La Suède a accusé la Russie de mener une campagne de désinformation pour ternir l'image du pays nordique suite aux récents actes de profanation contre le Saint Coran dans la capitale Stockholm.
Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a affirmé mercredi que des « acteurs soutenus par la Russie » visaient la Suède avec une campagne de désinformation et tentaient de laisser entendre que le gouvernement suédois soutenait la profanation du Coran.
« Nous voyons que des acteurs russes sont actifs dans la diffusion de la fausse affirmation selon laquelle la Suède en tant qu'État serait à l'origine de la profanation de diverses écritures, c'est, bien sûr, complètement faux », a-t-il écrit sur Facebook.
Kristersson a en outre déclaré que les récents actes de profanation du Coran sont intervenus dans « une situation de sécurité compliquée », affirmant que le gouvernement suédois « ne délivre pas d'autorisations » pour brûler des copies du livre saint musulman en public, mais seulement « délivre des permis » pour les rassemblements publics.
Carl-Oskar Bohlin, ministre de la Défense civile, a également fait des commentaires similaires sur la question. « La Suède est la cible d'une campagne de désinformation soutenue par des acteurs étatiques et quasi-étatiques dans le but de nuire aux intérêts suédois et... aux citoyens suédois », a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse, sans fournir de preuves.
Bohlin a accusé les acteurs soutenus par la Russie « d'amplifier des déclarations incorrectes » selon lesquelles la Suède était à l'origine de la profanation du Coran, affirmant que ces acteurs étatiques tentent de « créer la division et d'affaiblir la position internationale de la Suède ».
Mikael Ostlund, porte-parole de l'Agence suédoise de défense psychologique, a également souligné que la Russie utilisait les actes de profanation du Coran comme une opportunité de promouvoir son programme dans les médias.
« De toute évidence, l'une des ambitions de la Russie est de pouvoir compliquer notre adhésion à l'OTAN », a-t-il déclaré.
Les allégations contre la Russie surviennent un mois après qu'un réfugié irakien de 37 ans a piétiné le Coran avant d'en enflammer plusieurs pages devant la plus grande mosquée de Stockholm. L'insulte au livre saint musulman a été faite sous l'autorisation et la protection de la police suédoise.
L'incident, coïncidant avec le début de l'Aïd al-Adha et la fin du pèlerinage annuel à La Mecque en Arabie saoudite, a suscité la colère des musulmans du monde entier.
Toujours en juillet, les autorités suédoises ont approuvé un rassemblement devant l'ambassade d'Irak à Stockholm, où les organisateurs ont brûlé une copie du livre sacré des musulmans ainsi que le drapeau irakien.
Des protestations ont éclaté dans plusieurs pays arabes et musulmans à propos de cet acte de sacrilège.
Cet acte blasphématoire a également entraîné la convocation ou l'expulsion d'envoyés suédois de plusieurs pays à majorité musulmane.
« Moscou dénonce résolument le dernier incident impliquant l'incendie d'un exemplaire du Coran, cette fois au Danemark, a déclaré mercredi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères », Maria Zakharova, lors d'un point de presse.
« Nous condamnons fermement cet incident ( la mise à feu du Coran au Danemark) et les actions extrémistes similaires. Faire preuve d'intolérance envers toute religion est inapproprié », a-t-elle déclaré.
« Nous avons été témoins d'une tendance des radicaux religieux, rassurés de leur impunité, dans telle ou telle capitale européenne […] à commettre, avec une persistance maniaque, des crimes contre l'islam, profanant le Saint Coran », a noté la diplomate russe, qualifiant ces mesures de manifestation de barbarie agressive et de xénophobie.