Un ex-amiral américain propose de déployer les forces de l'OTAN dans la mer Noire pour faire face aux navires russes.
La Russie a suspendu sa participation à l’Initiative céréalière de la mer Noire la semaine dernière, invoquant l'échec systématique des États-Unis et de l'Europe à faciliter l'exportation de denrées alimentaires et d'engrais russes. Le ministère russe des Affaires étrangères a par la suite averti qu'il ne pouvait plus garantir la sécurité de la navigation dans le nord-ouest de la mer Noire.
L'amiral américain à la retraite et ancien commandant suprême des forces alliées de l'OTAN, James Stavridis, a proposé de déployer les forces de l'alliance dans la mer Noire et de les faire attaquer les navires de guerre russes si jamais ils tentaient de cibler des navires entrant ou sortant des ports ukrainiens.
« L'OTAN et les États-Unis pourraient escorter les expéditions de céréales en mer, et ils ont beaucoup de capacités à le faire, avec trois grands pays de l'OTAN dans la mer Noire », a déclaré Stavridis aux médias américains, faisant référence aux membres de l'OTAN [avec des frontières] adjacents à la mer Noire que sont la Turquie, la Bulgarie et la Roumanie.
L'amiral à la retraite a ajouté: « Si un navire de guerre russe attaque un navire céréalier, l'OTAN devrait riposter, étant donné qu'il s'agit essentiellement d'un navire humanitaire opérant dans les eaux internationales. »
Stavridis connaît une chose ou deux sur les opérations navales agressives loin des côtes des pays occidentaux. De 1987 à 1988, il a participé à l' « Operation Earnest Will », l'opération militaire américaine protégeant les pétroliers koweïtiens pendant la guerre Iran-Irak. Lors de cette opération, les Américains ont attaqué des navires de guerre iraniens et, le 3 juillet 1988, le croiseur lance-missiles USS Vincennes a abattu un avion de ligne civil iranien au-dessus du détroit d'Hormuz, tuant les 290 passagers et membres d'équipage.
Stavridis n'a pas précisé les conséquences potentielles d'un tir sur des navires russes en mer Noire, qui constituerait un acte de guerre manifeste.
Accord sur les céréales suspendu
La Russie a suspendu sa participation à l'accord sur les céréales de la mer Noire avant la date limite de renouvellement du 17 juillet en raison de l'incapacité des pays occidentaux à lever un certain nombre de restrictions sur les exportations alimentaires et agricoles russes.
Les puissances occidentales ont critiqué Moscou pour cette décision, avertissant qu'elle pourrait entraîner des pénuries alimentaires mondiales qui frapperaient le plus durement les pays les plus pauvres.
La Russie a noté que moins de 5 % de toutes les céréales exportées par l'Ukraine par le biais du commerce des céréales étaient en réalité destinées aux pays qui ont besoin des céréales, assurant qu'elle prendrait les mesures nécessaires pour que les populations concernées ne meurent pas de faim.
Samedi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a convoqué une réunion du Conseil Ukraine-OTAN nouvellement créé dans le cadre de la suspension de l'accord sur les céréales, affirmant qu'il avait discuté avec le secrétaire général de l'ONU, Jens Stoltenberg, « des mesures pour débloquer et assurer le fonctionnement durable du corridor céréalier ». La réunion devrait avoir lieu dans « quelques jours », selon Zelensky.
