Le nombre de prisonniers en France atteint un niveau record, avec 74.513 personnes incarcérées le mois dernier.
Un nouveau rapport indique que le nombre de prisonniers en France a atteint un niveau record, le pays détenant plus de 70.000 personnes derrière les barreaux au milieu de la répression du gouvernement contre les manifestations à l'échelle nationale.
Le rapport, qui est sorti lundi, montre qu'il y a actuellement 74.513 détenus dans les prisons du pays, soit 2.446 de plus que l'année précédente. Le chiffre a également montré une augmentation de 15.818 par rapport à l'été 2020.
Les statistiques disponibles indiquent que les prisons françaises détiennent beaucoup plus de détenus que leur capacité réelle ne le leur permettrait. Ce surpeuplement signifie que 2.478 détenus doivent dormir sur des matelas à même le sol.
Les autorités ont imputé l'augmentation sans précédent du taux d'occupation des prisons aux manifestations à l'échelle nationale, qui ont suivi la mort de Nahel Merzouk, un adolescent tué par la police française fin juin.
La violence urbaine la plus intense en France depuis 2005 a commencé le 27 juin, après qu'un policier a tué par balle le jeune franco-algérien de 17 ans lors d'un contrôle routier dans la banlieue parisienne de Nanterre.
Son meurtre a renouvelé de vieux griefs concernant la brutalité policière et le profilage racial, déclenchant des manifestations de masse dans les villes de France.
Après quatre nuits de combats acharnés, les manifestations ont été réprimées par le déploiement d'environ 45.000 agents de sécurité, dont des forces spéciales d'élite et des véhicules blindés, après que le gouvernement a appelé à une réponse « ferme », « rapide » et « systématique ».
Le ministre français de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a déclaré que des centaines de personnes avaient été condamnées à des peines de prison en lien avec les manifestations.
Dupond-Moretti a déclaré que 1.278 verdicts avaient été rendus au total et que la majorité des accusés - plus de 95% d'entre eux - avaient été reconnus coupables de diverses accusations allant du vandalisme à l'attaque de policiers.
Cependant, de nombreux suspects ont été rapidement jugés, ce qui a incité certains avocats de la défense à s'inquiéter de l'iniquité du processus judiciaire et du recours massif aux peines de prison.