L'inspecteur général du Pentagone a révélé que certaines des armes et équipements fournis par l'Occident aux forces ukrainiennes s’étaient retrouvés entre les mains de trafiquants d'armes, de criminels et de combattants volontaires.
Le rapport du département américain de la Défense (DoD) intitulé « Evaluation of the DoD's Accountability of Equipment Provided to Ukraine » a été cité jeudi 20 juillet par plusieurs médias américains.
Dans une partie très expurgée du rapport, les médias ont révélé : « L’inspecteur du Pentagone a donné plusieurs exemples des armes militaires fournies par l'Occident à l’Ukraine, qui se retrouvent maintenant entre de mauvaises mains. »
En juin dernier, un groupe criminel organisé s'est infiltré dans un bataillon de volontaires et a volé diverses armes, dont un lance-grenades et une mitrailleuse, ainsi que plus de 1 000 cartouches.
« Le but de ce groupe était de mener des activités déstabilisatrices », indique le rapport, cité par military.com.
Le même mois, un groupe de criminels ukrainiens, qui se faisaient prendre pour des sauveteurs humanitaires, ont volé de gilets pare-balles d’une valeur de 17 000 dollars fournis à Kiev par les alliés de l’Ukraine, selon le rapport.
Il décrit également un incident survenu en août 2022, lorsque des membres du bataillon de volontaires ont volé 60 fusils et près de 1 000 cartouches, « probablement pour les vendre au marché noir ».
Toutes les parcelles mentionnées ont été découvertes par les services de sécurité ukrainiens, et le matériel a été récupéré, selon le rapport.
Cependant, le rapport reconnaît également que les États-Unis ont eu du mal à suivre les armes qu'ils ont envoyées à Kiev, comme l'exige la « loi relative au contrôle des importations et des exportations d'armes ».
Le rapport montre que l'armée américaine n'a pas réussi à surveiller la destination d'une grande partie du matériel militaire envoyé à l’Ukraine.
Le texte souligne d’ailleurs que l’Office américain de coopération en matière de défense (ODC) à Kiev « n’était pas en mesure d’effectuer [la surveillance finale de l’utilisation de l’équipement militaire requis que les États-Unis ont fourni à l'Ukraine au cours de l'exercice 2022 ».
Le communiqué ajoute que « l'incapacité du personnel du département de la Défense à visiter les zones où l'équipement fourni à l'Ukraine était utilisé ou stocké, remet en question la capacité de l'ODC à Kiev à exercer une surveillance ».
Les États-Unis ont livré à l'Ukraine plusieurs cargaisons d'une variété d'armes et de munitions, notamment des missiles Stinger et Javelin, des obusiers, des lance-grenades, des millions de cartouches d'armes légères.
Parmi les matériels livrés figuraient des systèmes avancés de missiles sol-air (NASAMS), des drones Phoenix Ghost nouvellement développés et des systèmes de fusée d'artillerie à haute mobilité (HIMARS).
La Russie, qui s'oppose fermement à l’envoi d'armes fabriquées en Occident à Kiev, a rappelé à plusieurs reprises les dangers des livraisons massives d'armes et de munitions à l'Ukraine.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a averti en mai que des armes et des munitions fournies par l'Occident étaient sorties clandestinement de l’Ukraine et vendues sur le marché noir.
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Elle avertit que les actes terroristes et criminels pourraient atteindre un niveau « sans précédent », compte tenu que les armes et munitions volées en Ukraine étaient entre les mains des [trafiquants d’armes et de criminels].
À cet égard, le président russe Vladimir Poutine reproche à l'Occident d'avoir attisé le « feu de la guerre » en envoyant des armes à l'Ukraine.