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Opération militaire secrète française en Égypte : une journaliste placée en garde à vue en France

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Des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont placé la journaliste Ariane Lavrilleux en garde à vue, mardi 19 septembre 2023.

Une journaliste française d'investigation est en garde à vue et son domicile a été perquisitionné par un juge d'instruction pour compromission du secret-défense. Sur la base de documents classifiés, Ariane Lavrilleux avait révélé dans le média Disclose que des renseignements militaires français avaient été utilisés par l'État égyptien dans des bombardements de populations civiles entre 2016 et 2018.

Selon le site d'investigation Disclose, des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont interpellé ce mardi 19 septembre la journaliste française Ariane Lavrilleux et perquisitionné sa propriété, pour tenter de trouver les sources d'une fuite révélant la complicité de la France dans les exécutions extrajudiciaires dans le désert occidental d’Égypte.

« L’objectif de ce nouvel épisode d’intimidation inadmissible à l’égard des journalistes de Disclose est clair : identifier nos sources ayant permis de révéler l’opération militaire Sirli, en Égypte », indique le site dans un communiqué.

« Accompagnés d'un juge d'instruction, des policiers de la DGSI ont placé la journaliste en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour atteinte au secret de la défense nationale et révélation d'informations pouvant conduire à l'identification d'un agent protégé », ajoute le communiqué.

L'avocate de Lavrilleux, Virginie Marquet, a prévenu que cette répression « risque de porter gravement atteinte au secret des sources des journalistes », ajoutant que sa cliente n'avait « révélé que des informations d'intérêt public ».

Dans un tweet, Reporters Sans Frontières (RSF) a également dénoncé l'arrestation de Lavrilleux : « Nous craignons que l'action de la DGSI ne porte atteinte au secret des sources. »

Lavrilleux a écrit une série d'articles publiés sur Disclose en novembre 2021, sur la base de documents classifiés, alléguant que la France a fourni des renseignements aux autorités égyptiennes dans le cadre de « l'opération Sirli » au sujet des agissements des terroristes le long de la frontière occidentale de l’Égypte avec la Libye.

Selon des documents de défense classifiés et cités par Disclose, l'armée française a été impliquée dans au moins 19 frappes aériennes contre des civils entre 2016 et 2018. Le gouvernement français n'a pas démenti ces informations.

L’opération Sirli a débuté en février 2016 sous le gouvernement du président François Hollande et s’est poursuivie malgré les réticences du renseignement militaire français (DRM) et l’armée de l’air quant à la manière dont l’Égypte utilisait ces renseignements.

La publication du rapport Lavrilleux il y a deux ans a incité le ministère français des Armées à demander une enquête. Il a également déposé plainte pour « violation du secret de la défense nationale » suite à la publication de l’article. Un dossier a été ouvert en juillet 2022 par le parquet de Paris puis transmis à la DGSI.

Hervé Grandjean, porte-parole du ministère de la Défense, avait alors déclaré que le ministère a « entamé des poursuites judiciaires après cette fuite massive de documents classifiés », sans préciser qui était visé par la plainte.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV