Le régime militaire issu d’un coup d’État au Niger a formé un gouvernement, selon le décret du nouvel homme fort du pays, le général Abdourahamane Tiani, lu à la télévision nationale dans la nuit de mercredi à jeudi 10 août.
Alors que les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se sont réunis ce jeudi 10 août à Abuja, capitale nigérienne, pour évaluer l’éventualité d’une intervention militaire au Niger, le conseil militaire du Niger fait état de la formation d’un gouvernement présidé par le Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, nommé lundi.
Le décret de la formation du cabinet a été signé par Abdourahamane Tiani, nouveau leader autoproclamé des putschistes et président du Conseil militaire du Niger.
Ce gouvernement est composé de 20 ministres militaires et civils. Tout en gardant son poste de ministre des Finances, Ali Mahaman Lamine Zeine est nommé Premier ministre. Il a occupé cette fonction jusqu’au renversement de Mamadou Tandja lors d’un coup d’État en 2010 par le commandant Salou Djibo, avant l’élection présidentielle remportée par Mahamadou Issoufou, prédécesseur de Mohamed Bazoum, déchu le 26 juillet dernier.
Ali Mahaman Lamine Zeine, économiste de formation, a également été représentant résident de la Banque africaine de développement (BAD) au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon.
Dans l’après-midi du 26 juillet, la garde présidentielle nigérienne a organisé un coup d’État contre le président du pays, Mohamed Bazoum. Deux jours plus tard, la télévision nationale du pays a annoncé que le chef de la garde présidentielle nigérienne, Abdourahamane Tiani, s’était auto-proclamé nouveau chef du Niger et Président du conseil de transition.
Dans ce contexte, le conseil militaire formé par les putschistes au Niger a demandé l’aide du groupe paramilitaire « Wagner » pour faire face à une éventuelle intervention militaire étrangère.
Le chef de la milice paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a d’ailleurs salué le putsch au Niger, le présentant comme un aboutissement de la lutte du peuple du Niger contre ses colonisateurs.
Les putschistes accusent la France de comploter pour déstabiliser le Niger. Selon le colonel Amadou Abdraman, Paris tente aussi de créer un sentiment général d’insécurité.
« La France cherche à déstabiliser le Niger en engageant le contingent militaire qu’elle y a stationné », a dénoncé le colonel Amadou Abdraman, porte-parole du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui s’est installé à Niamey après le coup d’État.
« Le contingent militaire français stationné au Niger tente de mettre en branle un plan de déstabilisation du pays afin de dénigrer le CNSP et de l’éloigner des personnes qui soutiennent les actions du conseil », a affirmé Abdraman, cité par le site ActuNiger.