Au Yémen, le Bureau de la jeunesse et des sports a organisé ce jeudi un rassemblement de protestation à Sanaa, capitale, contre l’autodafé d’un exemplaire du Noble Coran, avec le mot d’ordre « Le Coran est une couronne au-dessus de nos têtes et une lumière dans nos cœurs ».
Lors du rassemblement, des contestataires yéménites ont brûlé le drapeau suédois.
Abdallah Obaïd, directeur du Bureau de la jeunesse et des sports, a salué la position de la nation yéménite qui s’oppose à ceux qui insultent l’islam.
Le ministère yéménite des Affaires étrangères du gouvernement de salut national a condamné le 23 juillet dans un communiqué la décision du gouvernement danois d’accorder l’autorisation de l’autodafé et la profanation du Saint Coran devant l’ambassade irakienne à Copenhague.
« Le gouvernement danois est responsable de ce crime qui n’a rien à voir avec la liberté d’expression et d’opinion en aucune façon, et cet acte irresponsable provoque les sentiments de deux milliards de musulmans dans le monde », ajoute le communiqué.
Abdallah Obaïd a ajouté qu’autoriser de telles actions anti-islamiques sous prétexte de "liberté d’expression" est inacceptable et qu’elle traumatise les sentiments des musulmans du monde entier.
Auparavant, les habitants de Sanaa ont exprimé à plusieurs reprises leur colère face à la profanation du Saint Coran et ont souligné qu’ils ne devaient pas rester les bras croisés vis-à-vis de tels crimes.
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Le dimanche 23 juillet, l’Association des oulémas du Yémen a tenu une conférence dans la Grande Mosquée de Sanaa ayant pour thème « la responsabilité des musulmans face à profanation répétée du Saint Coran par l’Occident ».
Shams al-Din Sharaf al-Din, mufti du Yémen a souligné à la tribune de cette réunion que les pays arabo-musulmans ne devraient pas se contenter de condamner ce crime (de la profanation du Noble Coran). Il a précisé que la nation et les dirigeants yéménites avaient pris les mesures appropriées contre cette profanation, dont le boycott des produits suédois.
Il a rendu hommage à la réaction de la nation irakienne ayant donné une réponse cinglante à cet acte blasphématoire en expulsant l’ambassadeur suédois en poste à Bagdad.
Le ministre yéménite du Commerce, Mohammad Sharaf al-Mutahhar, a déclaré que l’interdiction d'importation des produits suédois était entrée en vigueur le samedi 8 juillet après avoir annoncé la décision le 4 juillet, et a exhorté les autres pays musulmans à suivre leur exemple.
« Le Yémen est le premier pays musulman à interdire les importations de produits suédois après la profanation du Saint Coran », a rapporté la chaîne d’information yéménite Al-Masirah, citant le ministre du Commerce.
Le département des marques et des agences commerciales du Yémen a dressé une liste de 30 agences suédoises et de 100 marques à boycotter.
Le ministre du Commerce a déclaré que la décision d’interdire l’importation de produits suédois avait été adoptée par le Conseil des ministres et qu’un comité avait été formé pour aider à sa mise en œuvre.
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« Toute marchandise suédoise qui atteint les points de douane sera soumise à un boycott », a-t-il réitéré avant de conclure : « Nous appelons les institutions compétentes à mener une coordination économico-commerciale avec les pays arabo-musulmans pour exercer la pression et arrêter complètement les importations en provenance de Suède. »