Dès la rentrée scolaire, les élèves se présentant à l’école en portant l’abaya ne pourront pas entrer dans leur classe, a déclaré, jeudi 31 août, le ministre français de l’Éducation nationale, Gabriel Attal.
Ce dernier, qui a annoncé dimanche l’interdiction de cette longue robe traditionnelle couvrant le corps et portée par plusieurs élèves musulmanes, a souligné jeudi que la nouvelle règle concernerait également le qamis, version masculine de l’abaya.
« Elles seront accueillies, ils seront accueillis et il y aura un échange avec eux pour leur expliquer le sens de la règle. Pourquoi est-ce qu’on prend cette décision. Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas porter l’abaya, le qamis, dans l’école », a poursuivi Gabriel Attal, précisant que « dès lundi » aucun de ces élèves ne pourra entrer en classe.
Dimanche 27 août, le ministère français de l’Éducation nationale a interdit dimanche le port de l’abaya dans les écoles de ce pays, prétendant que le port de l’abaya est considéré comme étant une atteinte a la laïcité.
« L’école de la République s’est construite autour de valeurs et de principes extrêmement forts, y compris la laïcité… Je crois que ma responsabilité, en tant que ministre de l’Éducation nationale, c’est de garantir qu’elle soit toujours respectée », a prétendu Gabriel Attal.
Cette décision a été prise alors que le nombre de musulmans a augmenté dans la plupart des pays européens et que l’islamophobie s’y est également intensifiée ces dernières années.
À noter que cette décision s’inscrit dans la continuité de la loi de 2004 qui prohibe le port de tenues ou signes manifestant « ostensiblement une appartenance religieuse ». À l’époque, cette loi a été fermement critiquée par les parties gauches et les communautés musulmanes.
Dans ce droit fil, Clémentine Autain, du parti d’opposition de gauche France Insoumise (LFI), s’est indignée de « la police du vêtement », jugeant « anticonstitutionnelle » l’annonce de Gabriel Attal, « contraire aux principes fondateurs de la laïcité. Symptomatique du rejet obsessionnel des musulmans et un signe du rejet obsessionnel des musulmans » par le gouvernement.
De son côté, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a estimé que l’abaya n’était pas un signe religieux musulman. « Dans la tradition musulmane, que nous défendons, un vêtement, quel qu’il soit n’est pas un signe religieux en soi. Il suffit de parcourir les pays à majorité musulmane pour se rendre compte que les citoyens de ces pays, de toutes confessions, ne sont pas distinguables par les vêtements qu’ils portent », expliquait le CFCM.