Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a exprimé la volonté de l’Iran de revenir au plein respect de ses engagements dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015 si les autres parties agissent pour le rétablir.
Lors d’une rencontre ce dimanche 24 septembre avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, au siège de l’ONU à New York, le ministre iranien des Affaires étrangères a évoqué le récent échange de prisonniers avec les États-Unis et la libération de plusieurs milliards d’avoirs iraniens illégalement gelés en Corée du Sud, avant de déclarer :
« L’échange de messages se poursuit avec les États-Unis et l’initiative du Sultanat d’Oman pour la reprise des pourparlers est toujours sur la table. Si les autres parties sont prêtes, nous envisageons, nous aussi, le retour à l’accord nucléaire de 2015. »
Amir-Abdollahian a émis l’espoir de voir toutes les parties revenir à leurs obligations liées à l’accord en agonie, faisant référence à l’accord de 2015 sur le nucléaire dans le cadre de l’initiative d’Oman.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a également souligné que la République islamique d’Iran a toujours eu de bonnes consultations avec le chef de l’ONU concernant l’accord nucléaire.
En mai 2018, l’ancien président américain Donald Trump a retiré Washington de l’accord de 2015, et a réimposé des sanctions économiques à Téhéran, alors que l’Iran respectait ses engagements liés à l’accord. Dans un geste de retenue stratégique, l’Iran a même continué de respecter ses obligations pendant un an après le retrait unilatéral des États-Unis et l’échec des signataires européens à en remplir le vide et à honorer à leur tour leurs engagements vis-à-vis de Téhéran.
En vertu de l’accord nucléaire de 2015, Téhéran a fini par réduire ses engagements dans une série de mesures claires et annoncées à l’avance à l’AIEA après l’échec des autres parties à garantir le respect des intérêts de l’Iran dans le cadre de l’accord.
Les négociations visant à relancer l’accord sont suspendues depuis août 2022 en raison des tergiversations américaines. L’Iran a pointé du doigt le manque de volonté politique de l’administration de l’actuel président américain, Joe Biden, pour compenser les dégâts infligés à l’accord multilatéral par la précédente administration républicaine.
L’Iran ne cherche pas la bombe atomique
Abordant les activités nucléaires pacifiques de l’Iran, Amir-Abdollahian a affirmé que les bombes atomiques n’avaient pas leur place dans la doctrine défensive de l’Iran.
« Chaque fois que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) opère dans un cadre technique, les choses avancent dans la bonne direction. Mais les choses tournent mal lorsque certaines parties donnent la priorité à leurs propres intérêts, infligeant une déroute à l’agence qui devrait normalement agir avec neutralité et le professionnalisme », a ajouté le ministre iranien des Affaires étrangères.
S’attardant sur le fait que l’Iran est attaché à l’intégrité territoriale de tous les pays, le chef de la diplomatie iranienne, a en outre évoqué la crise ukrainienne, réitérant que l’Iran respectait l’intégrité territoriale de tous les pays, y compris l’Ukraine.
Pour sa part le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a remercié Amir-Abdollahian pour ses initiatives diplomatiques visant à résoudre les problèmes et à éliminer les obstacles dans les relations entre les pays.