Le président de transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a déclaré que son pays était en guerre sans manquer de dire que « la sécurité du Niger est la nôtre ».
Selon Al-Jazeera, le capitaine Ibrahim Traoré a réagi aux derniers développements au Niger déclarant que « nous avons trouvé de nouveaux alliés qui nous soutiennent ». Traoré est le chef du coup d’État militaire au Burkina Faso qui a renversé le gouvernement de Sandaogo Damiba.
Les propos du président de transition burkinabè, lui-même issu d’un coup d’État, interviennent alors que le Burkina Faso a affiché à plusieurs reprises son opposition à toute action militaire contre le Niger. À ce propos, le 19 août dernier les médias locaux nigériens ont annoncé le déploiement d’avions maliens et burkinabè sur le sol du Niger.
Le Burkina Faso et le Mali, qui ont connu des coups d’État militaires au cours des six derniers mois comme le Niger, ont annoncé dans un communiqué commun le 1er août que toute intervention militaire au Niger serait considérée comme une déclaration de guerre.
Les deux pays ont souligné dans ce communiqué que « toute intervention militaire au Niger signifierait une “déclaration de guerre” contre nous, ce qui nous amènerait à quitter la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) ».
Dans un communiqué commun publié le 9 août, le Burkina Faso et le Mali, gouvernés par des militaires, ont une nouvelle fois demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d’empêcher toute action militaire contre le Niger.
Le 26 juillet dernier, les forces de la garde présidentielle du Niger ont arrêté le président nigérien à l’intérieur du palais présidentiel, puis l’ont démis de ses fonctions.
Après le Mali, le Tchad et le Burkina Faso, le Niger est le quatrième pays du G5 Sahel qui a été le théâtre d’un coup d’État militaire. Des forces de défense et de sécurité réunies au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ont proclamé, le 26 juillet 2023 à la télévision nationale, la destitution du président Mohamed Bazoum.
Selon le président du CNSP, Abdourahmane Tchiani (à la tête de la garde présidentielle depuis 2011), ce coup d’État serait justifié par « la dégradation sécuritaire » et « la mauvaise gouvernance économique ».
La junte décrète la fermeture des frontières du pays et la suspension des institutions étatiques.
Le 31 juillet, les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) réunis sous la présidence tournante du président nigérian, Bola Tinubu, fixent un ultimatum à la junte militaire, exigeant la libération immédiate du président Bazoum et le retour à l’ordre constitutionnel dans un délai d’une semaine. À défaut, la Cédéao déclare qu’elle « prendra toutes les mesures nécessaires » et que « ces mesures peuvent inclure l’usage de la force ».
Le Mali et le Burkina Faso ont refusé le recours à la force sous l’égide de la communauté ouest-africaine et ont exprimé leur disponibilité à combattre aux côtés de l’armée nigérienne, si nécessaire.