Le groupe G77+Chine la plus grande organisation intergouvernementale de pays en développement, se réunit vendredi en sommet à La Havane pour plaider en faveur d’un nouvel ordre économique mondial dans un contexte d’aggravation des crises à travers le monde.
Le sommet du G77+Chine, une organisation de 134 membres représentant 80 % de la population mondiale, a débuté vendredi 15 septembre à La Havane avec un appel à « changer les règles » du jeu économique international.
S’exprimant à l’ouverture du sommet, le président cubain Miguel Díaz-Canel a évoqué diverses questions mondiales, comme la guerre en Ukraine, la lutte contre le changement climatique et le système économique mondial, entre autres.
« Après tout ce temps où le Nord a organisé le monde selon ses intérêts, c’est désormais au Sud de changer les règles du jeu », a déclaré Diaz-Canel, ajoutant que les pays en développement étaient les principales victimes d’une « crise multidimensionnelle » dans le monde, du « commerce inégal abusif » au réchauffement climatique.
Le président cubain a appelé à un monde « plus représentatif et plus réactif aux besoins des économies en développement », soulignant que ces pays étaient « pris au piège dans un enchevêtrement de crises mondiales ».
Créé par 77 pays du Sud en 1964, le bloc vise « à articuler et promouvoir leurs intérêts économiques collectifs et à renforcer leur capacité de négociation commune », selon le site Internet du groupe.
Pour sa part, le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, dont le pays a assumé la présidence tournante du groupe en janvier, a mis l’accent sur la déclaration finale du sommet qui souligne « le droit au développement dans un ordre international de plus en plus exclusif, injuste et pilleur ».
Rodriguez a ajouté qu’un projet de déclaration finale énumère les nombreux obstacles auxquels sont confrontés les pays en développement et comprend « un appel à l’établissement d’un nouvel ordre économique mondial ».
Le responsable du parti communiste chinois, Li Xi, qui représentait Pékin au sommet, a souligné que son pays « ferait toujours de la coopération Sud-Sud une priorité » dans ses relations avec le monde extérieur.
Au cours de la dernière décennie, les pays du monde se sont tournés vers de nouvelles alliances pour faire face aux crises économiques et se sevrer d’une unipolarité dirigée par les États-Unis, entrecoupée de modèles de développement impérialistes.
Le sommet du G77 à La Havane intervient après des changements clés dans les blocs mondiaux, dont l’adhésion de l’Union africaine au G20, qui comprend les économies les plus puissantes du monde, et l’expansion du groupe des BRICS, l’ajout de six nouveaux membres.