Selon un rapport du Figaro, deux mineurs, âgés de 14 et 15 ans, comparaissaient hier mercredi 16 août devant le tribunal pour enfants de Vienne (Isère) et ont tous les deux été condamnés par la justice pour avoir participé à des manifestations et commis des dégradations à Villefontaine, en Isère, fin juin 2023.
La procureure de la République de Vienne précise que les adolescents n'avaient jamais été condamnés auparavant.
L’un des deux adolescents écope de deux ans d’emprisonnement, dont un an ferme pour l'incendie du poste de police municipale de Villefontaine dans la soirée du 29 juin, mais aussi pour avoir dégradé un centre culturel et une agence bancaire le lendemain.
Âgé de 14 ans, il a été incarcéré immédiatement après l’audience. Dès sa sortie de prison, il sera suivi par la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse) et aura l’obligation d’effectuer un stage de citoyenneté.
Le second condamné, âgé de 15 ans, a été condamné à un an d’emprisonnement entièrement assorti d’un sursis probatoire. Il échappe à la prison mais intégrera un centre éducatif fermé. Lors de l’audience, il a immédiatement reconnu les faits qui lui étaient reprochés ; la dégradation du centre culturel ainsi de l’agence bancaire.
La mort de Nahel, 17 ans, tué par le tir d’un policier dans la matinée du mardi 27 juin à Nanterre, a déclenché des manifestations à l’échelle nationale à travers la France.
Le meurtre brutal de l’adolescent par la police française est maintenant devenu un appel de ralliement pour les minorités persécutées en France, de la même manière que le meurtre de George Floyd par un policier américain à Minneapolis en 2020.
La police française a été accusée d’avoir recouru à une force excessive pour écraser des manifestations pacifiques contre le meurtre de Nahel.
En recourant à des mesures de sécurité strictes, le président français a tenté d'empêcher les manifestations dans plusieurs régions et villes en déployant 45 000 policiers et gendarmes et en utilisant des véhicules blindés, des mesures qui non seulement n’ont pas été efficaces, mais ont jeté de l'huile sur le feu.
Il va sans dire que même la mise en place de couvre-feux dans plusieurs régions et villes, ainsi que la suspension de l'accès à certaines applications et réseaux sociaux, la répression et l'arrestation de plusieurs milliers de personnes, dont la plupart étaient des adolescents et des jeunes en colère contre la discrimination raciale et la brutalité policière, n'ont pas résolu les protestations en France.
