Mercredi matin 12 juillet, cinq documents de coopération ont été signés en présence des présidents iranien et kényan au palais présidentiel à Nairobi, capitale du Kenya.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue kényan, William Ruto, le président de la République islamique d’Iran, Ebrahim Raïssi, a évoqué les longues relations historiques entre l’Iran et le Kenya. « Nous avons la conviction que la coopération entre Téhéran et Nairobi, et la coopération de l’Iran avec tous les pays du continent africain, peuvent se développer de plus en plus », a-t-il déclaré.
Dans le cadre de sa tournée africaine, le président Raïssi se rend tour à tour au Kenya, en Ouganda et au Zimbabwe. Depuis plusieurs jours, le voyage du président en Afrique a attiré l’attention des médias internationaux qui y voient les signes de la promotion des coopérations de la République islamique d’Iran en dépit des sanctions illégales des États-Unis contre Téhéran.
L’Associated Press a qualifié la tournée africaine du président Ebrahim Raïssi de « sans précédent », soulignant que malgré les efforts de l’Occident pour isoler l’Iran sur les plans politiques et économiques, Téhéran cherchait à approfondir ses liens avec divers pays du monde sur tous les continents.
L’Associated Press a rappelé que la dernière tournée africaine d’un président iranien avait eu lieu il y une dizaine d’années. Le Kenya est un pôle économique important de l’Afrique orientale et il est souvent considéré comme un « allié régional » des États-Unis dans cette partie du continent. Le président américain, Joe Biden, a visité le Kenya au début de l’année en cours. En 2022, les États-Unis et le Kenya ont signé une note d’entente pour développer un partenariat dans le domaine du nucléaire non militaire, étant donné l’intérêt de Nairobi à se doter de l’énergie nucléaire civile.
Le site d’analyse Al-Monitor a estimé, dans un article consacré à la tournée africaine du président Ebrahim Raïssi, que la République islamique était en train d’activer sa politique étrangère dans le continent africain pour atténuer les conséquences des sanctions que l’Occident voulait « paralysantes ».
Al-Monitor rappelle que pendant ces deux dernières années, le président Ebrahim Raïssi a visité à plusieurs reprises des « pays amis » comme la Chine et les alliés latino-américains de Téhéran. Le gouvernement du président Raïssi a réussi, pendant cette période, à officialiser l’adhésion à part entière de la République islamique d’Iran à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et faire suivre une demande d’adhésion au groupe BRICS.
Al-Monitor a estimé que l’un des objectifs des voyages du président Raïssi est d’encourager ses hôtes à développer les échanges sans dollars. Dans ce droit fil, l’Iran propose à ses partenaires des mécanismes financiers fondés sur l’usage des monnaies nationales pour libérer son économie de l’emprise et de l’hégémonie du dollar américain.
L’agence de presse Reuters estime que depuis le retrait unilatéral des États-Unis de Donald Trump de l’accord sur le nucléaire civil iranien en 2018, l’Iran essaie d’approfondir ses liens diplomatiques avec les pays en voie de développement.
En juin 2023, le président Raïssi a effectué sa tournée latino-américaine pour visiter le Venezuela, le Nicaragua et Cuba. L’un des objectifs de son voyage était de renforcer les échanges avec les trois pays latino-américains étant soumis tous les trois aux sanctions des États-Unis.
L’Agence France Presse (AFP) s’est concentrée sur un autre aspect de la visite du président iranien Ebrahim Raïssi au Kenya. L’AFP a souligné que "ces derniers mois, l’Afrique a été le théâtre de vastes activités diplomatique tandis que les États-Unis et la Russie souhaitent obtenir le soutien des pays africains dans la guerre actuelle entre la Russie et l’Ukraine. Cette guerre a eu des conséquences désastreuses pour les pays africains notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en produits alimentaires. L’Afrique est actuellement l’arène d’une autre rivalité entre l’Occident d’une part et de l’autre la Chine et l’Inde qui développent leurs relations commerciales avec l’Afrique."