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Zoom Afrique du 3 septembre 2023

Zoom Afrique du 3 septembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • En Afrique, les fintech ont levé 2,7 milliards $ entre juillet 2021 et juin 2023 (rapport)
  • L’Angola prépare un appel d’offres pour la concession du réseau ferroviaire de Moçâmedes
  • Niger : le Canadien Myriad Uranium obtient 80 % d’intérêts dans des permis d’uranium
  • Afrique du Sud : Ura Holdings lève des fonds pour la mine d’émeraudes Gravelotte

Les analyses de la rédaction :

Niger : la France doit partir, un point c’est tout

La junte militaire au pouvoir au Niger a dénoncé, vendredi 1er septembre, une « ingérence supplémentaire » de la France, après des propos tenus lundi par Emmanuel Macron qui avait notamment réitéré son soutien au président renversé, Mohamed Bazoum.

« Le gouvernement de la République du Niger a suivi avec consternation les propos tenus le lundi 28 août 2023 par le président de la République française (...) ces propos constituant une ingérence supplémentaire flagrante dans les affaires intérieures du Niger », a déclaré le porte-parole du régime, le colonel-major Amadou Abdramane, dans un communiqué lu à la télévision nationale.

« J’appelle tous les États de la région à avoir une politique responsable », avait déclaré lundi Emmanuel Macron, rappelant que la France soutient « l’action diplomatique et, quand elle le décidera, militaire » de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « dans une approche de partenariat ».

« Les propos de M. Macron et ses incessants efforts en faveur d’une invasion du Niger visent à perpétuer une entreprise néocolonialiste sur le peuple nigérien, qui ne demande rien d’autre que de décider par lui-même de son destin », a affirmé le colonel-major Abdramane.

Il a précisé que les « différends » avec la France « ne portent ni sur les rapports entre nos peuples, ni sur les individus, mais sur la pertinence de la présence militaire française au Niger ».

Le Niger a mis les points sur les « i » et il ne revient pas sur ses décisions.

La France doit plier bagage et toutes ces menaces et mises en garde ne changeront rien.

Le Niger a tracé son chemin et dans ce chemin il n’y a aucune place pour la France.

ONU : la Russe soutient le Burkina

Dans la foulée des informations au sujet du coup d’État au Gabon, une information est passée assez inaperçue et c’est le fait que la Russie a mis son veto, mercredi, à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies prolongeant le régime de sanctions applicables au Mali, a annoncé l’ONU sur son site officiel.

Rédigée par la France et les Émirats arabes unis, la résolution « proposait de reconduire pour un an, jusqu’au 31 août 2024, les sanctions prévues par la résolution 2374 de 2017, en particulier les interdictions de voyager et le gel des avoirs, et de proroger jusqu’au 30 septembre 2024 le mandat du Groupe d’experts chargé de surveiller la mise en œuvre de ces mesures », a encore rapporté l’ONU. Le texte a recueilli 13 voix favorables, une abstention (Chine) et une voix contre, celle de la Russie, qui a recouru à son droit de veto pour bloquer la résolution.

La Russie, dont l’ambassadeur à l’ONU Vassili Nebenzia a estimé que la résolution « n’aurait pas aidé le processus de paix », a soumis un texte concurrent qui « proposait également de reconduire jusqu’au 31 août 2024 les sanctions concernant le Mali, mais “pour une dernière période de 12 mois”. Il appelait d’autre part à dissoudre, “avec effet immédiat”, le Groupe d’expert », dont elle conteste, avec Bamako, l’objectivité. Sa résolution en ce sens a été rejetée, avec une voix pour, une contre (Japon) et 13 abstentions.

La résolution 2374 datant de 2017 vise notamment les « personnes ou entités désignées comme étant responsables ou complices des activités ou politiques faisant peser une menace sur la paix, la sécurité ou la stabilité au Mali ou comme ayant contribué, directement ou indirectement, à ces activités ou politiques », ou encore ceux qui prennent part à « des hostilités en violation de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali signé en 2015 ».

En effet, depuis l’expulsion de la France du Mali, ce dernier renforce davantage des relations avec la Russie.

Il y a moins d’un an, le Mali et la Russie ont signé un accord de coopération sur la sécurité, le renseignement, la gestion des risques et catastrophes, la lutte contre les stupéfiants et la formation du personnel.

La France est totalement évincée de tous les plans du Mali et c’est désormais avec de nouveaux alliés fiables que ce pays entretient des relations.

La France n’a aucune place en Afrique :

par Zehira Houfani Berfas

Après les épisodes courageux du Mali, du Burkina Faso et du Niger pour se libérer de la coopération mafieuse de pillage des richesses imposées par la France néocoloniale au lendemain des indépendances, le Gabon, longtemps symbole de la Françafrique sur le continent donne le coup fatal et signe « échec et mat » pour la domination française dans les ex-colonies. La perte du Gabon, dont la dynastie des Bongo a été un des principaux piliers de la Françafrique depuis 50 ans, signifie bien la fin de la domination française dans les ex-colonies. Une fin décrétée par les nouvelles générations africaines.

Cela fait 50 ans que les présidents français successifs promettent aux ex-colonisés la mort de la Françafrique, mais aucun ne l’a fait, eu égard aux énormes intérêts dans ces territoires où les populations sont victimes d’une géopolitique d’asservissement et de sous-développement menée par les Occidentaux de façon générale, et la France en particulier.

Le Mali est le premier pays à briser la chaîne françafricaine en demandant le départ des forces militaires françaises stationnées sur le territoire en 2013, officiellement pour combattre les djihadistes et stabiliser le pays. Or, près de 10 ans plus tard, malgré la présence des milliers de soldats français, le pays est exsangue et le ressentiment de la population à la fois contre le régime malien et la France est au plus fort. Sans ajouter l’extrême misère qui fait de ce pays le plus pauvre du monde. Un tableau bien sombre qui légitime, d’une certaine façon, le coup de force des militaires pour reprendre les rênes de leur pays dévasté.

Quant au Niger, il suffit de savoir qu’il est également l’un des pays les plus pauvres du monde alors qu’il est le 7e producteur d’uranium au monde pour comprendre que le pillage de ses richesses se pratique à grande échelle entre le régime de Mohamed Bazoum et ses alliés de la Françafrique. Pour donner une idée de l’ampleur de la misère du peuple malien, le budget du pays, qui est 3 fois plus grand que l’Allemagne, est presque équivalent au chiffre d’affaires de AREVA, le géant français qui accapare l’exploitation de l’uranium et de l’or du Niger. Selon l’indice de développement, le pays est classé 189 sur 191, et de conclure que ses gisements d’uranium et d’or ne profitent qu’à la petite minorité qui détient le pouvoir et protège les intérêts de la France.

Idem pour le Burkina Faso appauvri par la coopération criminelle de la Françafrique. « Ce pays, écrit le député européen, Martin Sonneborn, produit environ 70 tonnes d’or par an, mais ne perçoit que 10 %, tandis que les multinationales gardent 90 % ». Plus loin dans le même article, intitulé « Le Sud mondial ne veut plus être pillé par l’Occident », le journaliste et politicien fait une comparaison surprenante et surtout énigmatique entre le Niger et la France qui se résume ainsi : L’ex-colonie, le Mali possède 0,0 tonne d’or alors qu’elle dispose de plusieurs dizaines de mines. […] L’ancienne puissance coloniale, la France n’a pas une seule mine d’or, mais dispose de 2436 tonnes d’or, et se classe 4e au niveau mondial. L’explication fait partie des secrets de la secte françafricaine.

Ce n’est pas pour rien que l’ex puissance coloniale refuse obstinément de fermer ses bases militaires sur le continent et garde le pied ferme sur le franc CFA pour continuer de piller les ex-colonies.

Aujourd’hui, en 2023, les dés sont jetés et la jeunesse africaine a dit clairement sa détermination à reconquérir ses droits, tous ses droits sur la terre de ses ancêtres. Le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Gabon, la liste reste ouverte et promet de s’allonger rapidement pour donner la chance à l’Afrique de se libérer du poids écrasant de la domination françafricaine. Avec ses immenses ressources et sa jeunesse, le continent africain sera un acteur à part entière de son développement et occupera une place de choix dans le nouvel ordre mondial impulsé par les BRICS, dont l’avenir ne pourra se faire sans l’Afrique. Vivement la fin du néocolonialisme !

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SOURCE: FRENCH PRESS TV