Le secrétaire général du Hezbollah déclare que les politiques interventionnistes des États-Unis sont à l’origine de tous les troubles dans la région notamment au Liban.
Seyyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du mouvement de résistance libanais, Hezbollah, a qualifié l’intervention et la présence militaires américaines en Asie de l’Ouest de principale cause d’insécurité, de crises et de troubles dans cette partie du monde.
Il a fait ces remarques lors d’un discours télévisé diffusé en direct depuis la capitale libanaise, Beyrouth, jeudi soir 3 août, alors qu’il s’adressait à une cérémonie tenue en commémoration du défunt érudit musulman, Cheikh Afif al-Nabulsi.
« La politique interventionniste des États-Unis est la source des problèmes de la région, puisque Washington cherche ouvertement à intervenir dans tous les domaines. La politique de la soumission aux États-Unis est pour sa part un double problème. »
Le secrétaire général du Hezbollah a en outre dénoncé les sanctions unilatérales imposées par les États-Unis et leurs alliés européens contre la Syrie, soulignant : « Le gouvernement de Damas n’a pas eu besoin d’aide humanitaire étrangère si la loi César, n’avait pas été adoptée en 2019 ; il s’agit de la même loi qui cible tout individu et toute entreprise ayant participé directement ou indirectement aux efforts de reconstruction de la Syrie. »
« De plus, les forces d’occupation américaines empêchent le gouvernement syrien d’accéder aux réserves de pétrole brut et de gaz naturel sur la rive est de l’Euphrate et pillent de manière illégale les ressources énergétiques de la région », a déclaré Nasrallah.
Plus loin dans ses déclarations, Nasrallah a déclaré que les États-Unis sont directement responsables des souffrances du peuple yéménite et font obstacle à toute initiative visant à établir la stabilité dans ce pays arabe en proie au conflit.
Il a par ailleurs affirmé que les États-Unis n’autorisaient pas l’Irak à payer ses dettes de plusieurs milliards de dollars envers l’Iran pour des importations de gaz naturel et d’électricité.
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« L’ambassade des États-Unis à Beyrouth oblige les autorités libanaises à adopter ou à abandonner certaines politiques. Le gouvernement libanais doit avant tout tenir compte des intérêts nationaux et résister aux pressions américaines », a-t-il fait noter.
Explosion du port de Beyrouth en 2020
Nasrallah a également évoqué l’explosion massive dans le port de Beyrouth le 4 août 2020 qui a ravagé la capitale libanaise, faisant 218 morts, 7 000 blessés et laissant 300 000 déplacés.
« Dès les premiers instants de l’explosion, certains médias ont tenté de pointer du doigt le Hezbollah. Ceux qui ont empêché la révélation de la vérité sont les mêmes partis qui ont politisé la question », a précisé Nasrallah.
« La raison pour laquelle tous les aspects de l’incident catastrophique du port de Beyrouth n’ont pas été révélés est que certains courants politiques tentent constamment de lier l’affaire aux développements dans la région », a déclaré Nasrallah.
Conflits dans un camp de réfugiés palestiniens au sud du Liban
Nasrallah a également souligné : « Les médias, qui tenaient autrefois le Hezbollah pour responsable de l’explosion du port de Beyrouth, accusent désormais le parti d’être impliqué dans des affrontements meurtriers dans le camp de réfugiés palestiniens d’Ain al-Hilweh, près de la ville portuaire de Saïda au sud du Liban. »
« Nous ne sommes pas responsables des heurts dans le camp. Nous n’avons rien à voir avec cela. Nous sommes fermement opposés aux conflits là-bas et nous travaillons pour résoudre ce problème », a annoncé le secrétaire général du Hezbollah.
Les affrontements entre les groupes palestiniens dans le camp palestinien au sud du Liban ont déplacé 20 000 habitants, dont environ 12 000 enfants, a déclaré jeudi l’ONG Save the Children.
Au moins 13 personnes ont été tuées dans le camp de réfugiés d’Ain al-Hilweh depuis que des combats ont éclaté le samedi 29 juillet entre des membres armés du parti Fatah, au pouvoir en Cisjordanie et les membres d’autres groupes palestiniens, a rapporté Reuters, citant des sources de sécurité dans le camp.
Des sources de sécurité ont déclaré qu’une faible trêve était mise en place après que deux individus armés ont été tués tard dans la nuit de mercredi.
