Des groupes de défense des droits de l’homme remttent en cause l'idée du gouvernement français pour l'utilisation des vidéosurveillances par IA pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Les responsables français ont annoncé leur intention d'utiliser des caméras en temps réel avec IA pour des mesures de sécurité lors des Jeux olympiques d'été de Paris 2024, qui pourraient surveiller des centaines de milliers de spectateurs.
Malgré les assurances du gouvernement français selon lesquelles les propositions de sécurité n'incluront pas la technologie de reconnaissance faciale et que les caméras d'intelligence artificielle ne seront expérimentales que pendant une certaine période, les militants restent mécontents.
Les Jeux olympiques de Paris sont prévus du 26 juillet au 11 août 2024, la période expérimentale devant se terminer en mars 2025. Des inquiétudes sont exprimées quant au fait que la véritable intention du gouvernement est de rendre ces dispositions de sécurité permanentes.
Noémie Levain, juriste à la Quadrature du Net, un groupe de campagne pour les droits numériques, a déclaré que des dispositions de sécurité similaires lors des précédents Jeux Olympiques au Japon, au Brésil et en Grèce ont fini par se normaliser, ce qui a sonné l'alarme sur le fait que la surveillance vidéo par IA est un outil de contrôle de masse, d'analyse du comportement et potentiellement d'érosion des droits personnels.
Dans une lettre ouverte, des groupes tels qu'Amnesty International, Human Rights Watch et Big Brother Watch ont exprimé leurs inquiétudes concernant le plan du gouvernement pour la vidéosurveillance par IA, le considérant comme une menace sérieuse pour les libertés civiques et les principes démocratiques.
La Cour constitutionnelle française a sanctionné la surveillance automatisée par caméra vidéo utilisant des algorithmes d'intelligence artificielle pour détecter les activités suspectes ou anormales dans les foules lors des prochains Jeux olympiques de Paris, les ministres insistant sur des mesures de sécurité exceptionnelles pour l'événement, qui devrait attirer environ 13 millions de spectateurs.
Des groupes de défense des droits de l’homme ont remis en question la définition de comportement anormal ou suspect et ont exprimé des inquiétudes quant aux violations potentielles de la vie privée, de la liberté d'expression, de la liberté de réunion et du principe de non-discrimination.
Katia Roux, responsable du travail de plaidoyer sur les défenseurs des droits humains à Amnesty International France, a souligné que bien que le gouvernement se soit engagé à ne pas utiliser de données biométriques, les algorithmes analyseraient le comportement et les données physiques, ce qui soulèverait des problèmes de protection des données. Il a souligné que l'efficacité des techniques de surveillance automatique n'a pas été prouvée et a mis en garde contre la transformation de mesures exceptionnelles en lois permanentes.
Cette critique intervient dans le contexte d'accusations antérieures d'autoritarisme contre le président français Emmanuel Macron, suite à sa suggestion de fermer les réseaux sociaux pour faire face aux troubles déclenchées par le meurtre d'un adolescent de 17 ans par la police à Nanterre près de Paris.