La France a-t-elle fini par accepter de changer de stratégie au Niger ? Paris a entamé des négociations avec certains responsables de l'armée nigérienne au sujet du retrait d'un nombre indéterminé de soldats de ce pays africain à la suite du coup d'État de juillet, a rapporté mardi 5 septembre Le Monde.
À ce stade, ni le nombre de militaires français impliqués ni le moment de leur départ n'ont été décidés, précise Le Monde, citant plusieurs sources françaises non identifiées proches du dossier.
Les pourparlers n'ont pas lieu avec la junte militaire, mais avec des responsables réguliers de l'armée avec lesquels la France coopère de longue date, précise le journal.
Ce rapport intervient au lendemain d'une conférence de presse donnée par le nouveau Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, au cours de laquelle il a déclaré que des efforts étaient déployés pour que les forces françaises quittent son pays.
Il a également déclaré qu'un accord avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui avait d'abord menacé d'intervenir militairement après le coup d'État, pourrait être conclu dans les prochains jours.
Après le coup d'État, la France, ancienne puissance coloniale du Niger, a déclaré qu'elle mettrait fin à la coopération militaire et supprimerait toute aide au développement du pays.
Mais Paris a jusqu'ici rejeté les appels de la junte militaire au retrait des 1.500 soldats français actuellement présents au Niger, affirmant qu'il considère toujours le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, actuellement détenu, comme le dirigeant légitime du pays.
Des soldats français sont déployés dans la capitale Niamey, dans la ville de Ouallam, à 90 kilomètres au nord de la capitale, et à Ayorou, près de la frontière malienne, selon Le Monde.
Des membres de l'entourage du ministre français de la Défense Sébastien Lecornu ont indiqué au National News que des contacts avaient été pris avec l'armée nigérienne pour permettre le déplacement des troupes françaises, mais ils ont refusé de commenter davantage. « Des échanges de coordination fonctionnelle existent localement entre militaires pour faciliter la circulation des moyens militaires français immobilisés depuis la suspension de la coopération antiterroriste », précisent-ils.
Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés samedi dernier devant une base militaire française à Niamey, la capitale du Niger, pour exiger le départ de ses troupes.
Selon Le Monde, certaines troupes françaises pourraient être redéployées dans la région, notamment au Tchad voisin, tandis que d'autres pourraient rentrer en France.
Mais un retrait du Niger porterait un coup dur à l'influence de la France dans la région, après avoir dû quitter le Mali.