Le chef de la diplomatie russe a appelé à une réforme du Conseil de sécurité pour protéger les intérêts légitimes des pays en développement y compris ceux de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies.
Dans un article pour le magazine sud-africain AFRIQU'ACTU le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a évoqué le nouvel ordre mondial en ce qui concerne la dédollarisation dont en voici quelques extraits :
"A la veille du sommet des BRICS, je voudrais partager avec nos chers lecteurs mes réflexions sur les perspectives de coopération entre le groupe des cinq pays dans le contexte géopolitique actuel.
Des changements tectoniques ont lieu dans le monde d'aujourd’hui. La possibilité d’une domination d’un pays ou même d’un petit groupe d’États est en train de disparaître. Le modèle de développement international bâti sur l’exploitation des ressources de la Majorité Mondiale pour maintenir le bien-être du « milliard doré » est désespérément dépassé. Il ne reflète pas les aspirations de toute l’humanité.
Nous assistons à l’émergence d’un ordre mondial multipolaire plus juste. Les nouveaux centres de croissance économique et de prise de décision mondiale sur les questions politiques importantes en Eurasie, en Asie-Pacifique, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique latine sont guidés principalement par leurs propres intérêts et accordent une importance primordiale à la souveraineté nationale. Et dans ce contexte, ils obtiennent un succès impressionnant dans divers domaines.
Les tentatives de "l’Occident collectif" d’inverser cette tendance en vue de préserver sa propre hégémonie ont un effet exactement opposé. La communauté internationale est fatiguée du chantage et de la pression des élites occidentales et de leurs manières coloniales et racistes. C’est pourquoi, par exemple, non seulement la Russie, mais aussi un certain nombre d’autres pays réduisent constamment leur dépendance à l’égard du dollar américain, passant à des systèmes de paiement alternatifs et à des règlements en monnaie nationale. Je me souviens des sages paroles de Nelson Mandela : "Quand l’eau commence à bouillir, il est insensé d’éteindre le feu." Et c’est vraiment le cas.
Comme l’a noté le président russe Vladimir Poutine dans son allocution devant l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie le 21 février 2023 : « Dans le monde d’aujourd’hui, il ne devrait y avoir aucune division entre les pays soi-disant civilisés et tout le reste… Il est nécessaire d'un partenariat honnête qui refuse toute exclusivité, surtout agressive. » À notre avis, tout cela est conforme à la philosophie d’Ubuntu.
La diplomatie multilatérale ne reste pas à l’écart des tendances mondiales. Un groupement tel que les BRICS est un symbole de véritable multipolarité et un exemple de communication interétatique honnête.(...)
La place et l’importance des BRICS aujourd’hui et leur capacité à influencer l’agenda mondial sont déterminées par des facteurs objectifs. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La population des pays BRICS dépasse les 40 % et la superficie de leurs territoires dépasse le quart des terres du monde. Selon les prévisions des experts, en 2023, les cinq pays représenteront environ 31,5 % du PIB mondial (à parité de pouvoir d’achat), tandis que la part du G7 est tombée à 30 % dans cet indicateur.(...)
Aujourd’hui, le partenariat stratégique BRICS prend de l’ampleur. Les « Big Five » proposent au monde des initiatives créatives et tournées vers l’avenir visant à atteindre les objectifs de développement durable, à assurer la sécurité alimentaire et énergétique, la croissance saine de l’économie mondiale, la résolution des conflits et la lutte contre le changement climatique.(...)
Je suis convaincu que le XV Sommet sera une autre étape importante du partenariat stratégique des BRICS et déterminera les principales priorités pour les années à venir. Nous apprécions hautement les efforts de la Présidence sud-africaine, y compris le travail intensifié pour améliorer l’ensemble de la constellation des mécanismes BRICS afin d’approfondir le dialogue BRICS avec d’autres pays."
