L’ambassadeur de France reste en poste au Niger « malgré les pressions », a assuré Emmanuel Macron. Le président français Emmanuel Macron a affirmé que « l’ambassadeur français va rester au Niger malgré les pressions des militaires à l’origine du coup d’État dans le pays ».
Emmanuel Macron qui ouvrait lundi 28 août la 29e édition de la conférence des ambassadrices et des ambassadeurs a salué « l’action des diplomates français qui travaillent dans des conditions difficiles », citant en particulier la situation au Niger, où l’ambassadeur est toujours en poste, bien que les militaires ayant pris le pouvoir aient demandé son départ.
Plus tôt dans une interview à l’hebdomadaire français Le Point, Emmanuel Macron a prétendu que la France avait eu raison de s’engager aux côtés des pays africains pour "lutter contre le terrorisme". Macron a également lié l’intervention française dans la région à "la survie de certains pays".
« Les opérations et l’engagement de la France ont assuré la survie de certains pays africains », a prétendu mercredi 23 août le président français.
Pour Emmanuel Macron, « l’intervention française au Sahel a permis de préserver l’existence même de plusieurs pays ». « Si l’on prend de la hauteur, la France a eu raison de s’engager au côté d’Etats africains pour lutter contre le terrorisme. C’est son honneur et sa responsabilité », rapporte France TV Info qui relate les allégations de mercredi dernier d’Emmanuel Macron.
« Si nous ne nous étions pas engagés, avec les opérations Serval puis Barkhane, il n’y aurait, sans doute, plus de Mali, plus de Burkina Faso, je ne suis même pas sûr qu’il y aurait encore le Niger », a-t-il aussi prétendu.
Le chef de l’État français a aussi prétendu que ces opérations, « menées à la demande des États africains », ont été un succès.
« La politique française, que je véhicule depuis 2017, c’est de sortir de la mentalité sécuritaire », a-t-il dit, avant de prétendre : « Je crois en une politique de partenariat où la France défend ses intérêts, et accompagne l’Afrique dans sa réussite. C’est un vrai partenariat, pas un condominium sécuritaire. »
Macron a réitéré son appel à ce qu’il a appelé le « rétablissement de l’ordre constitutionnel » au Niger et à la libération du président Mohamed Bazoum, renversé par l’administration militaire le 26 juillet.
Par ailleurs, l’agence de presse turque Anadolu a cité des sources locales disant que les nouveaux dirigeants militaires au Niger ont également coupé l’eau et l’électricité au consulat français dans la ville de Zinder.
À ce sujet, le site d’information ActuCameroun se réfère à plusieurs médias sociaux et écrit : « Alors que les militaires au pouvoir au Niger ont demandé à l’ambassadeur de France à Niamey la capitale du pays, de quitter le territoire et que Paris s’entête à rester, les autorités ont coupé l’eau et l’électricité à l’ambassade et aucune livraison de nourriture n’est autorisée. »
Selon un rapport de la chaîne de télévision turque TRT World, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), support de la junte militaire, a demandé à tous les partenaires des bases françaises au Niger de suspendre toute fourniture d’eau, d’électricité et de produits alimentaires.
Le même rapport indique que la junte a averti que tous les partenaires qui continuent d’aider les Français dans le processus de fourniture de biens et de services seront considérés comme des « ennemis du peuple souverain ». Ces informations interviennent après que le délai de deux jours accordé par l’administration militaire à l’ambassadeur de France pour quitter le pays a expiré dimanche.