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Le blocus total de Gaza par Israël équivaut à un crime de guerre, selon l'ONU

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les Palestiniens pleurent leurs nouveaux morts après les bombardements de Gaza par le régime israélien. ©AP

Le chef des droits de l’homme des Nations unies a averti que le blocus total de la bande de Gaza annoncé lundi par Israël est « interdit » par le droit international humanitaire et équivaut à un « crime de guerre ».

Volker Turk, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a déclaré mardi 10 octobre dans un communiqué que le blocus met « sérieusement » en danger la situation humanitaire déjà désastreuse dans l'enclave palestinienne.

Les capacités des installations médicales en fonction sont limitées en raison du nombre croissant de blessés. « L’imposition par Israël de sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdite par le droit international humanitaire », a-t-il déclaré. « Cela risque d’aggraver sérieusement la situation humanitaire et des droits de l’homme déjà désastreuse à Gaza, y compris la capacité des installations médicales à fonctionner, surtout si l'on considère le nombre croissant de blessés. »

Mardi, la porte-parole des Nations Unies chargée des droits de l'homme, Ravina Shamdasani, a affirmé que de tels actes pourraient constituer un crime de guerre. Les conclusions de Volker Turk sont basées sur un examen des documents disponibles, notamment ceux provenant de ses propres observateurs sur le terrain, a-t-elle précisé. 

En outre, la directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, a affirmé dans un communiqué publié lundi soir : « Je suis également profondément préoccupée par les mesures visant à bloquer l’électricité et à empêcher l’entrée de nourriture, de carburant et d’eau à Gaza, ce qui pourrait mettre la vie des enfants en danger. » 

L’UNICEF estime qu’il y a environ un million d’enfants vivant dans la bande de Gaza, ce qui signifie que près de la moitié des habitants de Gaza sont des enfants.

À Gaza, Israël a poursuivi ses frappes les plus intenses jamais menées. Le ministre des Affaires militaires, Yoav Gallant, a annoncé un renforcement du blocus, qui empêcherait même la nourriture et le carburant d’atteindre la bande de Gaza, où vivent 2,3 millions de personnes. « Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence », a ajouté le ministre.

Ce dernier a ordonné ce 9 octobre un « siège complet » de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, au troisième jour de l’opération surprise et massive lancée par le Hamas. 

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit lundi « profondément affligé » par l'annonce du siège total de Gaza. « La situation humanitaire à Gaza était extrêmement désastreuse avant ces hostilités ; elle ne fera désormais que se détériorer de façon exponentielle », a-t-il estimé. 

Pour sa part, Riyad Mansour, l’ambassadeur palestinien auprès des Nations unies, a réagi en adressant une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU dans laquelle il exprime sa consternation. « Une déshumanisation aussi flagrante et des tentatives visant à bombarder un peuple pour le soumettre, à utiliser la famine comme méthode de guerre et à éradiquer son existence nationale ne sont rien de moins qu'un génocide... Ces actes constituent des crimes de guerre », a-t-il écrit.

Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé avoir lancé un plan d'action d'urgence pour fournir une aide alimentaire essentielle à 600 000 Palestiniens supplémentaires dans la bande de Gaza assiégée et en Cisjordanie occupée.

Elle a lancé un appel de 17,3 millions de dollars au cours des quatre prochaines semaines pour fournir une aide alimentaire vitale à un total de 800 000 personnes. L'agence aide déjà près de 200 000 personnes en Palestine.

Gaza est à court de ressources essentielles comme la nourriture, l’eau et l’électricité, avec des infrastructures endommagées qui entravent gravement à la fois la production alimentaire et les réseaux de distribution.

L'organisme d'aide alimentaire de l'ONU et de la FAO a également fait écho à un appel de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en faveur d'un couloir humanitaire pour fournir de l'aide à Gaza.

Les autorités du régime d'Israël ont ordonné la fermeture de tous les points de passage vers la bande de Gaza à la suite de l'opération « Tempête Al-Aqsa » lancée samedi par la Résistance palestinienne.

L'Union européenne est pourtant opposée au blocus total de Gaza et soutient majoritairement la poursuite de l'aide à l'Autorité palestinienne, a affirmé mardi Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'UE. Intervenant devant la presse à Mascate à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, M. Borrell a déclaré que le respect du droit international signifiait un « non au blocus » aboutissant à l'arrêt de l'approvisionnement en « eau, nourriture ou électricité ». 

Au moins 900 Palestiniens, dont 260 enfants et 230 femmes ont été tués et plus de 4 600 blessés au cours de plus de trois jours de bombardements de la bande de Gaza assiégée par les avions israéliens.

Le ministère de la Santé de Gaza a fait état mardi 10 octobre de 18 nouveaux morts et 100 blessées en Cisjordanie occupée.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV