Les autorités algériennes ont décidé de remplacer le français par l’anglais dans les universités, à partir de la rentrée universitaire en septembre.
L’année dernière, ils ont lancé des procédures pour commencer à enseigner l’anglais, dans les premières étapes de l’enseignement, pour remplacer le français à la suite de graves tensions politiques avec Paris.
Le 1er juillet, le secrétaire général du ministère algérien de l’Enseignement supérieur a envoyé une lettre aux directeurs d’université, leur demandant d’organiser des réunions et de constituer des équipes pédagogiques avant les vacances d’été pour préparer l’adoption de l’anglais comme langue d’enseignement à la prochaine rentrée universitaire.
Il a confirmé que le Comité national superviserait et suivrait les préparatifs et organiserait des visites de terrain dans les institutions universitaires en juillet pour évaluer leurs préparatifs.
Les observateurs ont lié cette décision à de nouvelles tensions entre l’Algérie et la France, a écrit le journal Asharq Al-Awsat.
L’Algérie suit avec inquiétude les efforts des législateurs français d’extrême droite pour annuler un accord de 1968 qui contrôle l’immigration entre les deux pays. Les députés affirment que l’accord n’a pas contribué à limiter l’immigration vers la France.
L’Algérie, quant à elle, a rejeté la demande de Paris de reprendre des milliers de ses migrants illégaux. Paris a riposté en coupant le nombre de visas délivrés aux Algériens.
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, devait se rendre en France à la mi-mai, mais le voyage a été reporté à juin et n’a finalement jamais eu lieu. Aucune raison n’a été donnée. L’annulation de la visite pourrait être liée aux différends qui n’en finissent pas entre les deux pays.
L’Algérie a été une colonie française pendant 130 ans et a obtenu son indépendance en 1962 après une guerre dévastatrice de huit ans. Paris a refusé à plusieurs reprises de s’excuser pour l’occupation, une source de discorde profonde avec Alger.
En 2021, les agences gouvernementales algériennes ont décidé de ne plus utiliser le français dans leur correspondance au milieu des tensions avec la France.
Ils ont décidé de commencer l’adoption de l’arabe le 1er novembre, date anniversaire de l’éclatement de la révolution algérienne contre le colonialisme français.
Les observateurs ont déclaré que cette décision était une réponse au déni du président français Emmanuel Macron de « l’existence d’une nation algérienne » avant l’invasion française de l’Algérie en 1830.