Selmieh, a déclaré à Palestine Today qu’au cas de la coupure d’électricité, l’hôpital risquerait de devenir un « véritable charnier ». De son côté, la ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila, a déclaré que le stock de carburant des générateurs de l’hôpital épuiserait jeudi 12 octobre. Elle a demandé à la communauté internationale d’y intervenir pour empêcher Israël de commettre un génocide et des crimes contre l’humanité en privant Gaza du carburant dont il a besoin pour les services médicaux.

« Une catastrophe se profile à Gaza à défaut de couloirs sûrs et ouverts garantir l’acheminement de l'aide humanitaire, notamment des fournitures médicales, la nourriture et l’eau », a déclaré le porte-parole de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Adnan Abou Hasna, au journaliste de l’Agence de presse turque, Anadolu.

Il a souligné qu'Israël a bouclé tous les points de passage depuis et vers la bande de Gaza, ce qui empêche l'entrée de toute aide humanitaire.

Et le porte-parole de l’UNRWA d’ajouter : « La persistance de cette situation signifie que la bande de Gaza se retrouvera sans nourriture d'ici deux semaines ». Près de 200 000 Palestiniens déplacés ont trouvé refuge dans 83 écoles de l’UNRWA à Gaza, selon le porte-parole de l’agence onusienne.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV