Un groupe de législateurs américains, démocrates et républicains a pressé le président Biden de résoudre un retard dans le transfert de centaines de milliers de barils de pétrole d'un pétrolier iranien saisi qui est ancré au large des côtes du Texas depuis des mois.
Ce n'est pas seulement la peur des sanctions qui oblige les entreprises à s'abstenir de décharger le contenu du navire iranien saisi par la marine US, mais aussi la peur des représailles iraniennes, a écrit Al-Mayadeen.
Le pétrolier iranien Suez Rajan, saisi par la marine américaine et amarré au Texas, reste intact alors que les législateurs américains des deux parties de la Chambre, Démocrates et Républicains, exhortent le président américain à résoudre le problème de la cargaison dans les mois à venir.
Les entreprises américaines ont « littéralement peur » de décharger le contenu du pétrolier, ont déclaré des membres du Congrès américain, se référant à des rapports publiés soulignant que le pétrolier est localisé au large du Texas depuis environ 11 mois et qu’il transporte environ 800 000 barils de pétrole iranien.
Reuters a rapporté que le pétrolier avait été saisi dans le cadre d'une opération d'application des sanctions américaines imposées à Téhéran. À cet égard, Washington annonce que les sanctions sont la raison principale pour laquelle les entreprises ne touchent pas au pétrolier.
Or, il est important de noter que le retard dans le traitement de ce dossier prouve en fait que les entreprises et les gouverneurs américains craignent d'éventuelles représailles iraniennes en cas de déchargement du navire.
Le mois dernier, un haut commandant iranien du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) a déclaré que l'Iran exercerait des représailles contre toute compagnie pétrolière déchargeant du pétrole iranien d'un pétrolier saisi.
Pourquoi les compagnies pétrolières américaines ont si peur de décharger le pétrole iranien saisi (Wall Street Journal
Selon des personnes familières avec le dossier, les procureurs fédéraux américains ne sont pas en mesure de vendre près de 800 000 barils de pétrole iranien saisis à bord d'un navire grec au large des côtes du Texas, a en effet rapporté le journal américain, The Wall Street Journal, en juillet.
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Bien que les garde-côtes aient certifié le navire pour le déchargement, les entreprises qui exécutent ces transferts, connus sous le nom d'allègement, sont trop préoccupées par les représailles iraniennes pour gérer le pétrole saisi.
En avril, les États-Unis ont saisi le pétrolier iranien Suez Rajan quelques jours seulement avant que Téhéran n'arrête un pétrolier transportant une cargaison américaine dans le golfe d'Oman.
Un responsable de l'énergie basé à Houston, empêtré dans la situation, a admis que les entreprises « ont littéralement peur de le faire ». Selon lui, de nombreuses entreprises contactées ont rejeté l'offre de déchargement du pétrole.
Un autre dirigeant s'est demandé « si quelqu'un va y toucher ».
L'impasse sur le pétrole volé met en évidence l'échec de l'administration américaine à mettre en œuvre ses sanctions contre l'Iran. D’autant plus que le Wall Street Journal reconnaît que Téhéran est devenu plus brave dans ses expéditions maritimes. Il est utile de rappeler que Téhéran projette actuellement l’établissement d’une nouvelle coalition navale avec l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar, Bahreïn et l'Irak.
Un ancien responsable américain estime que la situation actuelle représente « un drame beaucoup plus important qui se joue sur la façon dont nous gérons les menaces iraniennes ».
Il y a quelques temps les forces navales du CGRI avaient annoncé aussi que leurs forces avaient saisi un pétrolier étranger transportant un million de litres de pétrole de contrebande.
En effet, le e 6 juillet, les forces du 2e district naval du CGRI ont inspecté Nada II, un chimiquier battant pavillon tanzanien transportant du carburant de contrebande.
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Le général de brigade Ramezan Zirahi a rappelé que les Américains avaient été contraints en novembre 2021, lors d'une opération complexe en mer d'Oman, de fuir la zone « humiliée » avec 5 frégates militaires, un certain nombre de chasseurs, des hélicoptères et des avions avec et sans pilote.