TV
Infos   /   A La Une   /   Afrique   /   France   /   L’INFO EN CONTINU

Le Parlement algérien veut lever « l’arrogance culturelle » imposée par la France

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Parlement algérien interdit l’enseignement du français dans les écoles privées. (Illustration)

Les parlementaires algériens ont déclaré qu'interdire l'enseignement du français dans les écoles privées est une décision souveraine et qu’elle ne viole pas les lois relatives à l'agrément de ces établissements.

Le ministère algérien de l'Éducation a informé environ 600 écoles privées que le suivi du programme français est « interdit et doit être abandonné immédiatement ».

Cette décision intervient à la lumière des tensions persistantes entre les deux pays, suite au dossier de la mémoire et des explosions nucléaires. La France n'a pas dévoilé ses cartes sur l'Algérie et elle refuse également de remettre à ce pays les archives de la période coloniale.

Cette mesure fait suite à une précédente adoptée l'année dernière, lorsque le gouvernement algérien a lancé la saison scolaire en enseignant l'anglais dans les premiers niveaux d'enseignement, en vue de remplacer le français qui est la langue de l'administration, des entreprises et des agences gouvernementales depuis l'indépendance en 1962.

De nombreux ministères ont également changé leur correspondance en passant du français à l'arabe.

Les parlementaires algériens ont indiqué que cette démarche s'inscrit dans le cadre de la méthodologie de la « Nouvelle Algérie », qui exprime une vision indépendante, loin de « l'arrogance culturelle » que la France s'est efforcée de consolider depuis l'occupation.

Pour sa part, le vice-président du Parlement algérien, Moussa Kherfi, a déclaré que cette mesure inclut l'interdiction à environ 600 établissements d'enseignement privés d'enseigner le programme français.

Kherfi a ajouté dans son entretien avec Sputnik que « les établissements privés en Algérie sont soumis au cahier des charges du pays, qui les oblige à enseigner le programme algérien et non français ».

Des répercussions importantes sont représentées par la démarche entreprise par l'Algérie, car le parlementaire estime que la France n'a laissé aucune direction sans la trafiquer, ce qui oblige l'Algérie à soutenir l'approche arabo-algérienne, conformément à la vision de la nouvelle Algérie.

Kherfi explique que les programmes scolaires sont ce qui établit les nouvelles générations, ce qui signifie que cette démarche vise à restaurer toute l'identité algérienne et à maintenir une orientation unique pour le peuple algérien.

Par ailleurs, l'ancien sénateur Abdel Wahab Bin Zaeem a déclaré que la décision de ne pas enseigner les programmes éducatifs en français dans les écoles privées algériennes, approuvée par le ministère de l'Éducation nationale conformément aux modalités techniques et pédagogiques, doit être mise en œuvre.

Il a ajouté, dans son entretien avec Sputnik, que la décision d’accréditer les écoles ne prévoyait aucune disposition relative à l’enseignement du français ou d’autres programmes.

Bin Zaeem estime qu'enseigner le programme français sans aucune étude scientifique, pédagogique et culturelle est illogique, se demandant pourquoi la France n'autorise pas l'enseignement de la langue arabe dans les écoles privées et publiques françaises.

Dans ce contexte, le député algérien Suleiman Zarqani a déclaré que cette décision revient à mettre fin à des violations restées sous silence.

Zarqani estime que « les écoles privées qui enseignaient les programmes français ou algériens en français visaient à attirer un groupe [de personnes] et à terminer leurs études dans les pays francophones, principalement en France ».

Il a ajouté que la France a cherché à imposer « l’arrogance culturelle » tout au long de 132 années de colonialisme, y compris les décennies qui ont suivi, à la lumière des tentatives continues d’imposer son arrogance.

Il a souligné que l'arabisation de l'école algérienne a traversé plusieurs étapes depuis l'indépendance, mais qu'elle s'est heurtée à une forte résistance de la part de la « cinquième colonne », avec plusieurs tentatives pour maintenir l'étude des disciplines techniques en français.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV