La réinstallation au pouvoir, de Mohamed Bazoum, président déchu du Niger semble impossible, affirme l’ancien président du Nigeria, Abdulsalami Abubakar, ayant conduit la délégation de la Cédéao à Niamey pour négocier avec les putschistes au Niger.
Plus tôt mardi, Abdulsalami Abubakar avait jugé très fructueuses les négociations avec les dirigeants du conseil militaire du Niger. Or, lors d’une interview télévisée jeudi 24 août, il a évoqué l’impossibilité de la réinstallation de Bazoum sans manquer de dire que d’autres dossiers peuvent encore être négociés.
L’échec des négociateurs à ramener Bazoum au pouvoir intervient alors que le nouveau leader autoproclamé du Niger, le général Abdourahamane Tiani, s’est entretenu hier, mercredi 23 août, avec une délégation d’érudits musulmans au Nigeria dirigée par Cheikh Abdullah Bala Lao.
Selon un rapport publié par RT, l’objectif principal de la rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts des érudits musulmans pour réduire les frictions, créer une convergence entre les deux pays voisins, Niger et Nigeria, mais surtout empêcher une éventuelle intervention militaire au Niger.
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Alors que la délégation d’érudits musulmans souhaite résoudre la crise au Niger par le dialogue, des sources militaires bien informées au Nigeria affirment que la préparation d’une intervention militaire de la Cédéao contre les putschistes se poursuit.
Suite au renversement du régime de Bazoum par les forces de la garde présidentielle le 26 juillet et à la montée en puissance du conseil militaire nigérien dirigé par le général Abdourahamane Tiani, toutes les frontières du pays ont été fermées de même que le Parlement et le gouvernement ont été dissous et la Constitution suspendue en raison d’être considérée comme étant à l’origine de l’aggravation de la situation sécuritaire, sociale et économique du pays.
Le samedi 19 août, la Cédéao a envoyé une délégation à Niamey, la capitale du Niger, pour négocier avec le conseil militaire du Niger afin de restaurer Bazoum au pouvoir, mais le conseil militaire du Niger a rejeté la demande.
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L’un des responsables de la Cédéao a annoncé vendredi 4 août, à l’issue de la réunion des chefs d’état-major du bloc ouest-africain à Abuja, que les contours d’une « éventuelle intervention militaire » de la Cédéao contre les putschistes au Niger ont été définis.