La République d’Azerbaïdjan et les séparatistes du Karabakh ont tenu leurs premiers pourparlers de paix directs, alors que Bakou revendique le contrôle total de la région séparatiste à la suite d’une opération militaire éclair.
Les représentants des deux parties se sont rencontrés, jeudi 21 septembre, dans la ville de Yevlakh pour discuter de l’avenir de cette région montagneuse, qui abrite une population majoritairement arménienne.
Le Haut-Karabakh est reconnu comme faisant partie de la République d’Azerbaïdjan par la communauté internationale. Les autorités arméniennes, qui dirigent les affaires de la région sans reconnaissance internationale depuis le début des années 1990, ont déclaré mercredi que les « forces d’autodéfense » locales déposeraient les armes et se disperseraient dans le cadre d’un cessez-le-feu négocié par la Russie.
La trêve a mis fin à l’offensive de 24 heures menée par la République d’Azerbaïdjan dans le but de reprendre le territoire.
Le bureau du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a publié, jeudi 21 septembre, un communiqué affirmant que la réunion, axée sur la réintégration, avait été constructive.
« Les discussions tenues dans une atmosphère constructive et positive ont porté sur la réintégration de la population arménienne du Karabakh, la restauration des infrastructures et l’organisation des activités sur la base de la Constitution et des lois de la République d’Azerbaïdjan », indique le communiqué repris par les médias d’État azerbaïdjanais. Il a ajouté que le responsable des contacts avec les résidents arméniens du Karabakh, Ramin Mammadov, a présenté des plans de réintégration. Il est également membre de l’Assemblée nationale d’Azerbaïdjan.
« Les parties sont parvenues à un accord pour tenir bientôt leur prochaine réunion », indique encore le communiqué.
Dans un discours télévisé à la nation, le président Aliyev a claironné la victoire, affirmant que l’armée azerbaïdjanaise avait restauré sa souveraineté au Karabakh.
Depuis leur indépendance de l’ex-Union soviétique en 1991, les deux pays voisins se sont livré deux guerres en 1994 et en 2020 pour la souveraineté du Haut-Karabakh.
Les tensions restent vives et les escarmouches le long de la frontière commune sont fréquentes malgré les efforts de médiation de l’Union européenne, des États-Unis et de la Russie.
Lors du conflit de 2020, plus de 6 500 personnes des deux côtés ont perdu la vie en six semaines. La guerre s’est terminée par un accord de cessez-le-feu négocié par la Russie, qui a conduit Erevan à abandonner le contrôle d’une partie importante du territoire azerbaïdjanais qu’elle détenait depuis de nombreuses années.
Des accusations de violation du cessez-le-feu sont cependant régulièrement échangées entre les deux parties.
Moscou, principal partenaire économique et allié d’Erevan, a déployé environ 2 000 soldats dans la région pour une mission de maintien de la paix. La Russie possède également une base militaire en Arménie.
Malgré les liens étroits entre Moscou et Erevan, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan s’est montré de plus en plus critique à l’égard du rôle de la Russie, affirmant que son pays devait se tourner vers l’Occident pour assurer sa sécurité, ce qui a suscité l’indignation de la Russie.