TV
Infos   /   A La Une   /   Europe   /   France   /   L’INFO EN CONTINU

Polémique sur l’interdiction du port de l’abaya dans les écoles françaises

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une lycéenne portant l’abaya devant un établissement en France. (Photo d’archives)

La France, qui compte la plus grande population musulmane de tous les pays européens, impose depuis plusieurs décennies une série de restrictions aux musulmans du pays. C'est ainsi que le nouveau ministre de l'Education nationale vient d'interdire le port dans les établissements scolaires français de l'abaya.

Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation nationale, a justifié cette restriction par le principe de laïcité en France, arguant que l’abaya n’a pas de place dans les écoles françaises.

Attal s’est également engagé à former « aux enjeux de laïcité 300 000 personnels par an jusqu’en 2025 » et l’ensemble des 14 000 personnels de direction « avant la fin de l’année ».

Le nouveau ministre de l’Éducation nationale, nommé à ce poste il y a moins de 2 mois, a considéré le port de l’abaya dans les écoles comme étant une attaque contre la laïcité, alléguant que le port de l’abaya et du qamis (version masculine de l’abaya) a considérablement multiplié.

Lundi 4 septembre, Attal a expliqué, lors d’une interview accordée à RTL, avoir mobilisé des « personnels formés sur la question de laïcité » pour la rentrée scolaire au sein des établissements où l’interdiction du port de l’abaya et du qamis « risque de ne pas être respectée ».

« On ne peut pas tergiverser avec la laïcité à l'école. J’assume la décision que j’ai prise de dire que l’abaya et le qamis ne peuvent être portés à l’école. Une jeune fille qui se présenterait aujourd’hui dans un établissement scolaire vêtue d’une abaya ne pourra pas renter en classe. En revanche, elle aura un échange avec les équipes pédagogiques », a-t-il dit.

Faisant part du déploiement des personnels fermés sur les questions de laïcité, le ministre a affirmé : « Il y a plus de 2 000 personnels qui sont formés sur ces questions qu’on a positionnés dans les établissements pour lesquels on sait que ce sujet va se manifester. Il y a 513 établissements que nous avons identifiés comme potentiellement concernés par cette question-là à la rentrée scolaire ».

Ailleurs dans ses remarques, Gabriel Attal a indiqué qu’il annoncerait à l’automne les modalités d’expérimentation sur l’uniforme à l’école.

« On va y travailler avec les élus et les personnels de l’Éducation nationale. C’est important que la communauté éducative soit volontaire, voir également avec les parents au niveau d’un établissement », a ajouté Gabriel Attal, qui « souhaite lancer assez vite une expérimentation sur le sujet ».

Le ministre de l’Éducation nationale, favorable à l’uniforme à l’école, a estimé que « le meilleur moyen de se faire une idée est de tester les choses dans des établissements ».

Pour ce test grandeur nature, il souhaite l’étendre à des établissements de niveaux différents, « primaire, collège, lycée », et dans « des territoires différents ».

Ceci intervient alors que plusieurs experts ont évalué la décision du gouvernement français concernant l’expérimentation sur l’uniforme à l’école comme une approche pour diminuer les sensibilités aux restrictions du port de l’abaya et du qamis dans les écoles en France.

Notons que l’interdiction du port de l’abaya et du qamis a suscité de vives réactions des politiciens français, y compris Jean-Luc Mélenchon, leader du parti politique La France insoumise (LFI), déplorant que la rentrée scolaire soit « politiquement polarisée par une nouvelle absurde guerre de religion ».

Cependant, ces critiques ne se sont pas limitées aux dirigeants politiques, et aujourd’hui le hashtag « Abayas » est devenu une tendance sur le réseau social X en France.

Reste à voir à quoi aboutira la réaction de la communauté musulmane française, des utilisateurs des médias sociaux et des hommes politiques qui sont contre les restrictions du gouvernement Macron à l'égard des musulmans; en particulier dans ce pays qui reste le théâtre de manifestations massives contre un gouvernement réputé répressif à l'égard des manifestants.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV